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Une expérience de voyage pour découvrir la Gaspésie autrement

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Vingt-deux touristes français ont fait le tour de la Gaspésie en faisant du pouce au cours des derniers jours. Ils participaient à une initiative de l’agence de voyages Les Aventureurs, qui leur suggérait de se déplacer en réalisant des défis et en tissant des liens avec la population locale.

L’initiative à laquelle ont pris part les participants est une forme de voyage qui demande d’être prêt à se lancer dans l’inconnu de plusieurs façons.

En effet, jusqu’au moment où les participants se sont envolés de la France pour le Québec, le 20 juin, les voyageurs ne savaient pas où ils allaient faire leur séjour.

Une fois au Québec, les participants ont découvert qu’ils feraient le tour de la Gaspésie en équipes de deux, mais sans moyen de transport fourni. Ils doivent faire du pouce pour se déplacer.

    Étapes de déplacement prévues :

  • 22 juin : de Rivière-du-Loup à Matane
  • 23 juin : de Matane à Percé
  • 24 juin : jour de repos pour la fête nationale à Percé
  • 25 juin : de Percé à Carleton-sur-Mer
  • 26 juin : de Carleton-sur-Mer à Sainte-Flavie
  • 27 juin : de Sainte-Flavie à l'aéroport de Québec

Pour une participante, Charlene Crestey, l’imprévisibilité de l’expérience est plus qu’intéressante. C’est d'ailleurs en partie ce qui l’a motivée à être de la partie. J’avais envie de vivre une aventure, d’aller à la rencontre de nouvelles personnes et d’une nouvelle culture, indique-t-elle avec enthousiasme.

Ils sourient, pouces en l'air, avec leurs sacs couverts de housses jaune fluo.

Raphaël Baptista et Charlene Crestey ont participé à l'expérience ensemble, mais ils ne se connaissaient pas avant le voyage. Comme les autres participants, ils concluent leur séjour au Québec vendredi en parcourant en autostop la distance comprise entre Sainte-Flavie et l'aéroport de Québec.

Photo : Radio-Canada / David Fillion

Moi, je suis de la région parisienne. [...] J’avais envie de sortir de ma zone de confort, renchérit Raphaël Baptista, le participant qui a été jumelé à Charlene pour l’aventure.

Les voyageurs disent que le contact humain et la proximité forcée par le format du voyage constituent également des éléments attrayants.

Ce qui m'a motivée à vivre cette aventure, c'est le partage, la convivialité et le côté "challengeant" de découvrir un pays d'une façon différente en étant en proximité avec les gens qu'on croise.

Rencontrer la Gaspésie et les Gaspésiens

L’initiative proposée par Les Aventureurs est un voyage qui a été élaboré en collaboration avec l’entreprise OTR qui, elle, se spécialise dans la création d’aventures.

C'est un voyage dans lequel on revient aux sources du voyage, c'est-à-dire la rencontre : la rencontre avec une région, la rencontre avec un pays, la rencontre avec une culture, la rencontre avec les gens qui composent cet ensemble, souligne Karim Binon, créateur d’aventures chez OTR et responsable du séjour en Gaspésie.

Les rencontres rendues possibles grâce au format du voyage sont les éléments qui marquent le plus l’esprit des participants, notamment en raison de la gentillesse et de la bienveillance des Gaspésiens.

On est tombés sur des chauffeurs très gentils, qui ont la main sur le cœur. Il y a des gens qui allaient travailler et qui ont fait des détours d'une heure pour nous amener à un point d'arrivée. Il y a aussi des Québécois qui nous ont prêté leur voiture [pour qu’on puisse faire un défi], souligne avec enthousiasme la participante Vanessa Duval.

Elles sourient, habillées avec des ensembles fleuris similaires.

Gulan Kasay (à gauche) et Vanessa Duval ont été abasourdies par la gentillesse des Gaspésiens qu'elles ont rencontrés.

Photo : Radio-Canada / David Fillion

Les gens sont d’une gentillesse incroyable. La notion de partage et de bienveillance chez les Québécois, chez les Gaspésiens, c’est incroyable, indique pour sa part Raphaël Baptista.

Interviewée par Radio-Canada alors qu'elle vivait encore cette expérience hors du commun, Valérie Loire prévoyait déjà revenir.

L’aventure était plus qu’à la hauteur de mes attentes. Je ne m'attendais pas à être autant touchée à la fois émotionnellement et à vivre des moments de partage dans les voitures.

Le créateur de l’aventure, Karim Binon, explique qu'il a volontairement fait en sorte que les participants entendent certaines formulations et expressions d’ici afin qu’ils en discutent avec les résidents.

Par exemple, les participants ont été invités à se rendre à la Ferme Bourdages Tradition de Saint-Siméon pour empaqueter des fraises sans se paqueter la leur. Ils ont entre autres dû fabriquer du sirop de poteau, faire du train sur une voie ferrée désaffectée et aller se tirer une bûche dans le parc Forillon.

Une expérience différente mais encadrée

Les voyageurs qui ont fait le tour de la Gaspésie sur le pouce ont dû organiser leurs déplacements eux-mêmes, mais les responsables des Aventureurs s’assurent de toujours savoir où les participants se trouvent grâce à une application de géolocalisation.

À cela s'ajoutent des véhicules et des accompagnateurs qui s’assurent d’être présents en cas de besoin. Il y a deux voitures, une au départ pour accueillir les participants [à leur destination] et pour ouvrir un peu la marche, et une autre voiture qui fait un peu la voiture-balai au cas où des binômes auraient des difficultés à rentrer, souligne Charlotte Noël, accompagnatrice pour l’agence Les Aventureurs.

Deux responsables du voyage sont accotés sur une rembarde devant une rivière.

Charlotte Noël et Karim Binon voulaient créer une expérience de voyage hors du commun.

Photo : Radio-Canada / David Fillion

Chaque soir, les participants ont accès à de l’hébergement dans des hôtels afin que l’expérience demeure confortable. Ils ont aussi un déjeuner et un souper fournis, mais le dîner est un repas qu’ils doivent gérer eux-mêmes.

Les participants rencontrés sont unanimes : malgré les obstacles à surmonter, ils sont tous tombés sous le charme de la Gaspésie et de ses habitants. C'est mon premier séjour au Québec, mais je pense que je reviendrai avec plaisir pour avoir plus le temps de flâner dans les beaux endroits qu'on a pu découvrir, sans être en mode course, dit Valérie Loire avec passion.

Karim Binon laisse entendre que l’année prochaine, il pourrait y avoir une expérience similaire dont le départ se ferait de Montréal.

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