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Des expertes dénoncent ce qu’elles qualifient de manque de compassion et de sensibilité des soignants – médecins, infirmières et autres employés en santé – obstétricaux et gynécologiques en Ontario. Un rapport de l'ombudsman des patients de la province confirme d’ailleurs une hausse marquée des plaintes dans ce domaine.
Kathleen Finlay entend la même chose depuis des années. Les femmes lui racontent leurs expériences douloureuses dans le système de santé. Il y a beaucoup de problèmes qui sont, du point de vue d'une femme, très traumatiques et une grande partie de cela concerne le fait de ne pas être traitées avec le respect qu'elles méritent, a déclaré l'activiste jeudi dans une entrevue avec La Presse canadienne.
Elle affirme qu’elle entend le même type de témoignage récurrent : Elles ne m'ont pas écouté. J'avais beaucoup d'inquiétudes et j'ai eu l'impression d'être simplement précipitée dans le processus. Mes questions n'ont pas reçu de réponse, rapporte-t-elle.
Mme Finlay dirige le Center for Patient Protection [Centre de protection des patients, traduction libre] depuis presque 20 ans. Elle ne se dit pas surprise que le nombre de plaintes auprès de l'ombudsman des patients concernant les soins obstétricaux et gynécologiques ait bondi de 29 % en Ontario entre 2023 et 2024. C’est ce que dévoile le rapport annuel publié le 25 mars.
L'ombudsman Craig Thompson a reçu 168 plaintes concernant les soins obstétricaux et gynécologiques entre avril 2024 et mars 2025, comparativement à 130 l'année précédente. Il qualifie cette tendance de préoccupation émergente. Selon le rapport, la majorité des plaintes accusent ceux qui donnent des soins d'insensibilité, de mauvaise communication et de manque de soins réactifs pour les complications de grossesse, les fausses couches et les agressions sexuelles.
Malgré ces données alarmantes, Mme Finlay déplore le manque d'action concrète. Je ne suis pas surprise qu'il y ait plus de plaintes dans ce domaine particulier de pratique, a-t-elle affirmé. Elle souligne qu'il n'y a pas assez d'interventions au niveau réglementaire pour améliorer l'expérience des patientes.
L'ombudsman tire la sonnette d'alarme
M. Thompson compare son rôle à celui d'un système d'alerte précoce. Nous sommes un peu dans ce rôle de canari dans la mine de charbon. Nous identifions les signaux précoces d'un problème, a-t-il déclaré jeudi lors de l'entrevue avec La Presse canadienne.
Il affirme chercher à comprendre les causes profondes des plaintes. D’où vient le problème? Est-ce un problème de politique? Est-ce un problème de formation de notre équipe? Est-ce un problème de pratique?, explique-t-il.
Le rapport décrit des incidents graves où la douleur intense des patients était ignorée ou minimisée. D'autres plaintes concernent un manquement à la surveillance fœtale entraînant des conséquences tragiques, selon le document.
La majorité des 130 plaintes identifiées en 2023-2024 portaient sur les hôpitaux publics (100 plaintes). Les centres communautaires de chirurgie et de diagnostic ont été la cible de neuf plaintes. L'ombudsman a aussi traité 26 plaintes concernant des fournisseurs de soins primaires et des spécialistes.
Si la plupart des plaintes ont été résolues par l'équipe de résolution rapide de l'ombudsman, M. Thompson a confirmé avoir lancé une enquête sur un cas impliquant la réponse d'un service d'urgence à une patiente présentant une complication de grossesse. Les résultats seront publiés en 2024-2025.
Reconnaître les traumatismes
La Dre Heather Millar travaille comme obstétricienne et gynécologue à l’hôpital Women's College et à l’hôpital Mount Sinai, tous deux à Toronto. Elle admet que sa spécialité est souvent liée à des traumatismes. Nous sommes beaucoup plus conscients maintenant de la fréquence des traumatismes dans la population générale [...] et aussi de la façon dont les rencontres et les procédures de notre spécialité peuvent être traumatisantes pour les gens, a-t-elle expliqué en entrevue avec La Presse canadienne jeudi.
La Dre Millar a découvert les soins axés sur les traumatismes en 2015. Elle travaillait alors avec un médecin qui utilisait ces principes. J'ai réalisé que c'était quelque chose que nous devrions tous faire et qui devrait vraiment être mis en œuvre dans toute notre spécialité.
L'approche consiste à traiter chaque patiente comme si elle avait des antécédents de traumatisme. Les médecins demandent la permission avant de toucher les patientes. Ils couvrent leur corps pendant les examens pour créer un environnement sécuritaire.
La Dre Millar souligne que de petits changements peuvent faire une grande différence. Avoir une conversation avec quelqu'un avec votre main sur la poignée de porte peut avoir l’air d’être précipitée. Mais vous pouvez passer le même temps ou même moins si vous entrez, tirez une chaise, vous asseyez, a-t-elle illustré.
Elle enseigne maintenant cette approche aux résidents de l'Université de Toronto. Elle travaille aussi sur des lignes directrices nationales avec la Société des obstétriciens et gynécologues du Canada pour implanter formellement cette approche comme norme de soins.
Le ministère de la Santé n'a pas précisé ses intentions face à l'augmentation des plaintes. Une plainte concernant la sécurité des soins, c'est déjà trop, a déclaré un porte-parole dans un courriel à La Presse canadienne.
Le ministère fait référence à la législation et à la réglementation existantes sur la sécurité des patients. Il n'indique pas quelles mesures il prendra concernant l'augmentation des plaintes obstétricales et gynécologiques.
La Société des obstétriciens et gynécologues du Canada a refusé de commenter les données. L'organisation dit ne pas avoir vu le rapport complet.
D'après les informations de La Presse canadienne