En février dernier, l’île de Santorin a connu une petite crise de panique suite au déclenchement d'une activité sismique inhabituelle. Habitants et touristes ont massivement quitté cette île grecque réputée de la mer Égée, craignant le déclenchement d'une éruption volcanique ou d'un tsunami. Et pour cause : l'île en elle-même n'est rien d'autre qu'un ancien cônecône volcanique, décapité lors d'une violente éruption survenue vers 1610 avant notre ère, connue sous le nom d'éruption minoenne.

Depuis, le volcan reste actif, même si ses manifestations sont bien moins dévastatrices. Il n'en reste pas moins sous étroite surveillance.

Des mouvements de magma en profondeur, guidés par les failles

Alors, quand un essaim sismique inhabituel s'est déclenché dans l'archipel au début de l'année, tout le monde s'est tenu sur le qui-vive. Les données ont dans un premier temps laissé penser que cette activité était non pas liée au volcan, mais plutôt à des mouvementsmouvements tectoniques le long des nombreuses faillesfailles qui découpent le fond océanique de cet archipel.

Une origine remise en question par deux nouvelles études, publiées dans la revue Geochemistry, Geosphysics, Geosystems. Une équipe de chercheurs suggère en effet que les secousses seraient liées à des mouvements de magmamagma à une dizaine de kilomètres de profondeur au sein de la croûtecroûte. Grâce à des données sismiques, les scientifiques ont pu imager plus précisément la structure du système magmatique, dont l'extension semble assez large.

Les épicentresépicentres des séismesséismes qui ont secoué la région en février 2025 semblent ainsi bien alignés avec des réservoirs magmatiques profonds. Ceux-ci sont cependant clairement excentrés par rapport au système volcanique principal. « Les mouvements de magma sont souvent guidés par des éléments structuraux dans la croûte, comme des failles, explique Émilie Hooft dans un communiqué de presse, ce qui signifie qu'un futur réveil du volcan peut se déclencher en-dehors des centres volcaniques traditionnels. »   

Une perspective peu rassurante pour les habitants de l'archipel !