Dix-huit terrains de football. C'est la superficie de forêts tropicales qui a disparu chaque minute en 2024. Ces pertes ont été mises en évidence dans le rapport de l’observatoire Global Forest Watch publié le 21 mai. Au total, plus de 6,7 millions d'hectares de forêt primaire ont été détruits, une superficie équivalente à un pays comme le Panama. Ce chiffre correspond à une hausse de 80 % par rapport à 2023.

Plus haut niveau depuis au moins 20 ans

« Ce niveau de destruction est complètement inédit en plus de vingt ans de données », a alerté Elizabeth Goldman, codirectrice de l'observatoire. Elle a prévenu qu'il s'agissait d'une « alerte rouge mondiale ».

La principale cause des pertes de forêts tropicales ? Les incendies. Pour la première fois, l'agriculture est détrônée, dépassée par les feux de forêt. 2024 a été l’année la plus chaude jamais enregistrée dans le monde, notamment en raison d'une combustioncombustion massive d'énergie fossiles et du phénomène naturel El NiñoEl Niño. Ainsi, les auteurs de l'étude notent que les incendies ont été favorisés par des « conditions extrêmes » qui les ont rendus « plus intenses et difficiles à contrôler ». Les incendies ont entraîné l'émissionémission d'environ 3,1 milliards de tonnes de CO₂ dans l'atmosphère.

2,8 millions d’hectares détruits au Brésil

L'origine d'une grande partie des incendies est anthropique, dans le but de défricher les terres. Au Brésil, 2,8 millions d'hectares ont été détruits et deux tiers sont attribués à des incendies. Mais certains incendies ont été déclenchés par l'Homme pour installer une culture de soja ou un élevage de bovins. Il s'agit d'ailleurs du plus haut niveau de destruction de l'Amazonie brésilienne depuis 2016. En 2023 pourtant, le Brésil avait enregistré de bons résultats puisque le président Lula avait décidé de mesures de protection en faveur des forêts. « Ce progrès est toutefois menacé par l'expansion de l'agriculture », souligne Sarah Carter, chercheuse au WRI.

Le deuxième pays le plus touché par cette destruction massive de forêts tropicales est la Bolivie. L'équivalent du triple destriple des surfaces détruites en 2023 ont été détruites, de nouveau principalement à cause des incendies.

Une préservation importante

Mais la préservation des forêts tropicales est importante. Peter Potapov, codirecteur du laboratoire d'analyse des terres mondiales qui coordonne ce rapport, explique que « les forêts tropicales primaires contiennent la biodiversitébiodiversité la plus importante de tous les écosystèmesécosystèmes et stockent plus de carbonecarbone que toutes les autres forêts ». Elles jouent donc un rôle majeur dans la lutte contre le réchauffement climatiqueréchauffement climatique.

Néanmoins, certains pays comme l'Indonésie ou la Malaisie, sont porteurs d'espoirs. Des politiques de préventionprévention contre les feux de forêt ont permis de freiner la déforestation et de limiter les incendies.

À noter que la protection des forêts fait partie des priorités de la COP30, la conférence annuelleannuelle des Nations Unis sur le climatclimat qui se déroulera au Brésil du 10 au 21 novembre. Par ailleurs, 140 pays se sont engagés à stopper la déforestationdéforestation d'ici 2030. Reste à voir si ces promesses seront bel et bien tenues.