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Un an après que l'entreprise forestière Rayonier Advanced Materials (RYAM) ait mis à pied 275 travailleurs à son usine de Témiscaming, le maire Alain Gauthier soutient que la ville « se porte bien ».
Beaucoup de monde nous a posé la question dans l’année. Que ce soit des amis, d’autres maires, des journalistes, énumère le maire Gauthier. Beaucoup d’empathie pour nous avec des nouvelles comme ça. Mais je dis à tout le monde : ''Témiscaming se porte quand même bien, et Témiscaming est encore bien vivante''.
Alain Gauthier, qui a travaillé à l’usine pendant 21 ans, en plus d’en être le directeur général pendant 6 ans, croit que la façon dont l’entreprise américaine a géré les mises à pied a contribué à atténuer les impacts pour les employés touchés.

Le maire croit qu’il est temps d’explorer de nouvelles avenues pour l’usine.
Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
À travers toutes ces péripéties d’événements, Rayonier, le propriétaire, a quand même été un bon citoyen corporatif. Ils ont respecté d’un côté les conventions collectives. Il y a eu des mises à pied en respectant les cadres avec des packages et même du côté syndiqué, de ce que je comprends. Alors ils ont pu minimiser les effets négatifs en permettant à des gens de se rendre à leur retraite ou de prendre leur retraite, fait-il observer.
Selon le maire, ce sont les plus jeunes qui ont principalement écopé à la suite du processus de supplantation mis en place, en se retrouvant avec des emplois au bas de l’échelle ou en perdant leur emploi.
Ce sont des métiers spécialisés, alors il y a beaucoup de gens qui n’ont pas eu de misère à se replacer. Souvent ils se replaçaient ailleurs, mais en fly-in fly-out, souligne M. Gauthier.
Au niveau de l’exode, ça n’a pas été la catastrophe appréhendée par certains. Même chose pour notre marché immobilier, ça n’a pas crashé, ça n’a pas tombé. On est encore une belle communauté bien en vie.
D’après Alain Gauthier, les effets à court terme ont ainsi pu être minimisés. Le maire reconnaît néanmoins que la vigilance est de mise pour assurer la vitalité de la ville à moyen et à long terme.

Témiscaming s'est sauvée de l'exode prédit par certains, dit le maire Gauthier.
Photo : Radio-Canada / JEAN-MICHEL COTNOIR
Il faut faire attention. Si on ne fait rien, l’effet va être graduel au niveau des prochains 10-15 ans. Je ne veux pas être macabre, mais à mesure que nos générations disparaissent, il y a quand même 275 jobs de moins dans le pipeline pour remplacer ça. Alors aujourd’hui, ça ne paraît pas, mais ça pourrait paraître si on ne fait rien dans les prochains 5-10 ans, fait-il remarquer.
Après la mise à pied des 275 travailleurs, un comité local s’est mis en place pour étudier les différentes options permettant de relancer l’usine de production de cellulose de haute pureté.
Quelques jours avant de remettre sa démission, le ministre de l’Économie, de l’Innovation et de l’Énergie, Pierre Fitzgibbon, avait annoncé lors d’une visite à Témiscaming qu’Investissement Québec était prêt à investir dans la relance de l’usine, à condition que des investisseurs privés soient trouvés.

Les activités de l'usine de cellulose de RYAM à Témiscaming ont pris fin le 16 juillet 2024. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly
Le maire Alain Gauthier signale que les démarches qui ont suivi n’ont pas donné de résultats fructueux.
Les premiers 6 mois, RYAM cherchait à vendre l’usine. Ils ont toujours dit : ''Pas à n’importe quel prix.'' Ce sont de bonnes usines, une bonne localisation. Ils vendraient s’ils avaient leur prix, ils l’ont toujours dit publiquement. L’acheteur avec leur prix ne s’est pas présenté, se remémore-t-il.

Alain Gauthier a bon espoir pour la suite des choses.
Photo : Radio-Canada / Jean-Michel Cotnoir
Selon Alain Gauthier, il n’est pas réaliste de relancer l’usine de production de cellulose de haute pureté.
C’est un procédé très particulier, il n’y en a pas beaucoup dans le monde et la recette, les différents produits de pâte qu’ils faisaient pour usage spécial, la compétition est féroce. C’est des procédés extrêmement exigeants au niveau de la pureté et des demandes énergétiques, environnementales et les coûts sont extrêmement élevés. C’était devenu qu’elle n’était plus compétitive, et ils l’ont dit, c’est pour ça qu’elle a fermé, les efficacités n’étaient plus là, les revenus n’étaient plus là pour cette usine-là, affirme-t-il.
Il n’y en a pas de voie de passage avec l’ancienne façon de faire.
Le maire croit qu’il est temps de changer d’approche et qu’une étude de faisabilité, qui permettrait d’explorer de nouvelles avenues pour l’usine, est la voie logique à emprunter.

La population de Témiscaming se chiffrait à 2368 habitants en 2021. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly
Cette option permettait selon M. Gauthier de préserver à court terme les quelque 600 emplois restants au complexe de RYAM et de trouver la meilleure façon de donner une nouvelle vie à l’usine maintenant fermée depuis un an.
Au lieu de regarder pour unhome run [coup de circuit], qu’elle reparte dans trois mois avec une aide du gouvernement de 60 millions — je lance un chiffre comme ça— , peut-être que c’est le temps de réaliser qu’il faudra prendre 3-4 ans, faire des études de marché, qu’est-ce qu’on peut faire d’autre avec nos équipements, des études de coûts de revient, et vérifier s’il y a moyen de rendre ça profitable avec une nouvelle recette. C’est l’approche qui a été prise depuis trois mois et c’est ce qui a fait que l’activité, les discussions et le fun, le fun de gérer, de créer et de vouloir des succès, a repris, affirme-t-il avec optimisme.