La Ville de Québec et le gouvernement Legault annoncent une aide financière pour aider les commerçants de la rue Saint-Joseph, dans Saint-Roch, dans le but de redynamiser le secteur.

Le programme d'aide, d'une valeur d'un million de dollars, vise à favoriser la croissance économique des commerces existants et à stimuler l’arrivée de nouveaux joueurs, explique la Ville de Québec. L'argent sera rendu sous forme de remboursements des dépenses admissibles.

Tout le monde est mobilisé plus qu'on ne l'a jamais été, a lancé lundi le maire Bruno Marchand. Du gouvernement du Québec, à la Ville, à la SDC, aux commerçants aux citoyens aux groupes communautaires [...]. On n’abandonne pas Saint-Roch. Saint-Roch est un centre-ville, prévient le maire, qui assure que les efforts des derniers mois portent fruit.

Dans la dernière année, Saint-Roch a vu plusieurs commerces fermer boutique dans le secteur de la rue Saint-Joseph. La Ville confirme que le taux d'inoccupation des locaux commerciaux est en hausse. L'augmentation de l'itinérance et de l'insécurité est régulièrement montrée du doigt.

L'administration Marchand a déjà annoncé près de 2 M$ de dollars pour améliorer et sécuriser le secteur, notamment.

Jusqu'à 75 000 $ d'aide

L’aide annoncée lundi pourrait atteindre jusqu'à 75 000 $ par projet et couvrir jusqu'à 50 % des dépenses admissibles. Elle vise les commerces de détail, restaurants ou entreprises de services touristiques situées au rez-de-chaussée de la rue Saint-Joseph, entre les rues Caron et Saint-Dominique. Elle vise autant les commerces existants que les futurs.

Tous ceux et celle qui rêvent d'ouvrir une boutique, un café, un atelier, un concept novateur à Saint-Roch, c'est le moment, nous sommes là pour vous appuyer, a lancé Marie-Pier Ménard, directrice générale de la SDC St-Roch, qui doit dévoiler jeudi un plan d'action.

Cet appui pourrait permettre un soutien au démarrage pour de nouveaux commerces incluant une aide pour les deux premières années de loyer. Les prestataires devront toutefois avoir un bail de 36 mois minimum signé après le dépôt du dossier pour bénéficier de l'aide.

Le magasin de jouets Benjo a fermé ses portes en janvier après avoir fait partie du quartier Saint-Roch pendant 20 ans. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Anne-Sophie Roy

Les commerces déjà établis pourraient quant à eux recevoir une aide pour l’achat d’équipements ou de technologies visant à accroître leur productivité, pour leurs frais de mise en marché de promotion et de publicité, des travaux d’amélioration locative, de réfection ou d’agrandissement ou encore pour des services conseils pour des enjeux stratégiques, précise la Ville. L'aide pourrait par exemple financer l'installation de caméras de surveillance.

Pour accéder au fond, les entreprises devront employer moins de 50 travailleurs. Les franchises locales possédant un maximum de cinq succursales, seront également admissibles.

La Ville de Québec précise que ce financement pour les commerçants provient du volet Capitale commerce de la Vision entrepreneuriale Québec 2030 provient du Fonds de la région de la Capitale-Nationale (FRCN) du Secrétariat à la Capitale-Nationale.

Le programme pourrait être renouvelé s'il répond à la demande des commerçants.

Accueil mitigé des commerçants

Nathalie Deschênes, propriétaire du commerce Champagne Chocolatier, a pignon sur rue depuis 20 ans dans le quartier. Elle croit que tant que l'enjeu de l'itinérance ne sera pas réglé, l'aide financière aux commerçants n'attira pas plus les clients.

J'aimerais ça vous dire que je suis positive, mais pas du tout. Un million ne changera rien. Ça va faire près de 20 ans que je suis sur la rue. J'ai vu Saint-Roch monté et là, je vois la descente depuis 5 ans et il n'y a aucun changement, croit-elle.

Elle constate l'augmentation de la présence policière, mais pas plus de clients. Il y a autant d'itinérance. Je crois qu'au lieu d'annoncer de nous donner des subventions, il n’y a personne qui va venir dans des conditions comme ça. Il faudrait que le gouvernement donne de l'argent pour aller chercher les gens dans la rue, leur donner des soins.

Elle est toutefois optimiste quant à l'arrivée de plusieurs tours à logements, dont celles de l'Îlot Dorchester.

Emilie Bonesso, directrice du Pub du Parvis et du London Jack, sur la rue Saint-Joseph.

Photo : Radio-Canada

La directrice de deux restaurants sur la rue, Emilie Bonesso, croit pour sa part que toute aide aux commerçants est la bienvenue. Saint-Roch va prendre tout ce qui est possible pour qu'on aille de l'aide. Ça fait toute une différence depuis que l'Auberivière a déménagé. Tout ce que le maire va nous offrir, tout ce dont la Ville veut participer [on va le prendre].

Elle pense notamment à améliorer l'éclairage extérieur de ses restaurants le soir, pour que les gens se sentent en sécurité le soir parce que je pense que l'enjeu c'est beaucoup plus le soir, estime-t-elle.