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Tchernobyl : Ces chiens mutants qui défient les radiations — mythe ou réalité scientifique ?

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Le 26 avril 1986, une explosion dévastatrice au réacteur nucléaire de Tchernobyl, dans le nord de l’Ukraine alors soviétique, projetait dans l’atmosphère un nuage massif de radiations. Quarante ans plus tard, l’ancienne zone d’exclusion, vaste comme le parc national de Yosemite, est toujours interdite aux humains. Mais loin du silence et de la désolation, une faune surprenante y prospère, à commencer par des milliers de chiens errants — descendants des animaux domestiques abandonnés lors de l’évacuation rapide.

Cette population canine est aujourd’hui au cœur d’une enquête scientifique fascinante : comment des décennies d’exposition à la radioactivité ont-elles modifié leur ADN ? Ces chiens ont-ils développé des mutations génétiques pour s’adapter à cet environnement extrême ? Ou tout cela relève-t-il davantage du mythe que de la science ? Retour sur une question qui passionne biologistes et généticiens, à la croisée entre catastrophe écologique et évolution naturelle.

La nature reprend ses droits… et ses chiens

Au lendemain de la catastrophe nucléaire, une vaste zone d’exclusion fut délimitée autour de la centrale de Tchernobyl. Des milliers d’animaux domestiques furent abandonnés, et sans intervention humaine, ils ont formé une population sauvage. Aujourd’hui, ces chiens errants, souvent robustes et nombreux, vivent en liberté dans ce territoire fortement irradié.

Pour les chercheurs, c’est une occasion unique d’étudier l’impact des radiations sur le génome des animaux. Ont-ils acquis des mutations leur permettant de survivre dans un environnement si hostile ? C’est ce que des scientifiques américains ont entrepris d’explorer en 2023 en analysant l’ADN de plus de 300 chiens errants dans la zone.

Radiations et mutations : un lien naturel ?

L’idée que les radiations puissent accélérer l’évolution n’est pas une hypothèse neuve. En agronomie, par exemple, l’irradiation ciblée de graines est utilisée depuis des décennies pour induire des mutations bénéfiques, favorisant des cultures plus résistantes aux changements climatiques.

Dans la zone d’exclusion, des études précédentes sur d’autres espèces ont montré des effets surprenants : en 2016, des chercheurs ont constaté que des rainettes orientales, normalement vertes, étaient devenues majoritairement noires. Cette pigmentation accrue serait liée à une mutation de la mélanine, un pigment qui pourrait aider à neutraliser les radiations. De quoi imaginer que les chiens, eux aussi, pourraient avoir subi des adaptations génétiques similaires.

Tchernobyl chiens

Crédit : iStock

Crédits : shcherbak volodymyr/istock

Ce que dit l’étude de 2023 sur les chiens de Tchernobyl

L’équipe de chercheurs a comparé le génome des chiens vivant à proximité immédiate de la centrale avec celui des chiens de la ville de Tchernobyl, située à environ 16 kilomètres. Ils ont découvert des différences génétiques distinctes, suggérant potentiellement des mutations adaptatives liées à la radiation.

La co-auteure Elaine Ostrander, experte en génomique canine, résume le défi : « Ont-ils acquis des mutations qui leur permettent de vivre et de se reproduire avec succès dans cette région ? » Les mutations, si elles existent, pourraient représenter une forme d’évolution accélérée, un mécanisme naturel par lequel la vie s’adapte aux conditions extrêmes.

Mais tout n’est pas si simple…

L’interprétation de ces résultats reste délicate. D’autres facteurs, comme la consanguinité due à l’isolement géographique, peuvent également expliquer ces différences génétiques. D’ailleurs, une étude plus récente publiée dans la revue PLOS One en 2025 par une autre équipe de chercheurs a complètement tempéré l’enthousiasme.

Cette seconde étude, menée par des scientifiques de Caroline du Nord et de l’Université Columbia, a examiné les chromosomes, le génome et même les nucléotides des chiens. Leur conclusion est claire : aucune mutation spécifique liée à la radiation n’a été détectée. Après comparaison avec des chiens provenant d’autres régions d’Europe, ils ont constaté que la population canine de Tchernobyl n’était pas génétiquement différente de manière significative.

Matthew Breen, l’auteur principal, explique : « Même si cette population est éloignée de plus de 30 générations de celle présente lors de la catastrophe, nous aurions détecté des mutations si elles conféraient un avantage de survie. Or, nous n’en avons trouvé aucune preuve. »

Une zone d’exclusion, un laboratoire naturel

Malgré ces résultats contradictoires, la zone de Tchernobyl demeure un terrain d’étude unique, permettant d’observer l’impact à long terme des radiations sur la vie sauvage. En comparant l’ADN des animaux vivant dans cette zone à celui d’animaux de zones non contaminées, les scientifiques peuvent mieux comprendre les mécanismes d’adaptation ou les limites des effets des radiations.

Au-delà des chiens, d’autres espèces sont étudiées : bactéries, oiseaux, amphibiens… Certains montrent des adaptations génétiques intéressantes, mais les données restent fragmentaires et sujettes à débat.

Conclusion : entre mythe et réalité scientifique

La question de savoir si les chiens errants de Tchernobyl ont muté pour s’adapter à la radioactivité est loin d’être tranchée. Les premières recherches soulignent des différences génétiques, mais des études plus poussées n’ont pas encore confirmé que ces différences résultent directement des radiations.

Ce qui est certain, c’est que la zone d’exclusion, malgré son passé tragique, offre une fenêtre exceptionnelle sur l’évolution naturelle face à un environnement extrême. Et que les chiens de Tchernobyl, loin d’être de simples survivants, sont devenus des symboles vivants d’un monde où la vie continue, parfois contre toute attente.

Brice Louvet

Rédigé par Brice Louvet

Brice est un journaliste passionné de sciences. Ses domaines favoris : l'espace et la paléontologie. Il collabore avec Sciencepost depuis près d'une décennie, partageant avec vous les nouvelles découvertes et les dossiers les plus intéressants.

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