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Des syndicats de l’Est du Québec dénoncent les restrictions budgétaires exigées par Québec aux Centres de services scolaires (CSS). Bien qu’ils attendent encore des indications officielles des CSS, ils craignent déjà des répercussions sur la qualité des services aux élèves dès la prochaine rentrée, et particulièrement pour les enfants les plus vulnérables.
Ces annonces-là en fin d'année, ça n’augure rien de bon pour l'année qui s'en vient. On est très inquiet, affirme le président du Syndicat de l'enseignement de la région de la Mitis, Jean-François Gaumond, qui qualifie ces compressions annoncées de coupes à blanc.
C'est épouvantable que le gouvernement vienne affaiblir à ce point-là encore le réseau de l'éducation, déclare quant à elle la présidente du Syndicat des travailleurs de l'éducation de l'Est du Québec, Anne Bernier.
Elle souligne que cette directive qui tombe tout juste avant les vacances scolaires force les CSS à revoir entièrement ce qu’ils ont déjà mis en place pour la prochaine année.
Les centres de services scolaires du Bas-Saint-Laurent, de la Gaspésie et des Îles-de-la-Madeleine ont appris cette semaine qu’elles devront retrancher près de 39,5 millions de dollars de leur budget à la prochaine rentrée.
À l’échelle de la province, ces restrictions budgétaires exigées par le ministère de l’Éducation totalisent 570 millions de dollars l'an prochain, et s’accompagnent de mesures d’optimisation du personnel.
C'est sûr que c’est les services qui vont écoper, selon Jean-François Gaumond
Les coupes annoncées représentent à peu près de 5 à 7 % des budgets des centres de services scolaires, avance Jean-François Gaumond, tandis que les frais de gestion représentent moins de 5 % de leur budget.
Même si on coupait tout le monde dans le centre administratif, la direction générale incluse, il faudrait continuer à couper encore, fait que finalement c'est sûr que c’est les services qui vont écoper, se désole-t-il.
Que ce soit au niveau administratif, pédagogique et éducatif, les coupes budgétaires que doivent réaliser les CSS auront un impact sur les services aux élèves, pense également Mme Bernier, mais aussi des répercussions sur le personnel scolaire qui va encore se trouver aux prises avec toute cette grande problématique.
Ma crainte, c’est qu’à un moment donné, il y ait du monde qui tombe au combat par le manque de services.

Anne Bernier est la présidente du Syndicat des travailleurs de l’éducation de l’Est-du-Québec. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Stéphanie Rousseau
Dans un contexte de pénurie de personnel, la présidente du Syndicat de l'enseignement du Grand-Portage, Natacha Blanchet, redoute pour sa part que les coupes touchent le rattrapage et le tutorat, mais aussi l’embauche de ressources pour soutenir les élèves avec des besoins particuliers, comme des techniciennes en éducation spécialisées.
Ces ressources permettent aux professeurs de souffler un peu, explique-t-elle.
Est-ce qu’on va avoir plus de gens qui n'y arriveront pas, qui vont devoir quitter?, demande-t-elle en soutenant que la composition des classes s’est complexifiée, avec des élèves avec des problèmes de comportement ou de violence, des troubles de langage, avec des élèves issus de l'immigration.
Le gouvernement n'a pas réfléchi aux impacts de cette coupe drastique dans le système d'éducation, dans le contexte actuel où c'est très fragile.
Les porte-parole syndicaux disent douter que l’éducation soit réellement une priorité pour le gouvernement de François Legault qui en avait pourtant fait son « ambition première » lors de sa première élection en 2018, en disant vouloir donner à chacun de nos enfants les moyens d’aller au bout de son potentiel.
Clairement, ce n’est pas ça qui se dégage des annonces qui sont faites, dit Jean-François Gaumond.
Une phase de consolidation, selon le cabinet du ministre de l’Éducation
Le ministre de l’Éducation, Bernard Drainville, se défend d’imposer des coupes au réseau de l’éducation.
Questionné aujourd’hui à savoir s’il pouvait garantir que chaque élève dans l'Est du Québec aurait tout ce dont il a besoin durant la prochaine année scolaire, le cabinet du ministre a répondu par courriel à Radio-Canada que depuis que la CAQ est au gouvernement, le budget en éducation augmente en moyenne de 7 % par année, alors que sous les libéraux, l’augmentation annuelle était [de] moins de 4 % et qu’ils ont dû faire un grand rattrapage.
Soyons clairs, cette année, l’éducation voit encore son budget augmenter de 5 %. C’est une croissance, pas une "coupure". Maintenant, ce qu’on demande au réseau, c’est de respecter le budget qui a été consenti.
Le cabinet ajoute comprendre que c’est un défi et continue[r] de travailler avec le réseau pour préserver au maximum les services aux élèves tout en étant plus efficace dans la gestion du budget de l'éducation de 23,5 milliards cette année.
Le porte-parole du troisième groupe d’opposition en matière d’éducation et député de Matane-Matapédia, Pascal Bérubé, se questionne quant à lui sur l'état réel des finances publiques du gouvernement. Si on n'a pas l'argent en éducation, qui devrait être la priorité, ça veut dire qu'il n’y en a nulle part ailleurs, croit-il.
Comment en est-on arrivé là? Quelle est la véritable situation des finances publiques en date d'aujourd'hui? Est-ce que ça a dépéri à ce point-là?
Où on va prendre cet argent qui est nécessaire, demande-t-il, on en a à peine pour couvrir tous les besoins.
À la veille des vacances scolaires, ces compressions sont une bombe dans le réseau qui viennent saper le moral du personnel et créer énormément d'insécurité pour le personnel, affirment les porte-parole syndicaux.
Le président du syndicat de l'enseignement de la région de la Mitis, Jean-François Gaumond, est d’avis que l’effet de ces coupes se fera sentir dès la rentrée scolaire, mais aussi à long terme, parce que l'éducation c'est un investissement pour l'avenir.
Avec les informations d'Isabelle Damphousse