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L’entrepreneur Louis-Olivier Carré, président-directeur général des Industries Rilec, a déposé le 12 mars dernier au ministère des Transports et de la Mobilité durable un projet nécessitant un financement non récurrent de 8 924 288 $ pour l’achat d’un navire européen construit en 2024, dont la valeur s'élève à environ 20 millions de dollars, pour que le service reprenne dès 2026 entre Forestville et Rimouski.
La demande de soutien financier a toutefois essuyé un refus de la part du ministère. Sans ce financement, ou un signal clair de Québec, le retour d’un service de traverse sera compromis, affirme l’entrepreneur, dont le projet est soutenu par les élus des deux rives.
Tout ce qu’on pouvait faire en tant que corporation a été fait, trouver le bateau, le financement, mais à un moment donné, ça prend un certain partage de risques, affirmait en conférence de presse à l’Hôtel Rimouski lundi matin le président-directeur général des Industries Rilec qui espère relancer le service à l'arrêt depuis la fin de l'été 2022.

La traverse Rimouski-Forestville est fermée depuis août 2022.
Photo : Radio-Canada / Francois Gagnon
Louis-Olivier Carré dévoilait le projet à une audience d'environ 80 personnes, composée d'acteurs du milieu, de citoyens et d'élus, dont le maire de Rimouski, Guy Caron, et la mairesse de Forestville, Micheline Anctil.
Mme Anctil avait dévoilé en avril dernier travailler concrètement avec un armateur qui souhaite reprendre le service, sans nommer le président-directeur général des Industries Rilec.
Le promoteur sort de l’ombre aujourd’hui, puisque la réponse défavorable reçue en mai dernier de Québec met en péril le retour rapide d’un service de traverse entre les deux villes.
Le ministère des Transports et de la Mobilité durable (MTMD) demande à l’entreprise privée de reformuler sa demande de financement ou de présenter une demande différente, explique-t-il.
Québec soulève plusieurs enjeux
Le MTMD a précisé à Radio-Canada par courriel qu’il n’existe pas de programme d’aide financière visant en tout ou en partie les coûts d’achat d’un navire par des entreprises privées et que le ministère n’a pas prévu de mettre en place un tel programme.
Le ministère précise aussi que tout projet de relance d’une traverse Rimouski-Forestville permettant le camionnage s’accompagnerait de dépenses additionnelles considérables, afin d’adapter les infrastructures du port de Rimouski.
Le port n’est notamment pas doté d’une rampe d’accès ou d’une aire d’attente pour les véhicules, souligne le ministère qui est propriétaire des infrastructures.
Dernièrement, le ministère a mandaté la Société portuaire du Bas-Saint-Laurent et de la Gaspésie, responsable du développement maritime des ports de Gros-Cacouna, Rimouski, Matane et Gaspé, pour réaliser une étude visant à déterminer le gabarit de navire qui serait compatible avec les quais existants.
En discussion avec les élus des deux municipalités, M. Carré dit espérer quant à lui une solution pour dénouer l’impasse.
Un navire plus grand que le CNM Évolution
Louis-Olivier Carré souhaite acquérir un traversier passager-véhicule ouvert, à double entrée, pouvant accueillir 300 passagers et 90 véhicules, et un maximum de 14 camions-remorques.
Il a l’avantage de ne pas avoir besoin de manœuvre pour accoster, parce qu’il est toujours dans le bon sens, précise-t-il, ce qui augmente son efficacité.
Il pourrait être en fonction de mai à octobre, comme son prédécesseur, la période de plus grand achalandage, indique le promoteur.
Le navire européen construit en 2024 devrait être mis aux normes canadiennes, en collaboration avec l’entreprise gaspésienne Navanex, spécialisée en architecture navale et en ingénierie maritime.
Un levier de développement essentiel, selon les élus locaux
Le maire de Rimouski, Guy Caron, dit travailler depuis près de deux ans avec Louis-Olivier Carré pour que le projet voie le jour.
Il souligne la viabilité du modèle d'affaires qui nécessite une aide financière non récurrente pour l’infrastructure, mais pas pour faire fonctionner le navire, puisqu’il serait couvert par les revenus générés par le service de navette, selon le plan élaboré avec le cabinet Blouin Comptables Professionnels Agréés.
On est emballé par la viabilité du projet, la vision également, maintenant, il faut pouvoir avoir les moyens pour le réaliser.
Si j’avais pas espoir, je ne serais probablement pas ici aujourd’hui, dit le maire.
Micheline Anctil, mairesse de Forestville et préfète de la MRC de la Haute-Côte-Nord, s’est déplacée en avion pour assister à la conférence de presse et se disait quant à elle très heureuse de voir la participation et la mobilisation du milieu.
C’est vraiment un signal clair que c’est un service essentiel entre nos deux rives.
Le retour de ce service à la population constitue selon elle un projet régional. C’est toute la Côte-Nord, c’est nos régions limitrophes aussi qui sont concernées, Charlevoix, Saguenay–Lac-Saint-Jean, l’accès à la Gaspésie et aux Îles-de-la-Madeleine.
C’est un service de développement économique, de développement touristique, mais aussi l’accès aux soins de santé et aux services éducatifs, soutient-elle.
En rappelant les liens familiaux qui unissent les deux rives, avec de nombreuses familles de la Côte-Nord qui ont leur souche sur la rive sud du Saint-Laurent, l’élue souligne que le projet comporte aussi un aspect très humain.
Sur place pour appuyer le retour du service, Claude Duguay et sa conjointe Gisèle Cassista peuvent en témoigner.
Ces résidents de Rimouski ont habité longtemps Forestville et ont connu tous les navires qui ont relié les deux rives dans les 80 dernières années.

Claude Duguay et sa conjointe Gisèle Cassista, résidents de Rimouski, sont venus démontrer leur appui au projet lundi matin.
Photo : Radio-Canada / Raphaëlle Ainsley-Vincent
Monsieur Duguay soutient que la traverse est indispensable pour les travailleurs, les étudiants et les patients de la Côte-Nord.
Il interpelle le premier ministre François Legault. On est une population qui veut vivre. On fait partie du Québec, donc Monsieur Legault, prenez-soin de nous aussi, et impliquez-vous le plus rapidement possible.
Un retour possiblement encore reporté… ou abandonné
Pour un retour de la traverse en 2026, comme prévu dans le projet déposé, le promoteur Louis-Olivier Carré estime que le bateau devrait arriver au Canada d'ici la fin septembre cette année.
Ça nous donne pas grand temps, sinon il va falloir remettre d’un an, dit-il, en ajoutant qu’il faudrait dans ces cas un signal clair à ce moment-là du gouvernement.
Sans subvention, la population va peut-être devoir faire son deuil du service, dit M. Carré.
Le bateau choisi par les Industries Rilec est encore réservé pour un mois. Si le navire n’est plus disponible, l’ensemble des démarches est à refaire, soutient-il.