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Le Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent réclame davantage de transparence en ce qui a trait aux données environnementales qui ont guidé le choix du gouvernement Legault de délocaliser le service de traversier de Rivière-de-Loup vers Cacouna.
En février 2024, le directeur général du Conseil régional de l’environnement (CRE) du Bas-Saint-Laurent, Patrick Morin, a contacté le cabinet de la ministre des Transports du Québec, Geneviève Guilbault, dans l’optique de savoir sur quelles données environnementales le gouvernement Legault se basait pour déménager le traversier à Cacouna.
Le CRE du Bas-Saint-Laurent n'a toujours pas eu de réponse. Quand on a fait une relance, on nous a envoyés vers une demande d’accès à l’information, ajoute-t-il.
Si l’organisme assure ne pas prendre position dans le dossier en faveur de Rivière-du-Loup ou de Cacouna comme port d'attache de la traverse, il exprime plusieurs inquiétudes au sujet des impacts environnementaux d'un déménagement.
Ce qu’on déplore, c’est que le gouvernement n'agisse pas en pleine transparence. S’il a des études sur les aspects environnementaux du déménagement de la traverse à Cacouna, qu’il les dévoile proactivement, sans nous diriger vers une demande d’accès à l’information, affirme-t-il.

Le directeur général du Conseil régional de l’environnement du Bas-Saint-Laurent, Patrick Morin, se dit «très préoccupé» par le déménagement de la traverse à Cacouna.
Photo : Radio-Canada / Véronique Duval
Contactée par Radio-Canada, la députée de Rivière-du-Loup–Témiscouata–Les Basques, Amélie Dionne, a répondu par écrit que la demande d’accès à l'information liée à l’étude d’opportunité est une décision qui revient au responsable de l’accès, qui agit de façon autonome et impartiale selon la loi.
Un dossier d’opportunité a eu cours en bonne et due forme, et ce, en accord avec la Directive sur la gestion des projets majeurs d’infrastructure publique. Il repose sur des analyses rigoureuses, dans le respect des règles encadrant les grands projets.

La députée caquiste de la circonscription de Rivière-du-Loup–Témiscouata, Amélie Dionne, soutient que les demandes à l'accès à l'information sont un processus non partisan. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Patrick Bergeron
La députée affirme aussi dans sa réponse que le projet est assujetti à la procédure d’évaluation environnementale qui permettra au ministère de l’environnement et au BAPE d’analyser de façon rigoureuse les impacts environnementaux et que des consultations publiques auront lieu.
Le CRE étonné
Patrick Morin pense que l’avis de projet et la directive qui vient d’être déposée pour le terminal permanent à Cacouna portent à croire que l’étude d’impact environnemental du terminal permanent arriverait en même temps que le début des travaux pour le quai temporaire, soit en novembre 2026.
On commencerait à construire le quai temporaire, au moment même où on reçoit les données environnementales, on serait mis devant un fait accompli, déplore-t-il. On ne pourrait pas juger du projet de terminal sur l’ensemble de ses impacts environnementaux, avant que le gouvernement commence à construire le quai temporaire.
Le maire de Rivière-du-Loup, Mario Bastille, affirme qu'il réagira lundi lors de la séance du conseil municipal et a déclaré entre temps à l'écrit se réjoui[r] que d’autres personnes voient dans l’échéancier de la STQ un stratagème pour éviter au gouvernement de tenir un BAPE qui lui serait fort probablement défavorable, en flambant 34M $ de fonds publics pour des installations temporaires alors qu’il y a déjà un quai et un bateau fonctionnels à Rivière-du-Loup.
34M$, c'est le coût estimé à la construction d’installations temporaires à Cacouna, en attente d'accueillir le service de traversier en 2028.

Mario Bastille, le maire de Rivière-du-Loup. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Fabienne Tercaefs
Le béluga, un acteur clef
Le directeur général du CRE du Bas-Saint-Laurent dit aussi craindre une augmentation de la circulation sur le fleuve et l'impact que cela pourrait avoir sur le béluga, qui représente un aspect essentiel de l'analyse que fait le CRE du dossier.
En déménageant à Cacouna, on allonge la durée de chacune des traversées, puis on allonge la saison de traversier, donc il y aura plus de navires, plus de circulation [...] On parle de plusieurs centaines de voyages de bateau à Cacouna.
Selon M. Morin, le traversier en partance de Rivière-du-Loup passe actuellement par le sud de l’île aux Lièvres. Avec le déménagement du port d’attache à Cacouna, le traversier passerait par le nord de l'île, où, selon les données auxquelles l'organisme a pu avoir accès, il y a des zones de concentration d’utilisation de l'habitat du béluga, dit-il.
Il faut voir l’ensemble de l'œuvre, le dragage est une partie des impacts qui pourraient y avoir sur l’environnement et sur le béluga, mais ce n’est pas l’ensemble, affirme Patrick Morin. Ce n’est pas juste le dragage à Cacouna ou à Rivière-du-Loup sur lequel on s’est prononcé, ce n’est pas juste le terminal, c’est l’ensemble de l'œuvre pour le béluga, dit-il.
Patrick Morin dit se donne l'été pour décider s'il demandera la tenue d'un Bureau d’audiences publiques sur l’environnement (BAPE) qui couvre l'ensemble du dossier de la traverse, plutôt que seulement la question du dragage du port de Gros-Cacouna.
Des BAPE sectoriels ou régionaux, en vertu de la Loi modifiant diverses dispositions en matière d’environnement, communément appelé la loi 81, sont dorénavant possibles, explique Patrick Morin, qui aimerait explorer cette avenue.
Avec les informations de Véronique Duval