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Quels points communs y a-t-il entre l’éclipse solaire de 2024, le convoi des camionneurs à Ottawa, les manifestations pro-israéliennes et propalestiniennes suite au 7 octobre 2023 ou les six concerts de Taylor Swift à Toronto? Tous ces événements ont nécessité d’importants déploiements policiers pour permettre la sécurité de la population en Ontario.
Entre 2018 et 2022, le nombre de déploiements d’unités du maintien de l’ordre public, soit 32 agents minimum, a presque triplé, d’une quarantaine à environ 120 par an, selon Ryan Teschner, le premier inspecteur général des services policiers de l'Ontario.
Et ce besoin devrait continuer en raison des événements géopolitiques, anticipe M. Teschner dans son premier rapport, intitulé Pleins feux : Maintien de l’ordre public lors des protestations et des événements majeurs en Ontario.
Ce qu’on voit par exemple à Toronto est la manifestation des communautés qui viennent du monde entier, a déclaré M. Teschner en entrevue à la radio de CBC.
Les événements géopolitiques vont donner envie aux gens de s’exprimer et dans notre démocratie nous devons faciliter ces expressions de droits, et la police est en première ligne.

L'avocat Ryan Teschner est inspecteur général des services policiers en Ontario, une autorité indépendante nommée par le gouvernement provincial. (Photo d'archives)
Photo : Capture d’écran - Site internet Commission des services policiers de Toronto
Des surcoûts
Plus récemment, entre octobre 2023 et avril 2024, les manifestations liées à la guerre entre Israël et le Hamas ont engendré plus de 12 millions de dollars de coûts avec plus de 500 manifestations seulement à Toronto, pointe le rapport. Les guerres en Ukraine ou au Congo ont aussi entraîné des rassemblements ces derniers mois.
Le surcoût du convoi des camionneurs a de son côté engendré 55 millions de dollars de coûts associés au maintien de l’ordre à Ottawa.

La police d'Ottawa avait été assistée par d'autres corps policiers lors du blocage de la capitale par le convoi des camionneurs en 2022. (Photo d'archives)
Photo : Evan Mitsui / CBC
À ces grands événements s'ajoutent les plus petits événements imprévus : plus de 2000 à encadrer en 2024 pour la police de Toronto. Des rassemblements non autorisés de la Saint-Patrick ont aussi fortement mobilisé la police de Waterloo.
Une mission assurée par seulement quelques services
Au-delà du coût financier, le rapport pointe la fatigue accrue chez les agents. Surtout que seuls 11 services de police, dont la Police provinciale de l’Ontario, assure ces missions. Ce qui veut dire que 33 autres corps policiers comptent sur un autre service pour s’acquitter de cet élément fondamental, selon le rapport.
L’autorité indépendante n’a relevé aucune situation pendant laquelle les policiers n’ont pu intervenir dans un délai raisonnable, mais soutient que maintenir ce standard présente un défi à l'avenir.
Parmi les 12 recommandations figure notamment plus de coordination sous l’égide de la Police provinciale de l’Ontario pour fixer un cadre opérationnel clair.
Les policiers accueillent positivement le rapport
L’approche du rapport, relativement prudente et générale, semble mettre d’accord les policiers et défenseurs des libertés civiles. Beaucoup de choses qui sont dites là-dedans sont très importantes, salue Scott Mills, porte-parole de l'Ontario Provincial Police Association [OPPA, Association de la Police provinciale de l'Ontario, traduction libre]. Il retient notamment que l’épuisement des agents– qui devient un défi – est souligné.
On a besoin de plus de personnes, plus d’agents de police et de personnes qui aident la police.
Il estime que le gouvernement Ford a déployé de grands efforts pour recruter et former davantage de nouveaux employés et qu’il faut continuer d’embaucher en masse.

Même les concerts de Taylor Swift à Toronto et Vancouver ont nécessité d'importantes ressources policières. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
L’association des chefs de police de l’Ontario dit aussi accueillir positivement ces discussions afin de travailler ensemble pour bâtir des unités du maintien de l’ordre public durable dans un communiqué.
Le professeur James Turk, directeur du Centre pour la liberté d’expression à l’Université métropolitaine de Toronto, ne voit pas de menace directe pour le droit de manifester dans ce rapport.
Ce rapport pourrait être interprété comme une reconnaissance que la police, alors que la demande augmente, doit être plus tactique et stratégique dans le bon sens, sur comment elle approche les situations plutôt que de les envenimer.

Le professeur James Turk espère que le rapport mènera à des approches plus cohérentes des services de police lors de rassemblements.
Photo : Radio-Canada
L’appel à la coordination est une nouveauté par rapport aux habitudes historiques, relève l’universitaire.
Il prend l’exemple du convoi des camionneurs, où certains services de police étaient plus agressifs que d’autres, ce qui avait conduit à la démission du chef de la police d’Ottawa.
Il pense qu’une meilleure coordination pourrait déboucher sur des approches plus constantes et cohérentes, un apport utile du rapport.
Au moins un grand événement de sécurisation de la foule attend déjà les forces de l’ordre en 2026 en Ontario avec six matchs de la Coupe du monde de la FIFA à Toronto.