Le gouvernement du Québec investit dans un projet de recherche afin de mieux comprendre l’effet des recharges de plages sur la biodiversité marine.

L’étude en question, réalisée par l’Université Laval, vise à effectuer un inventaire de la faune benthique, qui vit au fond de l'eau et qui est affectée par ces projets.

La recharge de plage était considérée comme une destruction totale de l'habitat, souligne Cindy Grant, professionnelle de recherche à l’Université Laval et responsable de cette étude.

Évidemment, sur le site, les animaux disparaissent, mais on voulait voir jusqu’où vers le large et de part et d’autre de la recharge, l’effet se fait sentir, et combien de temps avant que le système retrouve un certain équilibre, ajoute-t-elle.

Selon des résultats préliminaires qu'elle a récoltés à la plage de La Grave aux Îles-de-la-Madeleine, il y a eu une revitalisation plutôt rapide de la faune où avait eu lieu la recharge.

On ne voit pas de diminution massive. [...] étonnamment, nos résultats en termes de richesse d’espèce ne montrent pas une différence très importante entre l’année avant la recharge et l’année après recharge, précise Mme Grant.

C’est l’année deux qu’on a vu une diminution du nombre d’espèces, mais déjà trois ans après la recharge, ça avait récupéré.

L'érosion menace plusieurs villages côtiers en Gaspésie.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Deschênes

Le projet a débuté en 2021, mais ce nouveau financement permettra de réaliser la seconde phase de l'étude, et ainsi d'inventorier la faune benthique de plusieurs nouvelles plages.

Les recherches s'effectueront dans les régions de la Gaspésie—Îles-de-la-Madeleine, du Bas-Saint-Laurent et de la Côte-Nord sur les sites de Maria, de La Grave à Havre-Aubert, de Sainte-Luce, de Sainte-Flavie et de Pointe-aux-Outardes.

Un enjeu sous-étudié au Québec

Il y a beaucoup de travaux qui ont été faits sur les recharges de plage un peu partout sur la planète, mais assez peu encore d’informations sont disponibles au Québec, assure Cindy Grant.

Elle soutient que ses recherches pourront ensuite guider la prise de décision dans la lutte contre l’érosion des berges.

De l’érosion côtière, il va y en avoir encore. Donc il faut mettre en place des procédures et des façons de faire pour protéger les infrastructures. Ce qu’on veut, c’est des façons de faire qui sont le moins dommageables possible pour l’environnement.

Un texte d'Étienne Perreault