Afin de suivre de manière continue et systématique comment le changement climatique affecte les lacs et les rivières sur le territoire du Traité n° 3, l'Unité de planification territoriale du Grand Conseil du Traité n° 3 a déployé de nouveaux appareils cylindriques qui mesurent la température de l'eau à court et à long terme, le pH (potentiel hydrogène) et l'oxygène dissous dans l'eau.

La coordinatrice de la surveillance environnementale à l'Unité de planification territoriale du Grand Conseil du Traité n° 3, Laine Fyke, indique que le changement climatique peut augmenter la température de l'eau, ce qui peut réduire la vie aquatique, l'habitat, ainsi que la quantité d'oxygène dissous dont ils ont besoin pour survivre .

C'est ce genre de choses que nous chercherons à déceler dans les tendances de nos données, précise-t-elle.

Huit dispositifs attachés à de grosses bouées jaunes ont été déployés, et l'équipe de surveillance continue de contacter les communautés pour évaluer leur intérêt.

Les appareils sont utilisés pour mesurer la température de l’eau, le pH et l’oxygène dissous dans l’eau.

Photo : soumise par Laine Fyke

Cette équipe travaillera avec ces communautés pour trouver un site d'importance identifié par la communauté où installer le dispositif.

Il pourrait s'agir d'un site sacré, d'un site d'importance écologique ou quelque part près d'une prise d'eau.

L'objectif est de déployer des dispositifs dans les 28 Premières Nations du territoire.

Avec l'autorisation des communautés, nous pourrions utiliser [ces données] pour mieux plaider en faveur de changements concernant le développement des ressources naturelles, les politiques relatives au changement climatique et les influences humaines, indique Mme Fyke.

Pour elle, l'eau est sacrée.

Nous dépendons de l'eau dans ces écosystèmes aquatiques. Elle est liée à chacun d'entre nous, et nous voulons protéger et préserver cette eau et ses habitants pour les générations futures, dit-elle.

Le programme initial remonte à 2018, lorsque des compteurs portatifs ont été utilisés pour recueillir des données de base sur la qualité de l'eau dans le Traité n° 3.

C'est un territoire qui s'étend à l'ouest de Thunder Bay, au nord de Sioux Lookout, le long de la frontière internationale, jusqu'à la province du Manitoba.

Un programme important

Scott Higgins, chercheur principal dans la région des lacs expérimentaux de l’Institut international du développement durable, souligne que les programmes de surveillance communautaires présentent un certain nombre d’avantages, car ils permettent de recueillir des données dans des zones plus éloignées.

Le Nord-Ouest de l'Ontario est immense et il y a beaucoup d'eau, et la plupart de ces endroits ne font l'objet d'aucune surveillance; les programmes de surveillance communautaires sont essentiels pour recueillir des données qui ne seraient pas collectées autrement, affirme-t-il.

Des bouées jaunes ont été déployées dans le cadre du programme de surveillance.

Photo : soumise par Laine Fyke

Compte tenu du nombre de projets en cours dans la région, tels que l'exploitation forestière et minière, M. Higgins mentionne qu’il est important d'établir une base de référence pour déterminer à quoi devraient ressembler les conditions et comment les activités industrielles pourraient les modifier au fil du temps.

Le fait que ce travail soit effectué au niveau de la communauté est également rentable, car les chercheurs n'ont pas besoin de parcourir de longues distances pour collecter les données, souligne Scott Higgins.

Avec les informations de Sarah Law de CBC