Toujours accroché à son rêve de coloniser la planète mars, Elon Musk continue de développer Starbase, la dernière base privée de production, de test et de lancement de fusées appartenant à SpaceX. Seulement voila, les habitants de la zone ont vu leur quotidien se dégrader un peu plus chaque année.

Starbase, une ville industrielle futuriste

Se situant à une vingtaine de kilomètres de la ville de Brownsville (Texas) près de la frontière mexicaine, la zone de Boca Chica était un lieu sauvage qui s’étendait à perte d’horizon, avec son paisible village de pêcheur. Durant de nombreuses décennies, ce littoral protégé était la fierté des habitants, entre eaux calmes et biodiversité. Cependant, SpaceX investit les lieux en 2014 afin de construire un nouveau complexe aérospatial, dont le nom de code était « South Texas ».

Baptisé Starbase, la base accueille aujourd’hui un pas de tir et deux tours de 150 mètres de hauteur. La zone calme et protégée du village s’est donc transformée en un site industriel bruyant. Il faut dire qu’Elon Musk a vu grand, puisque le projet implique la construction d’une ville industrielle futuriste, un genre de « company town » dans laquelle les employés vivraient en autarcie. Ainsi, la petite ville compte aujourd’hui des lotissements, des écoles et des commerces, entre autres.

En mai 2025, le village a changé de nom pour prendre celui de la base, suite au vote de 212 résidents sur les 300 éligibles. Par ailleurs, la Federal Aviation Administration (FAA) a validé une demande de SpaceX, faisant passer le nombre de lancements annuels de 5 à 25.

Crédits : Federal Aviation Administration / Wikipedia

Des retombées négatives sur la population et l’environnement

Comme l’indiquait France 24 dans un article du 27 mai 2025, les répercutions de Starbase sont nombreuses : pollutions sonores, secousses, pollutions et impacts sur la biodiversité. Près du pas de tir, le niveau de bruit est de 150 décibels, ce qui fait fuir toute vie animale dans un rayon de cinq kilomètres. De plus, chaque lancement brûle environ 1 200 litres de carburant, tandis que des débris finissent leur course dans le golfe du Mexique.

Par ailleurs, la pollution de l’eau est aussi un problème très préoccupant. En 2024, l’Environmental Protection Agency (EPA) a bien condamné SpaceX à une amende de 150 000 dollars pour ses pollutions dans la baie de Boca Chica. Néanmoins, une telle somme est bien incapable de se montrer dissuasive. Officiellement, la zone est protégée mais dans les faits, SpaceX semble avoir tous les droits.

Enfin, soulignons le fait que si le village de Boca Chica a bien été rebaptisé Starbase, il s’agit encore d’une petite communauté non constituée en municipalité. La tribu amérindienne des Esto’k Gna et l’association South Texas Environmental Justice Network ont déjà promis de tout faire pour éviter la reconnaissance de la municipalité pour Starbase.