L’industrie de l’acier et de l’aluminium en Saskatchewan est de nouveau menacée. Le président américain Donald Trump a décidé de doubler les tarifs douaniers sur l’acier et l’aluminium, une mesure qui entre en vigueur mercredi.

Près d’un quart des importations américaines d’acier en 2023 provenaient du Canada, principal fournisseur des États-Unis.

Les droits de douane de 25 % , imposés en mars dernier, ont déjà mis sous pression les producteurs canadiens de métaux ainsi que plusieurs secteurs de la chaîne d’approvisionnement. Ce taux devrait maintenant grimper à 50 % mercredi, ce qui va accentuer les inquiétudes dans l’industrie.

Scott Lunny, directeur du district 3 Syndicat des Métallos, indique que la hausse des tarifs sera dévastatrice pour l’industrie.

Nous avons déjà observé une baisse des exportations d’acier vers les États-Unis de près de 30 %, et d’environ 25 % pour l’aluminium, rien que jusqu’en avril de cette année.

Selon Scott Lunny, le gouvernement doit redoubler d’efforts pour faire pression et obtenir un allègement, voire une suppression, de ces tarifs. Il plaide également pour une augmentation de la demande intérieure en acier et en aluminium, afin de maintenir les emplois et faire tourner les usines.

Si les tarifs douaniers ont leur place dans l’économie, il juge essentiel que le Canada et les États-Unis fassent front commun pour protéger leur industrie nationale contre les pratiques commerciales déloyales.

Le Canada n’est pas le problème. Si nous voulons protéger notre industrie nationale, Canadiens et Américains doivent travailler ensemble à défendre la production nord-américaine, sa chaîne d’approvisionnement en acier, en aluminium et dans bien d’autres secteurs, face à une concurrence déloyale à l’échelle mondiale.

Scott Lunny affirme que les tarifs imposés par Donald Trump nuisent d’abord aux travailleuses, aux travailleurs et à leurs familles. Il ajoute que, lorsque des personnes perdent leur emploi, ou se retrouvent dans une situation de précarité professionnelle et d’instabilité financière, c’est l’ensemble de la société qui en subit les conséquences.

Scott Lunny ajoute que l’industrie a déjà traversé des périodes difficiles par le passé et saura se relever, mais qu'elle a besoin d'un soutien fort du gouvernement fédéral.

L’opposition en Saskatchewan réclame des investissements

Le Nouveau Parti démocratique (NPD) de la Saskatchewan presse également Ottawa d’investir dans de nouveaux projets d’infrastructure, tant dans la province qu’à l’échelle du pays.

Alors que la rencontre des premiers ministres se déroulait lundi à Saskatoon, l'opposition néo-démocrate de la Saskatchewan a exhorté les premiers ministres à appuyer plusieurs investissements stratégiques pour renforcer l’économie de la province.

L'opposition en Saskatchewan réclame des dépenses plus importantes pour améliorer les infrastructures.

Photo : Getty Images / COLE BURSTON/AFP

Parmi les projets proposés figurent l’élargissement des capacités ferroviaires et portuaires pour assurer un transport rapide et fiable des produits agricoles et miniers vers les marchés, la construction d’un pipeline vers la côte est pour acheminer le pétrole et le gaz de l’Ouest vers de nouveaux débouchés en Europe et le doublement de l’autoroute 1 d’un océan à l’autre pour permettre aux camionneurs de traverser le pays sans passer par les États-Unis.

La cheffe du NPD de la Saskatchewan, Carla Beck, a réagi mardi à la décision américaine, en visant le président américain.

Donald Trump tente d’écraser notre économie et de traiter le Canada comme le 51e État. Ces nouveaux tarifs sur l’acier sont une attaque directe contre les emplois, les familles et les industries de la Saskatchewan.

Aleana Young, députée néo-démocrate de Regina Albert Sud, indique que les propriétaires d’entreprises locales et les métallurgistes à qui elle a parlé savent d’expérience que la dépendance excessive envers les États-Unis rend la province vulnérable aux tarifs douaniers, aux différends commerciaux et aux pertes d’emplois.

Il faut miser sur la Saskatchewan pour bâtir le Canada, soutient-elle.

Avec les informations d'Aliyah Marko-Omene