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7 septembre 2020. Trois personnes, dont une adolescente, périssent dans un accident sur la route 155 à Trois-Rives.
Quelques semaines plus tard, le 14 novembre, une personne meurt dans un accident, quelques kilomètres plus loin.
Le 19 mai 2024, une motocycliste perd la vie, encore sur la 155, encore à Trois-Rives.
Six morts en cinq ans dans un segment de quelques kilomètres. C’est sans compter les accidents qui surviennent ailleurs sur la 155 entre Shawinigan et La Tuque. C’est aussi sans compter les accidents qui font des blessés.
Alain Beauséjour en a vu de la tôle froissée sur la 155. Il est directeur-préventionniste de la Régie des incendies de la Vallée du Saint-Maurice. C’est lui et ses équipes qui arrivent sur les lieux en premier lorsqu’il y a un accident sur les territoires de Trois-Rives, Saint-Roch-de-Mékinac et Grandes-Piles. Ils interviennent sur des accidents sur la 155 de 15 à 25 fois par année. Parfois pour des accidents matériels, parfois pour des drames, comme dimanche.

Alain Beauséjour estime que ses équipes interviennent sur la route 155 de 15 à 25 fois par année.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Claveau
C’est une très belle route, sauf que les gens roulent vite, affirme-t-il. Il remarque que le ministère des Transports a beaucoup amélioré la configuration de la route au cours des dernières années, mais les comportements téméraires n’ont pas changé.
Il n’y a pas une semaine où même moi, je ne me fais pas dépasser sur une ligne double, raconte-t-il.
Les résidents remarquent que ce sont les gens de passage qui adoptent des comportements dangereux. C’est l’avis de Marcel Doucet, qui habite au bord de la 155 depuis 26 ans. C’est pas le local, c’est du monde de l’extérieur, croit-il.
La circulation automobile a augmenté depuis 26 ans, remarque-t-il, et inévitablement, le nombre d’automobilistes téméraires aussi.
Selon le ministère des Transports (MTQ), entre 3000 et 6200 véhicules utilisent la route 155 chaque jour. Entre 2021 et 2023, le ministère a recensé 373 accident sur les 124 kilomètres qui séparent le pont des Piles et La Tuque. Une dizaine a fait des blessés graves.
La route est même considérée comme accidentogène par la Sûreté du Québec, qui l’a incluse dans une liste de dix routes à surveiller au Québec. La SQ assure davantage de surveillance et a mis en place un plan d’action pour améliorer la sécurité, en fonction des problèmes spécifiquement identifiés pour ce secteur.

Des résidents rappellent la limite de vitesse aux automobiliste avec des panneaux maison.
Photo : Radio-Canada / Gabriel Claveau
En face de chez Marcel Doucet, la limite de vitesse est passée de 90 à 80 km/h en 2023. Mais certains roulent quand même à 100 km/h. Les policiers ne peuvent pas tout voir non plus, fait que on dirait qu’ils en profitent, croit-il. Puis, il est interrompu par une voiture qui roule plus vite que les autres. Regardez, là, c’est un cent ça, c’est pas un 80, c’est un 100, dénonce-t-il.
Les chiffres du MTQ tendent à confirmer ses impressions. Le ministère a étudié l'impact de la baisse de limite de vitesse de chaque côté du village. Les résultats démontrent que ce nouvel affichage de limite de vitesse a eu un impact peu significatif sur les vitesses pratiquées, nous indique par écrit le MTQ. À la lumière de ces résultats, le ministère a décidé de ne pas agrandir la zone où la limite de vitesse est 80 km/h. Une demande avait été faite de limiter la vitesse entre Saint-Roch-de-Mékinac jusqu'au pont de la rivière Mékinac.
Un peu plus loin, Mario Jobin faisait une pause avec ses trois amis motocyclistes quand notre équipe l’a interpellé. Lui aussi voit beaucoup de vitesse sur la route. La 155 est magnifique à son avis, mais pour voir le paysage, il faut respecter les limites de vitesse.
Il nous raconte que quelques minutes auparavant, le petit groupe originaire de Cap-Santé a été témoin d’un dépassement téméraire qui aurait pu mal finir. Mon copain, il a eu peur tantôt, parce qu’il y a un char rouge qui nous a dépassés en malade, raconte-t-il. L’automobiliste a réussi à reprendre sa voie juste avant de rencontrer un véhicule en sens inverse. Un face-à-face a été évité de justesse.
Est-ce que la sensibilisation pourrait aider à sécuriser la 155? Ça prendrait quelque chose impossible à donner, un peu d’intelligence aux gens, répond Mario Jobin.