Les jeunes travailleurs de 14 à 24 ans sont au centre d'une campagne de sensibilisation à la sécurité au travail que lance la Commission des normes, de l'équité, de la santé et de la sécurité du travail (CNESST). L'an dernier, ce groupe d’âge représentait près de 10 % des accidents de travail au Québec. Le ministre du Travail, Jean Boulet, appelle les employeurs à mieux encadrer le travail des jeunes.

Jérémy Surprenant a commencé à travailler au Marché du Boisé quand il avait 15 ans. D'entrée de jeu, il a été sensibilisé par sa patronne aux risques du métier.

Quand on veut porter des caisses à des places, image-t-il, on regarde vraiment où est-ce qu'on met nos pieds pour être sûr de ne pas faire un accident, dit le jeune homme.

Un commerce au détail n'est ni une manufacture ni un chantier de construction. Il n'en reste pas moins que les travailleurs ne sont pas à l'abri d'un accident.

Il y a les dangers du plancher; le plancher glissant quand on passe la moppe, lever des charges lourdes, des caisses. Il y a aussi les vols, énumère la directrice du Marché du Boisé, Julie Lemieux.

Sous forme de capsules audio et vidéo, la CNESST lance une campagne de prévention en emploi ciblant les 16 à 24 ans. La situation s'est améliorée depuis l'entrée en vigueur de la loi encadrant le travail des enfants en 2023. Toutefois, 30 jeunes se blessent chaque jour au travail au Québec.

C'est souvent un premier emploi, les risques sont plus importants, d'où l'importance de bien accueillir, former, superviser puis bien enseigner c'est quoi les bonnes méthodes de travail, indique le ministre du Travail, Jean Boulet.

La situation a complètement changé en ce qui a trait à la sécurité des jeunes au travail. Aujourd’hui, comme n’importe quel autre travailleur, les adolescents ont droit d'être indemnisés par la CNESST, ce qui n’a pas toujours été le cas.

Le ministre Boulet se rappelle quand, à 16 ans, il a commencé à travailler en peinturant des garde-fous pour la voirie. À ce moment-là, la santé et la sécurité des jeunes en emploi n'étaient pas vraiment à l'ordre du jour.

La directrice du Marché du Boisé, elle, se considère un peu la mère de ses plus jeunes travailleurs, en veillant à les éduquer sur les règles de sécurité.

D’ailleurs, les nouveaux employés reçoivent une pochette d'informations et sont instruits des bonnes pratiques.

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Le reportage de Louis Cloutier

Photo : Radio-Canada / Samuel Ranger