Un prêtre ukrainien de Saskatoon, âgé de 71 ans, reconnu coupable d’avoir embrassé une fille de 13 ans, pourrait passer huit mois derrière les barreaux. Il connaîtra sa sentence à l’automne prochain.

L’homme a été reconnu coupable d’agression sexuelle en février dernier pour des faits survenus en 2023 à la Ukrainian Catholic Cathedral of St. George.

La procureure Sheryl Fillo et l’avocat de la défense, Brian Pfefferle, ont présenté leurs observations au moment de la détermination de la peine devant la juge Lua Gibb, lundi.

Me Pfefferle a recommandé que son client reçoive une peine d’emprisonnement avec sursis de six mois, à purger dans la communauté.

Avec cette demande, il formule également une contestation constitutionnelle, car la loi prévoit une peine minimale obligatoire de six mois d’emprisonnement lorsque la victime d’une agression sexuelle — jugée moins grave — est âgée de moins de 16 ans.

Selon l’avocat, envoyer en prison un homme de 71 ans avec un casier judiciaire vierge serait grossièrement disproportionné et constituerait une violation de ses droits garantis par la Charte.

Il ajoute que l’infraction se situe au bas de l’échelle des agressions sexuelles, puisqu’il s’agirait d’un simple baiser.

La procureure Sheryl Fillo a recommandé une peine de huit mois de prison ferme, suivie d’une période de probation. Elle a également exigé que l’accusé suive une consultation psychologique, qu’il n’ait aucun contact avec la victime ni avec les membres de sa famille.

C’était le premier baiser de la victime , a-t-elle insisté devant la juge.Elle était une réfugiée venue d’Ukraine, un pays en guerre, extrêmement vulnérable… et il le savait.

L’adolescente a d’ailleurs lu une déclaration de la victime à la cour, dans laquelle elle a décrit la douleur et la honte ressenties après les faits. Elle a dit ne pas avoir compris ce qui lui était arrivé.

Le monde est devenu hostile et dangereux , a-t-elle ajouté d’une voix émue.

Sa mère, de son côté, a souligné que l’agression avait été commise par une personne en situation d’autorité, ce qui a, selon elle, détruit la confiance, la dignité et l’âme d’enfant de sa fille.

Le prêtre a brièvement pris la parole en cour pour exprimer ses regrets.

Je suis vraiment, vraiment désolé d’avoir causé de l’inconfort à cette jeune fille. Du fond du cœur, je lui envoie de l’amour et du soutien, a-t-il déclaré.

Avec les informations de Dan Zakreski