Le Bas-Saint-Laurent demeure l’une des régions les plus touchées par l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette qui sévit depuis maintenant 15 ans. Au cours des prochaines semaines, huit avions survoleront le territoire pour arroser des parcelles de forêt d’insecticide biologique.

La Société de protection des forêts contre les insectes et les maladies (SOPFIM) concentrera ses efforts sur les zones les plus sévèrement touchées par l’insecte, soit l'arrière-pays de La Pocatière, de Kamouraska et de Trois-Pistoles.

Une épidémie du genre se produit tous les 30 à 35 ans et dure généralement entre 15 et 20 ans. Même si elle se dirige vers la fin du cycle, le président du conseil d’administration de l’organisme, Sylvain Aird, ne voit pas pour autant la lumière au bout du tunnel.

Le territoire qu’on couvre à la SOPFIM augmente chaque année parce qu’il y a de nouvelles régions qui sont affectées, laisse-t-il tomber.

Les experts qui œuvrent au Bas-Saint-Laurent ne sont pas en mesure de constater une amélioration. En général, il faut qu’il y ait quand même plusieurs années consécutives de chute de la défoliation pour qu’on commence à penser qu’il y a une fin d’épidémie, précise Pierre Therrien, entomologiste au ministère des Ressources naturelles et des Forêts du Québec.

Une forêt sévèrement affectée par la tordeuse des bourgeons de l'épinette.

Photo : Radio-Canada / Marc-Antoine Mageau

Au cours des prochaines semaines, près de 107 000 hectares de forêts bas-laurentiennes seront arrosés de BTK, une bactérie qui agit comme un insecticide biologique. L’arrosage est lié au cycle de vie de la larve. Si on arrosait trop tôt, l’arrosage serait inefficace, mentionne Sylvain Aird.

Il faut attendre le moment où la larve commence à s’alimenter pour procéder aux pulvérisations. La tordeuse ingère alors l’insecticide qui se dépose sur le feuillage nouveau du sapin baumier et des épinettes blanches, rouges et noires.

La période qui va de la mi-mai à la fin juin, c’est la période où l’insecte se nourrit.

Huit avions feront de l'arrosage au Bas-Saint-Laurent et chaque appareil effectuera un à deux vols par jour pendant la durée de l'opération.

Photo : Gracieuseté : Société de protection des forêts contre les insectes et maladies

Au cours de la saison d’arrosage 2025, environ 1 250 000 litres d’insecticides seront pulvérisés à l’échelle du Québec. Le but des arrosages, ce n’est pas d'éradiquer l’insecte, c’est de protéger le feuillage. Ce qu’on veut faire, c’est de tuer le plus de larves possible, indique l'entomologiste Pierre Therrien.

On réduit beaucoup les populations d’une année à l’autre, ce qui sauve le feuillage. Mais comme on n’arrose pas partout, les populations avoisinantes vont réinfester les endroits où on a arrosé et on doit arroser à nouveau.

Le gouvernement provincial consacre cette année un total de 60,2 millions de dollars à la lutte contre l’épidémie de tordeuse des bourgeons de l’épinette. Cette somme comprend la bonification de 17,8 millions de dollars annoncée lors du dépôt du budget 2025-2026.