Language

         

 Publicité par Adpathway

Tarifs douaniers : quand Sault-Sainte-Marie tourne le dos à son homonyme du Michigan

1 week_ago 11

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

La guerre tarifaire avec les États-Unis a soulevé un véritable vent de patriotisme partout au pays. Pour soutenir leur patrie, de nombreux Canadiens ont décidé de boycotter les produits américains, un mouvement qui s’est étendu jusqu’aux villes frontalières. À Sault-Sainte-Marie, une importante ville minière de l’Ontario, des résidents inquiets et angoissés affirment que l’imposition de droits de douane a contribué à fragiliser les relations avec leurs voisins américains.

Ici, de nombreux résidents se sentent obligés de tourner le dos à ceux qu’ils considéraient pourtant comme leurs amis de l’autre côté de la frontière.

Nous étions de très bons amis avec la ville de Sault Sainte-Marie au Michigan et [la guerre tarifaire] a beaucoup changé la dynamique. Désormais nous n’achetons plus rien qui vient des États-Unis, affirme Kenneth Ballstadt, résident de Sault-Sainte-Marie, en Ontario, et travailleur retraité de l’aciérie Algoma Steel.

Deux hommes sourient à la caméra debout sur le chemin pédestre en bordure de la rivière St Mary’s.

Dan et Kenneth Ballstadt restent optimistes et croient que la guerre tarifaire avec les États-Unis ne s’éternisera pas.

Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo

Lorsqu’on veut acheter du café, nous nous assurons qu’il ne soit pas fabriqué aux États-Unis et c’est terrible pour nos voisins au Michigan et pour nous-mêmes.

M. Ballstadt et son fils sont tous deux des travailleurs retraités de l’aciérie locale, Algoma Steel.

Depuis le début du mois de juin, l’acier et l’aluminium sont les cibles de tarifs douaniers américains de 50 %, une situation qui met à risque de nombreux emplois et entreprises dans le secteur — comme Algoma Steel — étant donné que plus de la moitié de l’acier produit au Canada y est exporté.

Nous nous sentons trahis.

Les locaux d’Algoma Steel à Sault-Sainte-Marie.

Selon Bill Slater, Algoma Steel prévoit d’effectuer près de 40 licenciements et mises à pied le 21 juillet.

Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo

Une communauté inquiète pour son économie

Un climat d’angoisse et d’anxiété s’est emparé des résidents de la municipalité, inquiets pour la stabilité financière de la ville.

Les gens n’achètent pas d’autos, ne vont pas souper hors de leur maison. Ils veulent être sûrs qu’ils ont de l’argent dans le compte s’il y a une perte d’emploi ou une réduction du nombre d’heures de travail à cause de l’incertitude qui vient des États-Unis, précise Matthew Shoemaker, maire de Sault-Sainte-Marie.

Matthew Shoemaker dit discuter très souvent avec les membres de la communauté, tous inquiets de l’impact des tarifs sur leur quotidien.

Matthew Shoemaker dit discuter très souvent avec les membres de la commuunauté, tous inquiets de l'impact des tarifs sur leur quotidien.

Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo

Ce n’est pas juste, ça n’a aucun sens […] On pourrait voir des magasins fermer leurs portes et des effets généraux sur l’ensemble de la population ici, croit Paul Rice, un autre résident.

C’est effrayant et le plus effrayant, c’est que nous ne pouvons rien y faire. Nous ne pouvons que nous asseoir et voir ce qui arrive

Jaskirat Singh est debout devant un magasin de vélos.

Jaskirat Singh espère que le Canada et les États-Unis trouvent un terrain d’entente pour prospérer en travaillant main dans la main.

Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo

L’inquiétude est d’autant plus palpable au sein de l’aciérie, d’après Dave Prendergast, qui y est employé.

C’est vraiment préoccupant. Je consulte les nouvelles tous les soirs une fois à la maison. Il y a beaucoup de rumeurs qui circulent dans le moulin. Tout le monde est inquiet.

D’ailleurs, Bill Slater, président de la section locale 2724 des Métallos d’Algoma Steel, souligne que la direction de l'aciérie a prévu environ 40 licenciements et mises à pied, qui entreraient en vigueur le 21 juillet.

Certaines personnes ont choisi de prendre leur retraite et d’autres travaillaient sous contrat. Leurs contrats ont été résiliés, afin qu’ils ne soient pas inclus dans la liste des licenciements, lance-t-il.

Bill Slater se tient debout dans les locaux de la section locale 2724, en avant du logo du syndicat.

Bil Slater croit que les mesures annoncées par le gouvernement canadien n’apportent pas de solutions pour les membres du syndicat qu’il préside.

Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo

Ces inquiétudes sont vraiment fondées, rapporte Jean-Thomas Bernard, professeur auxiliaire au département de sciences économiques à l’Université d’Ottawa.

Il y aura une perte de revenus. Les plus jeunes travailleurs déménageront pour s’intégrer à un autre marché du travail, les autres deviendront des résidents retraités […], mais ce n’est pas une façon de lancer de l’activité économique [dans une ville], explique-t-il.

M. Bernard observe qu’étant donné la taille moyenne de la municipalité, il sera difficile de facilement recycler les emplois perdus au sein de l’aciérie. L'universitaire pense que si rien n’est fait, la municipalité pourrait devenir comme celle d’Elliot Lake, devenue la destination retraite pour plusieurs après la fermeture de ses mines d’uranium.

Une rue du centre-ville de Sault-Sainte-Marie.

D’après le maire Shoemaker, les profits de nombreux commerces dans la ville de Sault-Sainte-Marie dépendent des achats que les employés d’Algoma Steel y opèrent.

Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo

Des mesures de rétorsion qui prennent trop de temps

Face à l’augmentation des tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, Ottawa projette d’ajuster ses contre-tarifs le 21 juillet, si aucune entente n’est conclue avec les États-Unis d’ici là.

Mark Carney a également prévu des mesures antidumping sur l’acier et l’aluminium pour protéger l’industrie canadienne, mais pour le maire et le président du syndicat, ces réactions ont tardé.

Cette réponse a mis trop de temps à arriver et son implémentation en prendra encore plus. On avait besoin d’une réponse il y a deux semaines, pas de mesures qui entreront en vigueur dans deux semaines, soulève M. Shoemaker.

L’hôtel de ville de Sault-Sainte-Marie.

La Ville de Sault-Sainte-Marie travaille déjà à diversifier son économie, mais précise que cela prendra du temps.

Photo : Radio-Canada / Orphée Moussongo

Toutes ces choses arrivent après que nos membres ont été licenciés. [Ces mesures] n’aident pas les gens à mettre de la nourriture sur leur table.

La ville travaille déjà à diversifier son économie, mais reconnaît qu’il lui faudra plus de temps et de la stabilité financière pour mettre en œuvre ses différents projets.

Notre université, notre collège, nos programmes de santé sont toutes des avenues qu’on peut prendre pour diversifier l’économie, mais ça prend du temps. On a besoin que l’aciérie génère beaucoup de revenus pendant qu’on planifie cette diversification, affirme le maire.

Jean Thomas Bernard pose dans un couloir en avant d’une bibliothèque.

Jean-Thomas Bernard ne croit pas que les tarifs seront entièrement annulés au terme des négociations.

Photo : Gracieuseté de l'Université d'Ottawa

M. Bernard reconnaît que cela pourrait fonctionner. Il avoue cependant que la transition prendra plusieurs années, et de ce fait, ne pense pas que ce sera une façon de s’en sortir rapidement.

Les négociations entre le Canada et les États-Unis devraient arriver à échéance le 21 juillet.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway