Le conseil municipal de Trois-Rivières a adopté une motion permettant à la Ville de s’inscrire à l’appel d’offres lancé par Hydro-Québec visant l’achat de 300 mégawatts d’énergie solaire. La société d'État souhaite augmenter sa capacité de production d'électricité au cours des prochaines années et la Ville de Trois-Rivières pourrait profiter de cette demande pour générer des revenus.

Les retombées pour une ville comme la nôtre, c’est d’abord une diversité de revenus. Une ville est d’abord et avant tout financée par les taxes foncières, mais, si on est capable aujourd’hui de devenir un producteur d’énergie, on peut aller tirer des revenus d'appoint, et également par la vente de l’énergie, explique Sébastien Roy, directeur général adjoint de la Ville de Trois-Rivières. 

Si le projet est sélectionné par Hydro-Québec, Trois-Rivières pourrait accueillir un parc d’énergie solaire de 25 mégawatts sur le site du parc industriel 40-55. À titre d’exemple, le projet du parc éolien de TES Canada produira un total de 800 mégawatts.

Si on en fait un peu partout, écoutez, à la fin de la course, c'est peut-être un barrage qu'on sauve, et là, au niveau environnemental, les gains sont énormes, explique Le maire de Trois-Rivières, Jean Lamarche.

Seules deux villes au Québec ont un parc d’énergie solaire sur leurs territoires, Varennes et Laprairie, ces parcs sont cependant gérés par la société d'État. 

Un projet rentabilisé en quatre ans?

La construction et la mise en marche du parc d’énergie solaire sont estimées au coût de 40 millions de dollars. La Ville de Trois-Rivières ne serait pas la seule à en assumer les coûts, puisqu’elle ferait affaire avec un partenaire du secteur privé. 

La Ville croit pouvoir rentabiliser le projet en moins de quatre ans grâce aux revenus annuels. Le parc solaire de son côté, à une durée de vie estimée entre 20 et 25 ans. 

Le projet est actuellement embryonnaire, puisqu’un plan d’affaires devra être proposé et les risques financiers évalués. Pour répondre à l’appel d’offres d’Hydro-Québec, la municipalité devra également débourser 2600 $ pour déposer son projet. 

Le tout devra être effectué avant la date butoir du 31 mars 2026. D’ici là, la Ville pourrait décider de se rétracter et de ne pas s’inscrire à l’appel d’offres si les risques sont évalués comme étant trop grands. 

Les opposants ont des craintes

Les opposants au projet du parc industriel 40-55 ne sont pas convaincus par l'argument environnemental. Dès qu'on parle d'utiliser des milieux naturels pour faire du développement, Terre précieuse, qui est en opposition à l'agrandissement du parc industriel, a quand même des réticences, affirme le porte-parole de Terre précieuse, Jacques Rousseau.

Candidate dans le disctrict du Carmel avec le parti Trois-Rivières ville forte, Annie Provencher s'oppose elle aussi au développement du parc industriel. Elle estime qu'il serait plus judicieux d'installer des panneaux solaires sur des structures déjà existantes, comme des toits d'entreprises. Elle se questionne sur le montage financier. La Ville croit rentabiliser le projet en quatre ans. À première vue, ça m'apparait très optimiste, affirme-t-elle. Je suis surprise et puis j'ai hâte de voir le chiffres de ce montage financier, a-t-elle ajouté.