Le syndrome de la main étrangère (SME) est un trouble neurologique rare se caractérisant par une sensation très étrange. En effet, la personne atteinte a l’impression que sa propre main agit de manière indépendante, comme si cette dernière était contrôlée par une force extérieure.

Causes et symptômes du syndrome

Décrit pour la première fois en 1908 par le neuropsychiatre allemand Kurt Goldstein, le syndrome de la main étrangère (en anglais « Alien hand syndrome ») peut apparaitre à la suite de lésions cérébrales, notamment dans les régions du cerveau responsables du contrôle du mouvement et de la coordination des actions. Dans de nombreux cas, les patients ont subi une opération concernant le corps calleux, une structure cérébrale essentielle à la communication entre les deux hémisphères cérébraux. Ce genre d’opération peut faire suite à une tumeur cérébrale, une attaque cérébrale, un anévrisme intracrânien ou une infection.

D’une manière générale, les symptômes se matérialisent par des mouvements involontaires, des gestes inattendus ou encore, des actions inappropriées de la part de la main « étrangère ». Comme l’expliquait une publication de l’Université de Genève datant de 2007, trois phases se succèdent : le mouvement volontaire, le repos et le mouvement anarchique. Il peut également être question de conflits inter-manuels, c’est à dire lorsque les deux mains agissent en opposition. Ce phénomène peut rendre grandement perturber certaines tâches habituellement simples du quotidien, par exemple se nourrir et s’habiller.

Évidemment, ces symptômes peuvent être déroutants pour les patients, ces derniers éprouvant naturellement d’importantes difficultés à comprendre ce qui leur arrive. Cette situation peut être une source d’impuissance, de frustration, de confusion et d’anxiété.

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Un examen neurologique nécessaire au diagnostic

La personne supposément atteinte doit subir une évaluation clinique des symptômes mais également, une évaluation fonctionnelle pour mesurer l’impact sur la vie quotidienne. Vient ensuite un examen neurologique permettant d’évaluer la force et la coordination de la main affectée. Le neurologue peut aussi pratiquer des tests d’imagerie cérébrale, notamment l’imagerie par résonance magnétique (IRM) afin de détecter de possibles anomalies cérébrales.

Quant à la prise en charge du patient, les spécialistes adoptent une approche multidisciplinaire. Il est ici question de plusieurs types d’interventions comme la physiothérapie et l’ergothérapie, dont les objectifs sont respectivement d’aider la personne à retrouver une certaine maitrise de ses mouvements et de lui enseigner des stratégies lui permettant d’accomplir certaines tâches malgré les limites présentes.

Enfin, soulignons le fait que l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) ne reconnait pas officiellement le syndrome de la main étrangère comme étant une maladie spécifique. Néanmoins, les spécialistes considèrent qu’il s’agit d’une affection neurologique complexe. Par ailleurs, il faut savoir que sa prévalence exacte est inconnue – car mal étudiée – mais on estime que moins d’une personne sur 100 000 est concernée. dans le monde.