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Transport en commun : Montréal accuse un retard en matière d’accessibilité universelle

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Prendre le transport en commun à Montréal lorsqu’on est à mobilité réduite, « c’est vraiment pas évident », assure Maude Massicotte, directrice générale de DéfPhys Sans Limite, un organisme de soutien et de services aux personnes handicapées à Montréal.

Vivant elle-même avec un handicap, elle témoigne des obstacles qui entravent ses déplacements sous plusieurs formes. Pour un trajet qui pourrait prendre une demi-heure, ça me prend une heure et demie, raconte-t-elle.

Autobus, métro, train, vélo, piétonnisation… La région métropolitaine regorge de moyens pour se déplacer, mais aucun n’est entièrement accessible.

Une enseigne indique l'entrée du métro de Montréal.

Selon la Ville de Montréal, la STM assure le déplacement de 1,3 million d'usagers par jour de semaine.

Photo : Radio-Canada / Ariane Emond

Parmi ceux-ci, le métro, géré par la Société de transport de Montréal (STM), occupe une place centrale, et pourtant, son accessibilité demeure grandement déficiente.

J'ai eu des témoignages de personnes qui sont restées prises dans le wagon. Une fois, [il y a eu] un arrêt complet [du train]. La personne était prise-là [...] parce qu’il n’y avait pas d'ascenseur à cette station.

Un ascenseur du métro de Montréal.

Le tout premier ascenseur installé dans le réseau de métro de Montréal remonte à 2007 à la station Montmorency.

Photo : Radio-Canada / Ariane Emond

Bien que la présence d’ascenseurs fonctionnels soit essentielle pour assurer une véritable autonomie, seulement 30 des 68 stations en sont équipées, ce qui limite considérablement les possibilités de déplacement pour de nombreuses personnes handicapées.

On n'a pas encore atteint un seuil, à mon avis, où nos clients qui ont vraiment besoin des ascenseurs peuvent dire : "C'est vraiment un moyen de transport que je peux utiliser."

Présentement, deux chantiers d'ajout d'ascenseurs sont entamés sur le réseau de la STM : à la station Édouard-Montpetit, sur la ligne bleue, puis à la station-pivot Berri-UQAM pour accéder à la ligne jaune. Leur inauguration est prévue d’ici 2026.

Après, rien [n'est prévu], explique Laurence Parent, vice-présidente au conseil d’administration de la STM, qui explique cette situation par l’arrêt du financement du gouvernement provincial au Programme accessibilité (PA).

Une femme dans un ascenseur.

Avant de travailler pour la STM, Laurence Parent était déjà spécialiste des questions de transport adapté et avait déjà dénoncé, en 2015, le fait que deux ascenseurs construits à la station de métro Bonaventure ne menaient pas à la sortie.

Photo : Radio-Canada/Marie-Eve Maheu

Le PA, lancé en 2017 pour améliorer l’accessibilité du métro de Montréal, a été interrompu après les deux premières phases.

La STM avait demandé une enveloppe de 300 millions  de dollars pour une troisième phase, qui aurait ajouté cinq ascenseurs, mais Québec l’a exclue de son Plan québécois d’infrastructures 2024-2034, repoussant la quatrième phase en vue de 41 stations accessibles, dans un contexte de déficit budgétaire record.

Une enseigne indique les ascenseurs dans le métro de Montréal.

En 2022, plus d’une personne sur cinq (21,0 %) âgée de 15 ans et plus vivait avec au moins une incapacité qui la limitait dans ses activités quotidiennes au Québec, ce qui représentait environ plus de 1 400 000 personnes au total.

Photo : Radio-Canada / Ariane Emond

L’accessibilité : un investissement, pas une dépense

Pourtant, selon le directeur général du Regroupement des usagers du transport adapté et accessible (RUTA), Dominic Palladini, ce n’est pas dans les travaux sur l’accessibilité qu’il faut couper, car ce sont des investissements pour l’État qui stimuleraient l'économie à long terme.

En effet, pour M. Palladini, investir permettrait que ces gens puissent participer à la vie économique de la société, [puisqu’]en ce moment, ils sont empêchés de le faire, pas par manque de volonté mais par manque de ressources [et] d'accessibilité.

Sans l'accessibilité universelle, c'est très difficile, voire impossible, pour ces gens de sortir de chez eux.

En démocratisant l'accès au réseau, les personnes à mobilité réduite vont être en mesure de pouvoir vivre leur vie plus normalement, c'est-à-dire sortir, aller faire des activités avec leurs amis, aller au travail, aller au restaurant, a-t-il ajouté.

Une pancarte du métro de la S T M.

Les données prépandémiques de la STM indiquent que le métro de Montréal est le plus important au Canada en matière de fréquentation annuelle et le troisième en Amérique du Nord après les métros de New York et de Mexico.

Photo : Radio-Canada / Ariane Emond

La difficulté de se déplacer expose les personnes en situation de handicap à un isolement accru, particulièrement l'hiver, lorsque les conditions météorologiques compliquent davantage les déplacements, ce qui peut avoir des répercussions sur leur santé mentale.

Ce manque d’accès aux transports limite également leur accès à l’emploi. Actuellement, dans la province, près de 100 000 personnes en situation de handicap ne travaillent pas, alors qu'elles auraient la capacité de travailler, selon le directeur général de l'Office des personnes handicapées du Québec, Daniel Jean.

Possibilité ratée pour le REM

Inauguré en 2023, le Réseau express métropolitain (REM) était attendu comme un modèle d’accessibilité, mais il a largement déçu.

L'accessibilité universelle n'a vraiment pas été considérée par la Caisse de dépôt. [...] C'est quand même assez ahurissant en sachant que ça a été construit assez récemment, a commenté Marie-Ève Desroches, organisatrice communautaire et co-coordonnatrice de la Table des groupes de femmes de Montréal.

Vue aérienne du train Réseau express métropolitain (REM) alors qu'il quitte la ville de Montréal.

La première phase du REM entre le centre-ville de Montréal et la Rive-Sud a été ouverte au public le 31 juillet 2023. (Photo d'archives)

Photo : La Presse canadienne / Christinne Muschi

Présentement, il n’y a pas d'ascenseur qui relie la station de métro Bonaventure à celle du REM. Maude Massicotte déplore cette situation, soulignant que le fait d'inclure tout type de personnes qui vont utiliser les infrastructures [en amont], ça va éviter de démolir pour reconstruire.

Daniel Jean abonde dans ce sens : il souhaite faire inscrire dans la loi l’obligation de consulter les personnes concernées dès la conception des projets.

On ferait un gros pas vers l’avant, on économiserait énormément d'argent.

De plus, les navettes utilisées pour dépanner les usagers lors des nombreuses pannes du REM ne sont pas universellement accessibles non plus.

Des gens entrent dans un autobus.

En février, une panne de courant a interrompu le service du REM pendant quelques heures.

Photo : Radio-Canada / Simon-Marc Charron

Il y a vraiment un sentiment que le REM n'est pas pour nous et que c'en est dangereux.

Comparaison peu flatteuse pour Montréal

Lorsqu’on compare, les autres villes nord-américaines n’ont rien à envier à Montréal. À Vancouver, le métro est entièrement accessible, et Toronto vise le même objectif d’ici 2026.

Pourquoi est-ce qu'on en est là? Historiquement, on a commencé à intervenir sur nos stations très tard comparativement à d'autres villes, précise la vice-présidente au conseil d’administration de la STM.

Dans la région métropolitaine, 502 290 personnes vivent avec une incapacité, d’après le rapport de l’Office des personnes handicapées datant de 2022.

Ce nombre n'inclut pas les parents qui transportent leurs enfants à l’aide de poussettes, les personnes âgées ou encore les personnes qui transportent des bagages encombrants : ces personnes bénéficieraient aussi d'une meilleure accessibilité.

Porte d'entrée au métro accessible.

En plus des personnes en situation de handicap, un métro plus accessible profiterait aussi à d'autres usagers, comme les parents avec des enfants en bas âge.

Photo : Radio-Canada / Ariane Emond

Mme Parent, elle-même en situation de handicap, est toutefois d'avis que la métropole a fait de grands progrès depuis le début du 21e siècle.

Auparavant, pour les personnes handicapées, c'était le transport adapté seulement, fait-elle remarquer en ajoutant ceci : On leur disait : Pourquoi est-ce que vous voulez prendre le bus, puis le métro?" Je pense que là, on est ailleurs. Les mentalités ont changé.

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