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Le théâtre Beaumont-St-Michel fête 50 ans d’activités avec une exposition qui retrace les grands pans de son histoire. Le propriétaire et producteur, Claude-André Roy, qui y oeuvre depuis 1983, a voulu rendre hommage aux artistes et à la communauté sans qui le théâtre n’aurait pas survécu à l’incendie criminel dont il a été victime en 1987.
On connaît au moins deux personnes qui n'ont pas manqué une saison depuis 1975, raconte d’emblée le propriétaire qui est en mesure de témoigner de l’attachement de la communauté pour son théâtre d’été.
Une dame de 92 ans, qui a encore une très bonne mémoire, a initié sa fille, qui a initié ses enfants. Là, on est rendu avec les petits-enfants, pis ils viennent tous en famille. Ils sont 12 ou 13!, poursuit celui qui est en grande partie responsable de la longévité de l’institution, et qui a participé activement à sa reconstruction.

Le théâtre Beaumont-St-Michel en 1975
Photo : Gracieuseté Claude-André Roy
C’est en 1975 que Lionel Villeneuve, aidé de Yves Létourneau et Jean Duceppe, cherche à faire l’acquisition d’un lieu pour y présenter du théâtre durant la période estivale.
Il faut se rappeler l’époque, laisse entendre le propriétaire actuel, indiquant qu’au tournant des années 1960, les théâtres d’été vont venir remplir un besoin pour les artistes de la scène, soit d’avoir un revenu durant la période creuse. Nombreux étaient les artistes, qui avaient des rôles dans des feuilletons radiophoniques, à la télé ou dans l’un des théâtres de la ville de Montréal, qui se retrouvaient sans travail durant l’été.

«Il y a un peu l'histoire du village dans l'histoire du théâtre», souligne le propriétaire et producteur Claude-André Roy.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
Certains artistes à l'esprit entrepreneurial commenceront à acquérir des lieux dédiés aux productions théâtrales estivales. Il va y avoir un foisonnement de théâtres qui vont présenter, en été, des comédies légères, raconte Claude-André Roy.
Après des tractations infructueuses, Villeneuve, Létourneau et Duceppe décident de se rabattre sur un terrain à Beaumont, dans l'objectif d’y construire le bâtiment. Cependant, lors de la visite d’une ferme, située à Saint-Michel-de-Bellechasse, ils font une découverte qui va changer leurs plans.

Le théâtre Beaumont-St-Michel en 1975
Photo : Gracieuseté Claude-André Roy
La grange située en bordure de la route 132 est achetée pour la somme de 8500 $ et est transformée en théâtre. En 1975, la salle de 400 places voit le jour.
Pour des raisons politiques, le théâtre portera le nom des deux municipalités voisines, soit Beaumont et Saint-Michel, bien que le théâtre soit situé à Saint-Michel-de-Bellechasse. Le sentiment d'attachement pour le lieu, explique-t-on, a des racines sur les deux rives du Saint-Laurent.

La distribution de la pièce «Les lois de la Pesanteur», théâtre Beaumont-St-Michel, 1978.
Photo : Gracieuseté Claude-André Roy
Le théâtre a connu de beaux jours jusqu’à l’incendie criminel de 1987 qui a ravagé le lieu. Si cet incendie peut être perçu comme un drame, avec le recul, Claude-André Roy parle d'une chance. Ça m'a permis de reconstruire un vrai théâtre, tout en conservant le caractère architectural de grange qui s'intègre bien au paysage environnant, explique-t-il.
L'incendie a poussé la communauté à s'unir et à reconstruire ce théâtre qui revêtait une importance capitale pour l'identité et la vie culturelle locale.

Une partie de l'exposition est consacrée à la reconstruction du théâtre après l'incendie.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
Les gens reconnaissent ce bâtiment-là, tout le monde le reconnaît. Je n'ai pas rencontré une personne qui ne connaît pas le Théâtre Beaumont–St-Michel. Il y a peut-être 80 % qui ne sont jamais venus, dit-il. Mais ils savent c'est quoi, ils savent ce qui se passe, explique le propriétaire qui était aux premières loges de la reconstruction.
D’ailleurs, la moitié de l’exposition, soulignant le 50e anniversaire, est consacrée à la reconstruction du théâtre, et pour cause. La reconstruction est indissociable de la mobilisation et de la solidarité de la communauté.

Claude-André Roy est l'actuel propriétaire du Théâtre Beaumont-St-Michel.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
De Bellechasse à Vegas
Après le choc de voir l'établissement partir en fumée, c’est l’aide qui est arrivée. Un architecte de Beaumont s'est présenté à nous et il a dit, quand vous allez reconstruire, je veux être l'architecte. Et ça va être 5000 $ pour produire les plans de reconstruction. Si c'est plus cher, c'est mon bureau qui va payer, rappelle Claude-André Roy qui a collaboré aux plans avec l'architecte.

Plus de 90 chênes ont été plantés sur le site du Théâtre Beaumont-St-Michel
Photo : Vincent Champoux
Celui qui a été éclairagiste et scénographe est aussi reconnu pour son expertise dans l’élaboration de plans de salles de spectacles.
Il a travaillé sur de nombreux projets de salles de spectacle, dont le Théâtre d'aujourd'hui, le Rideau-Vert, Carbone 14, le Cirque du Soleil à Orlando et Las Vegas, ainsi que le Colosseum, la salle du Caesars Palace construite pour Céline Dion à Las Vegas. Il était donc tout naturel qu'il prenne en charge l’élaboration des plans afin de faire renaître le Théâtre Beaumont-St-Michel de ses cendres.
Le théâtre de Bellechasse a été reconstruit en moins de 6 mois et le tout a été possible grâce à la participation des citoyens.
Le propriétaire actuel rappelle l’engagement de Rémi Michaud, président des Chevaliers de Colomb, agriculteur et ancien maire de la paroisse de Saint-Michel, de 1974 à 1981. Il est venu lui proposer ses services – et des bras supplémentaires – pour l’aider dans la tâche de la reconstruction, mais à deux conditions.

Des forfaits souper-théâtre ont été instaurés en 2000.
Photo : Gracieuseté Théâtre Beaumont-St-Michel
La première condition : il faut que ça se fasse avec un marteau, rien de compliqué. La deuxième, il faut que l'arrivée sur le chantier soit après la traite du matin et le départ, avant la traite du soir, se souvient Claude-André Roy. C’est ainsi que Rémi Michaud a rassemblé des agriculteurs pour prêter main-forte sur le chantier.
C’est à lui, et à tous ceux qui ont apporté leur aide, que cette exposition est consacrée. Claude-André Roy a tout documenté. J'ai 600 photos de la reconstruction, du début à la fin, et les gens qui étaient là à l'époque, dit-il.
Il y a un peu l'histoire du village dans l'histoire du théâtre.

Le théâtre a été reconstruit en moins de 6 mois à la suite de l'incendie criminel de 1987.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
Le succès du théâtre, qui présente une soixantaine de représentations par an, repose notamment sur la notoriété des comédiens et leur relation avec le public, avance Louise Allaire, productrice déléguée. Ils nous demandent pas tant c'est quoi l'histoire de la pièce, mais qui joue dedans, relate-t-elle.
Un bassin important du public revient, année après année. Il y a une tradition qui s'est créée. Les gens, en février, veulent tel siège, telle rangée, telle date, poursuit-elle. Cette année, ils ont reçu des demandes dès le mois de décembre. C'est peut-être en lien avec le 50e anniversaire, pensent-ils.

Le Théâtre Beaumont-St-Michel fête 50 ans d’activités avec une exposition qui retrace les grands pans de son histoire.
Photo : Radio-Canada / Bruno Giguère
La beauté du lieu, les forfaits souper-théâtre instaurés depuis 2000, et le soin méticuleux qu’apporte le propriétaire à l’aménagement des lieux contribuent également à attirer la clientèle. L'homme de 78 ans, qui reste actif et qui veille à ce que l’établissement soit bien entretenu, prévoit céder sa place au cours des prochaines années.
La relève est là. Enfin, j'ai une équipe en tête. Ça prend beaucoup de talents différents pour prendre la place de quelqu'un qui prenait toute la place.
Chose certaine, il laissera un théâtre en bonne santé et solidement ancré dans sa communauté.
Le Théâtre Beaumont-St-Michel présente « Moutarde forte » jusqu'au 16 août.