Des membres de Pessamit ont échangé avec des représentants d'Hydro-Québec de passage dans la communauté lundi au sujet d’une entente sur la protection du saumon. Des participants à l’assemblée publique ont exprimé de vives inquiétudes sur la gestion du territoire par la société d’État, bien que d’autres entrevoient des partenariats avec elle.

L’événement durant lequel les membres de la communauté pouvaient poser des questions et exprimer leurs inquiétudes a duré près de trois heures. Le PDG de la société d'État Michael Sabia était notamment sur place pour discuter d'une possible entente sur la protection du saumon avec la communauté innue.

Effectivement, le conseil de bande de Pessamit souhaite signer une entente de 23 millions de dollars sur 11 ans avec Hydro-Québec pour restaurer et protéger l'habitat du saumon perturbé par la construction de barrages, entre autres. La société d'État souhaite faire sa part pour améliorer sa relation avec la communauté.

Le montant de l'entente sur la protection du saumon serait notamment consacré à la restauration de bâtiments le long de la rivière Betsiamites.

Photo : Radio-Canada / Benoît Jobin

Je pense que ça vaut la peine d'investir 23, 25 millions de dollars pour augmenter le niveau d'investissement et de le faire rapidement pour essayer de rectifier au moins en partie cette situation, partageait Michael Sabia, lors de l'assemblée diffusée sur les ondes de la radio locale de Pessamit, Radio Ntetemuk.

Des membres de la communauté ont toutefois énoncé des inquiétudes par rapport au projet, mais ont aussi pris la parole pour exprimer des frustrations en lien avec le passé. Des interlocuteurs de l'assemblée ont témoigné d'un manque de confiance envers Hydro-Québec pour la gestion des rivières et de futurs projets.

L'un des participants à l'assemblée rencontré à Pessamit, Jérôme Charles St-Onge, voit pour sa part l'entente d'un bon œil si elle s'accompagne de démarches de réconciliation.

Nos employés dans la restauration du saumon ont droit à de nouvelles installations. Je crois à ça. Mais ce n'est pas une réconciliation par rapport au projet saumon. Comme M. Sabia l’a dit, c'est une petite affaire, indique Jérôme Charles St-Onge.

Le membre de la communauté de Pessamit Jérôme Charles St-Onge.

Photo : Radio-Canada / Benoît Jobin

Michael Sabia a fait valoir que la décision revient ultimement à la communauté de Pessamit, autant pour l'entente sur la protection du saumon que pour des partenariats futurs.

Le chef de Pessamit, René Simon, n’a pas répondu à notre demande d’entrevue à l’écriture de ces lignes.