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Les résidents de London, dans le Sud-Ouest de l’Ontario, soulignent vendredi un triste anniversaire. Il y a quatre ans, quatre membres d’une famille musulmane étaient happés mortellement par le conducteur d’une camionnette, dont l’acte a été jugé terroriste.
Il y a un sentiment de douleur qui persiste, indique le résident de London Rachid Barrima.
Les victimes de cette attaque étaient des membres actifs de la communauté connus pour leur bonté et leur engagement dans la communauté musulmane et en général, à London, ajoute-t-il.
Le 6 juin 2021, Salman Afzaal, 46 ans; sa femme, Madiha Salman; sa fille, Yumba Afzaal; ainsi que sa mère, Talat Afzaal sont morts après avoir été happés par une camionnette en soirée, alors qu’ils se promenaient à pied.

De gauche à droite, les quatre victimes tuées dans l'attaque du 6 juin 2021 à London : Yumna Afzaal, 15 ans; sa mère, Madiha Salman, 44 ans; sa grand-mère paternelle, Talat Afzaal, 74 ans; et son père, Salman Afzaal, 46 ans. (Photo d'archives)
Photo : Photo fournie par la famille Afzaal
Au terme de son procès, le conducteur de la camionnette a été reconnu coupable des meurtres prémédités des quatre victimes ainsi que de tentative de meurtre contre le plus jeune enfant de la famille, qui, lui, a survécu à ses blessures.
L’acte a été qualifié de terroriste par la juge dans son verdict. L’individu, qui purge une peine de prison à vie, a toutefois entamé en avril 2024 des démarches visant à porter la cause en appel (nouvelle fenêtre).
Depuis la tragédie, la semaine du 6 juin est marquée à London par une série d’activités commémoratives. Des drapeaux Our London Family (Notre famille de London, NDLR) sont notamment hissés à l’hôtel de ville et par divers établissements, dont le réseau hospitalier de la région.

Plus d'une centaine de personnes ont participé, mercredi, à une marche commémorative de l'attaque terroriste survenue le 6 juin 2021.
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
Une hausse particulièrement troublante d'actes haineux
Il y a une communauté qui nous soutient et cela nous encourage à travailler encore plus pour éradiquer tous les types de discriminations, note l’activiste Safiyah Lawendy de l’organisme Youth Coalition Combatting Islamophobia basé à London.
Sa collègue, Hooriya Ansari, peine toutefois à demeurer optimiste au vu de la hausse, dans les dernières années, du nombre d’actes islamophobes.

Safiyah Lawendy et Hooriya Ansari sont membres de l'organisme de lutte contre l'islamophobie « Youth Coalition Combatting Islamophobia ».
Photo : Radio-Canada / Isha Bhargava
Le Service de police de London recensait, en 2023, une hausse annuelle de 263 % des crimes haineux ciblant les personnes musulmanes.
Mardi dernier, le corps policier a émis un mandat d’arrestation contre un homme de 34 ans qu’il accuse d’avoir agressé et proféré des menaces à l’endroit d’une femme musulmane, la semaine dernière.
C’est particulièrement troublant pour notre communauté parce que nous avons vu ce que ces actes haineux peuvent engendrer [...] et le genre d’impact qu’ils peuvent avoir sur une famille. C’est difficile de voir le genre de choses qui se produisent encore.
Nous devons en faire plus, admet une élue municipale
L’incident de la semaine dernière est un rappel que nous devons en faire plus pour devenir une communauté plus accueillante et plus tolérante, note la conseillère municipale de London Corrine Rahman.

Corrine Rahman est conseillère municipale à la Ville de London.
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
À la suite de la tragédie en 2021, la Ville de London a adopté un plan de lutte contre l’islamophobie et a mis en place une campagne publicitaire baptisée Stop Tolerhating. Dans le cadre de cette campagne, des feuillets, des affiches et des panneaux publicitaires ont été installés dans divers endroits publics de la ville de London, comme les arrêts d’autobus, les arénas, les bibliothèques, ainsi que les services communautaires.
On peut y lire des statistiques liées aux incidents haineux rapportés à London ciblant les communautés musulmanes, juives, autochtones, noires, LGBTQ+, asiatiques ainsi que les personnes en situation de handicap.
Rachid Barrima, lui-même de confession musulmane et qui travaille au Carrefour francophone communautaire francophone de London, y voit un pas dans la bonne direction. Des clients de son organisme lui en parlent fréquemment, souligne-t-il.
C’est une très bonne campagne qui couvre tous les aspects du racisme et de la discrimination. C’est un volet très important, affirme-t-il.

Rachid Barrima travaille au Carrefour communautaire francophone de London.
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
Toutefois, une campagne comme celle-là est limitée dans le temps, mais elle n’est pas limitée dans l’action. Ça veut dire qu’on doit continuer à mettre en place toute une série de stratégies.
Aller au-delà du symbolisme, réclame un leader religieux
Pour sa part, l’imam Abd Alfatah Twakkal de London se réjouit de voir, d’année en année, une plus grande participation de personnes en position d’autorité, comme les élus locaux et les policiers, aux commémorations de la tragédie du 6 juin 2021.
Mais il faut aller au-delà du symbolisme. Il ne s'agit pas simplement de cocher des cases pour dire que nous avons fait x, y, z. Il s'agit d'un dialogue continu et le travail doit se poursuivre.

L'imam Abd Alfatah Twakkal exhorte tous les citoyens de London à « réfléchir à ce qu'ils devraient faire pour lutter contre tous les types de discriminations ».
Photo : Radio-Canada / Bienvenu Senga
Le Service de police de London vient, par ailleurs, de recevoir une subvention de 150 000 $ du gouvernement de l’Ontario pour créer un nouvel outil virtuel de signalement des actes haineux.
L’inspecteur Peter Testa, qui coordonne le projet, espère qu’avec cet outil, les gens se sentiront plus à l’aise de rapporter un acte de nature haineuse qu’ils ont eux-mêmes vécus ou dont ils ont été témoins sans devoir se rendre physiquement à un poste de police.
Le policier indique que l’outil devrait être finalisé d’ici la fin de l’été.
Safiyah Lawendy salue de telles initiatives, mais s’attend à encore plus d’engagements de la part des décideurs.
Il y a toujours du travail à faire. [...] Il est important que nos politiciens ne laissent pas nos trottoirs devenir des zones de guerre.