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Les nouveaux tarifs américains de 50 % sur l’acier et l'aluminium entrés en vigueur dans les dernières heures pourraient faire « très mal » aux entreprises de la grande région de Québec. Le groupe Camnor possède huit entreprises de construction de charpente métallique, dont six, au Canada. Il craint de ne plus être compétitif.
Depuis l’imposition des tarifs de 25 % en mars, le groupe Camnor dit avoir modifié ses activités.
On a demandé à nos gens d'en faire un peu plus. Puis tout le monde a collaboré. On est demeuré compétitif dans le marché américain. Il faut aussi savoir que les Américains eux-mêmes ont augmenté leurs prix. Donc, ultimement, on a réussi à obtenir depuis la fin mars plusieurs projets aux États-Unis, explique, David Drouin, président du groupe Camnor.
Ce n’est pas 100 % de leurs contrats qui sont touchés, précise-t-il.
C’est vraiment le matériel qui traverse les douanes. Mais le doublement des tarifs va avoir un impact important sur nos contrats, ajoute-t-il.
Si, à court terme, l’entreprise peut réaliser ses contrats en cours, les impacts pourraient se faire sentir dès les prochaines semaines.
Il parle des gestes de sympathie et d’empathie de la part de ses clients américains. Maintenant, il faut composer avec [la situation], déplore-t-il.

David Drouin, vice-président du groupe CAMNOR.
Photo : Radio-Canada
Propriétaire de deux entreprises aux États-Unis, le groupe Camnor ne pourrait toutefois pas aisément déplacer sa production au sud de la frontière.
La capacité de nos compétiteurs américains et de nos usines américaines n'est pas la même qu'au Canada. Du jour au lendemain, agrandir des usines, augmenter la capacité aux États-Unis, c'est pas nécessairement facilement réalisable.
Favoriser les entreprises canadiennes
Depuis le début de l’imposition des tarifs, M. Drouin observe aussi un ralentissement des marchés américains et canadiens. Des appels d’offres, on en a beaucoup moins, dit-il. Il cite en exemple un récent appel d'offres pour lequel 22 entreprises ont présenté une soumission, un nombre anormalement élevé.
Il invite les gouvernements à prioriser les entreprises canadiennes pour l’élaboration de projets d’infrastructures.
Il dit observer cependant une tendance inverse. Il y a beaucoup de projets de plus en plus exportés à l'international. Je peux juste penser au pont de l'île d'Orléans, à Québec, dont la majeure partie du contrat de conception-construction a été octroyée à la firme espagnole Dragados.
Aide gouvernementale
Si des programmes gouvernementaux ont été mis en place pour venir en aide aux entreprises de la région, le groupe Camnor compte d’abord essayer de trouver des solutions à l’interne.
En Beauce, on est plutôt du type à se relever les manches et à travailler plus fort. [...] Bien sûr, on va avoir besoin d'aide, mais avant tout, je pense qu'on essaie de faire les choses par nous-mêmes.
Le Groupe Camnor compte 500 employés au Canada et aux États-Unis, dont au moins la moitié travaille en Beauce.
Changement de stratégie
Chez Beauce Atlas à Sainte-Marie, le discours est tout autre. L’entreprise fabrique elle aussi des structures d’acier, le marché américain représente 95 % de sa clientèle. Or, elle évite les tarifs de l'acier depuis qu’elle achète l’acier au sud de la frontière.
On avait une stratégie d’affaire qui était plus européenne, on allait en Espagne, en Grande-Bretagne. Maintenant ce que Trump veut qu’on fasse [c’est qu’on aille acheter] l’acier aux États-Unis pour le transformer ici au Canada, explique le vice-président aux ventes chez Beauce Atlas, Nicolas Blais.

Nicolas Blais est le directeur général et vice-président des ventes de Beauce Atlas
Photo : Radio-Canada / Marika Wheeler
Depuis le 12 mars, Beauce Atlas s’approvisionne à 100 % d’acier américain.
L’acier est plus dispendieux aux États-Unis, c’est pour ça qu’on allait en Europe avant, ajoute-t-il.
Beauce Atlas épargnait 20 % en achetant l’acier en Europe, mais avec les tarifs et l’augmentation des prix de l’acier, elle croit maintenant avoir avantage à s’approvisionner aux États-Unis.
L’entreprise reconnaît payer possiblement plus cher que les entreprises américaines, mais estime ne pas avoir d’autres choix pour continuer à rouler.
Depuis le 1er avril, on a signé six projets, contrairement à des entreprises du coin, on n’est pas en travail partagé, on est en période d’embauche, on a 30 postes d’ouverts ici.
La crainte pour l’entreprise c’est que les ingénieurs décident de se tourner vers des structures en béton en raison du prix de l'acier .
Les prix d’acier ont augmenté d’environ 35 % depuis le mois de mars, indique Beauce Atlas.
M. Blais garde tout de même confiance qu’une entente entre les deux pays soit trouvée.
Avec la collaboration d'Alexandra Duval et de Rosalie Sinclair.