Pour la première fois en 25 ans, le Festival de la Saint-Jean de Kapuskasing a affiché complet pour ses deux soirées.

La soirée d'humour de vendredi a donné le ton avec les têtes d'affiche François Bellefeuille, Rosalie Vaillancourt et Patrick Groulx. Ce dernier, humoriste franco-ontarien aguerri, a été particulièrement impressionné par l'atmosphère du festival.

Je suis souvent venu à Kapuskasing. C'est toujours pareil, l'énergie. Mais ce soir, c'est quelque chose, pour vrai, s'exclame-t-il.

Il souligne la qualité d'un public extraordinaire. Il ajoute que l'ambiance pourrait faire pâlir de jalousie de nombreuses communautés du sud de l'Ontario qui peinent à rassembler les francophones.

Patrick Groulx vient à Kapuskasing depuis près de 30 ans. Ses premiers arrêts étaient avec son groupe humoristique Les 4-Alogues.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

On se regardait tantôt entre humoristes en se disant : "Wow, le public est extraordinaire!" Ça rit beaucoup, c’est le fun. On a adoré — j’adore ma soirée, dit l'humoriste à notre micro à sa sortie de scène.

Le succès s'est poursuivi samedi soir sous le grand chapiteau de 1200 places qui affiche complet depuis une semaine.

Les Rats d'Swompe, groupe franco-ontarien à l'affiche de cette dernière soirée, ont également été frappés par l'engouement du public.

Originaire de Kapuskasing, Brandon Girouard, guitariste des Rats d’Swompe, était tout sourire de retrouver sa ville et son monde.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Il n'y a même pas de mot qui peut expliquer l'énergie qu'il y a eu dans la crowd ce [samedi]. Pour vrai, de jouer en avant de ce public-là, on est déjà venu et la barre monte à chaque fois qu'on revient, témoigne le chanteur du groupe.

Martin Rocheleau, bassiste du groupe, s'est dit ébahi par le succès du festival. Ça n'arrive pas souvent depuis la COVID, c'est des choses qu'on voit rarement, a souligné celui qui a grandi à deux heures de Kapuskasing, à Timmins.

Un chapiteau plus grand en 2026?

Le comité organisateur est catégorique : il aurait pu vendre facilement de 500 à 600 billets supplémentaires.

Même si les deux soirées ont affiché complet, le Festival n'a pas atteint ses foules records. En 2009 par exemple, il y avait plus de 3000 spectateurs pour assister aux concerts de Damien Robitaille, Garou et Paul Demers.

Il y a trois ans, le comité du Festival de la Saint-Jean a choisi de se réinventer en organisant la fête sous un chapiteau, dans le stationnement du Centre de loisirs, ce qui a réduit la capacité d'accueil de l'événement.

On est limité par la taille de notre stationnement. On était en discussion avec le chef des pompiers [vendredi matin] pour voir jusqu'à quelle grandeur on peut amener le chapiteau dans les années prochaines, confie René Richard, directeur général du Centre de loisirs.

Initialement aménagé avec 900 chaises pour le spectacle d'humour, le chapiteau a été entièrement dégagé samedi soir afin de permettre à 1200 festivaliers d’y entrer.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Il laisse entendre qu'une augmentation de la capacité pourrait être envisagée pour l'an prochain. On a un numéro en tête pour l’année prochaine, lance le directeur.

En clôture du volet humour du festival, François Bellefeuille a tenu à souligner le travail de l’animatrice Rachelle Elie, chaleureusement applaudie et enlacée par les deux autres humoristes, Rosalie Vaillancourt et Patrick Groulx.

Photo : Jimmy Chabot

Il ne cache pas sa satisfaction face à cette affluence. Même après que le festival ait affiché complet une semaine avant l'événement, la demande pour des billets était toujours là.

Le montant de gens qui sont venus, qui ont appelé, qui ont envoyé des courriels, qui demandaient pour des billets.[...] Je pense qu’on peut facilement atteindre le grand numéro que le chef pompier nous a dit, raconte René Richard, qui préfère garder secrète la capacité d'accueil envisagée pour l'année prochaine.

Plus de 4 heures de route pour assister à la St-Jean

Sudbury, Oshawa, Bourget, Timmins, Chapleau et même le Québec étaient représentés parmi les participants rencontrés.

Lise Anne Gaudet est venue de la province voisine pour célébrer. Au Témiscamingue-Québec, ils ne fêtent pas la Saint-Jean comme [on] la fête à Kapuskasing. On a fait six heures pour venir fêter la Saint-Jean ici.

Sa fille, Danika, abonde dans le même sens, soulignant que le Témiscamingue peine à attirer des artistes de ce calibre. Elle salue la brochette d'artistes réunie en une seule soirée : LGS, Lendemain de veille et Les Rats d'Swompe.

De son côté, Éric Bouchard, d’Oshawa, a vécu le festival en famille, entouré de son fils et de son père qui l’avaient rejoint pour l’occasion. Tous trois faisaient partie des premiers festivaliers arrivés samedi pour la grande soirée musicale.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Michel Dion, de Bourget, a fait le voyage avec sa femme. Ça nous a pris 9 heures pour nous rendre à Kapuskasing, raconte-t-il.

En route vers le Stampede de Calgary, leur venue n'était pas planifiée. Ils ont découvert le festival en cherchant des arrêts et ont décidé de devancer leur départ de deux semaines pour ne pas manquer la fête.

De plus, ces huit festivaliers sont venus de Chapleau pour assister au spectacle endiablé de Lendemain de veille, samedi soir.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Monique O'Hearn, directrice générale du Centre culturel Louis Hémon à Chapleau, a constaté que plusieurs de ses membres venaient à la Saint-Jean de Kapuskasing presque chaque année.

Cette observation l'a incitée à organiser une expédition de groupe. C'est ainsi que huit personnes ont fait les 4 heures et 30 minutes de route dans quatre voitures.

C'est plus le fun que juste deux personnes qui voyagent ensemble, donc on a planifié le voyage pour que les autos soient partagées, les chambres soient partagées, explique-t-elle.

Kapuskasing offre une occasion unique de fêter une Saint-Jean en grand, comme en extra grand. C'est merveilleux, c'est grandiose, conclut-elle.