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S’informer sur les réseaux sociaux

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YouTube, TikTok, Instagram, les jeunes y sont, de même que de plus en plus d'informations valides et sérieuses. Une conférence sur les réseaux sociaux s'imposait donc dans le cadre du Festival international du journalisme de Carleton-sur-Mer.

La rencontre avait été baptisée Les Nouveaux Conquérants de l’info. C'était dans une église, ils étaient quatre comme les évangélistes; mais la comparaison s'arrête là.

Ces têtes d’affiche du monde de l'information numérique – Alexane Drolet, Gaspard G, Émile Roy et Farnell Morisset – ne travaillent dans aucune grande chaîne traditionnelle, mais sont là où les yeux sont, selon la formule du réalisateur et youtubeur, Émile Roy.

Il y avait aussi ces mots, entendus la veille, et restés bien en tête comme un nouvel adage, quelque chose d'important à ne pas oublier : La personne vaut autant que le message.

Fonder sa chaîne YouTube

La suite était dans l'air du temps et elle est venue d’Alexane Drolet. La journaliste numérique de Radio-Canada a quitté son poste, cette semaine, pour fonder sa propre chaîne d’information sur YouTube : Alexplique.

Les jeunes veulent voir des visages plutôt que des institutions, a conclu celle qui fut le visage numérique de la station de Québec sur les réseaux sociaux, tout comme sur l’application Info.

Pour la jeune journaliste, le boycottage des médias canadiens par les réseaux sociaux n’aura servi à rien. Ça fait juste bloquer les canaux de diffusion pour rejoindre les jeunes, estime-t-elle. Et c’est à eux qu’elle veut parler.

Je sens juste que s’il n’y a pas de journalistes qui se lancent dans l’arène, d’autres vont prendre la place.

Ce saut sans parachute monétaire (sauf peut-être une éventuelle commandite de pizza) lui valait déjà quelque 7000 abonnés seulement 48 h après avoir créé une chaîne qui restait toujours en attente de son premier contenu.

Un capital de sympathie qu’il lui faudra maintenant monnayer pour survivre.

Des gens dans une église qui écoutent une conférence.

La discussion a attiré de nombreux festivaliers, mélange de citoyens et de professionnels de l'information.

Photo : Radio-Canada / Robert Mercier

Ça lui prendra au minimum 600 000 abonnés, explique le Français Gaspard G, qui a publié sa première vidéo à l’âge de 10 ans. Suivi par des abonnés des deux côtés de l’Atlantique, il est une petite célébrité dans le monde de l’info numérique.

Alexane Drolet n’a pas tort quand elle cible la jeunesse. Ce sont majoritairement des jeunes entre 18 et 35 ans qui l’écoutent, selon les données récoltées par Gaspard G.

C’est la clientèle rêvée de bien des entreprises de presse qui cherchent désespérément les sujets, le ton, le format, le canal et tutti quanti pour la rejoindre.

Être ou ne pas être journaliste

Mais voilà, on aime l’information, on a les deux mains dedans, mais il semble que le chapeau de journaliste soit un titre plus dur à porter que d’autres sur les réseaux sociaux.

Le youtubeur Émile Roy, qui oriente sa chaîne vers le documentaire en ligne, se définit comme réalisateur.

Gaspard G préfère le titre de créateur de contenu, même si on lui accole souvent le titre de journaliste puisqu’il travaille aussi pour la chaîne publique TF1. C’est aussi d’évidence un homme d’affaires qui gère des employés, une société et une chaîne d’information sur YouTube.

Le quatrième lascar de la discussion, Farnell Morisset, réfute aussi le terme de journaliste et préfère celui de vulgarisateur.

J’essaie, dit-il, de participer aux discussions collectives qu’on a besoin d’avoir. Des fois, c’est de l’information, mais c’est rarement de l’information que j’ai moi-même vérifiée.

 Steven Jambot

Parmi les panélistes, une seule, Alexane Drolet, se définit comme journaliste.

Photo : Radio-Canada / Robert Mercier

Avocat, il s’inscrit dans l’info en dilettante et, malgré sa renommée, ne vit pas de ses publications et entend les faire au gré de son humeur, sans plan autre que son intérêt.

La seule qui revendique le titre de journaliste est Alexane Drolet. C’est en effet le besoin de sortir du carcan institutionnel qui l’a poussée à se lancer et non une défection envers la rigueur et les bonnes pratiques journalistiques.

Heureusement qu'il y a Colgate

Personnaliser les histoires, parler au je, donner son opinion, s’associer financièrement à des commanditaires, faire du placement de produit, donner des conférences; Alexane Drolet devra à la fois porter le message et obtenir la valeur du message. Les plateformes numériques ne la paieront pas pour sa contribution.

Curieusement, on ne peut que faire le parallèle avec les modèles d'affaires des journaux d'autrefois basés sur les recettes publicitaires.

Clairement en faveur d’une souveraineté numérique, le manque de transparence des algorithmes et le contrôle chinois ou américain des réseaux sociaux dérangent profondément Gaspard G qui appelle à un financement public pour les entreprises d’informations numériques.

L'information coûte de l’argent. Il faut garantir une indépendance éditoriale aux médias d’hier et aux médias de demain, ne pas laisser les milliardaires, le monde du privé s’accaparer ce capital-là.

Le format, comme le canal de diffusion, ne fait pas la nouvelle qui, elle, a besoin de journalistes pour exister.

La force du service public est absolument centrale, commente Gaspard G. Il ne s’agit pas, dit-il, d’opposer ces deux univers médiatiques, mais d’y voir une complémentarité.

Ça ne peut pas être moi, l’avenir de l’info, renchérit Farnell Morisset qui souligne que les grands médias restent essentiels.


En aparté

  • Pour éprouver la censure sur TikTok, Farnell Morisset a lancé un message de sympathie aux Ouïghours en direct du Festival pendant la discussion. Est-ce que le message a été retiré?
  • Des voisins de table discutent : qu’est-ce qu’un journaliste? L’un a écrit un livre sur le sujet, et l’autre travaille au Conseil de presse. Il paraît que ces nouveaux venus de l’info sur les réseaux sociaux sont des journalistes, même ceux qui pensent qu’ils ne le sont pas (ou qui ne veulent rien savoir de ce titre). Mon incursion dans la conversation m'a permis de repartir avec une petite brochure : Guide de déontologie journalistique du Conseil de presse du Québec. À lire, même pour les youtubeurs.
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