À Notre-Dame-du-Nord, l'organisme qui gérait les festivités du Rodéo du camion a maintenant un nouveau conseil d'administration provisoire.

Les membres du conseil ont remis officiellement leur démission hier soir. Les intentions des nouveaux administrateurs n'ont pas été dévoilées ni pendant ni après la réunion.

L’ancien comité du Rodéo du camion et le groupe de quatre personnes qui lui succède ont fait appel à un médiateur puisque les relations étaient tumultueuses depuis l'annonce du départ du Rodéo vers Mattawa.

Le médiateur dans ce dossier Michel Vaillant et deux des nouveaux administrateurs, Claude de la Chevrotière et Albert Bergeron.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Ce qu’on souhaitait, c’est que la petite guéguerre qui dure avec certaines personnes arrête et qu’on puisse être capables de s'asseoir et de s’entendre. C’est ce qu’on est venus à bout ce soir de réaliser, dit avec soulagement le désormais ex-président Luc Lafontaine.

Malgré leur démission en bloc l'automne dernier, les membres du conseil d'administration devaient rester en fonction jusqu’à ce que des remplaçants soient nommés. 

Deux entités chapeautent l'événement. Le Comité des attractions touristiques de Notre-Dame-du-Nord organisait les festivités et possède le matériel, alors que le Rodéo du camion gérait le tirage.

Des dettes de 117 000 $

Luc Lafontaine a remis les états financiers aux deux nouveaux administrateurs présents, Claude de la Chevrotière et Albert Bergeron, qui ont pu questionner les six membres démissionnaires sur la situation actuelle. M. de la Chevrotière a assuré ne pas vouloir faire le procès des administrateurs.

Les dettes de l'organisme chapeautant l'événement, le Comité des attractions touristiques, s'élèvent à 117 000 $, dont un prêt COVID du fédéral s’élevant à 60 000 $. La vente d’un camion a permis le remboursement de la carte de crédit.

D’importants frais d’avocats et d’ingénieurs imprévus ont creusé la marge de crédit, selon Luc Lafontaine.

D’après des documents et des échanges avec M. Lafontaine, 341 000 $ ont été déposés dans le compte du Rodéo du camion avec la vente de billets. De ce montant, une partie a été redonnée dans le tirage mise-tôt et une autre a été utilisée pour payer des factures. Un total de 147 000 $ a été remis à la RACJ pour le tirage.

L’avenir

La nouvelle organisation n'a pas souhaité accorder d’entrevue à Radio-Canada quant à l’avenir du Comité et du sort du matériel du Rodéo du camion. L’un des administrateurs a toutefois mentionné au cours des discussions d’éteindre le Comité des attractions touristiques de Notre-Dame-du-Nord.

Le nouveau conseil n'a toutefois pas pris la responsabilité du tirage, qui est désormais entre les mains de la Régie des alcools, des courses et des jeux.

L'époque des courses de camion à Notre-Dame-du-Nord semble définitivement révolue. (Photo d'archives)

Photo : Darcy Brisson Photographe

Un litige de 45 000 $ est toujours en cours, mais Luc Lafontaine, qui demeure responsable avec l’ancien conseil dans ce dossier malgré la transition, assure avoir envoyé tous les fonds du Rodéo à la RACJ. Ils contestent ces montants-là, mais en même temps, juste avant ça, ils nous ont dit : ''envoyez-nous tout l’argent que vous avez'', donc on a tout envoyé, explique-t-il.

Une assemblée sera organisée pour élire de façon officielle les nouveaux administrateurs. Les noms de Jacques Lavigne et de Gilles Dussault sont aussi inscrits au conseil provisoire.

Le nom du Rodéo du camion n’a pas été transféré au nouveau comité.

Luc Lafontaine a affirmé avoir redouté des sorties dans sa municipalité dans les derniers mois en raison de rumeurs à son sujet.

Photo : Radio-Canada / Bianca Sickini-Joly

Des mois difficiles

Les anciens membres du Rodéo ont déploré à quelques reprises pendant la réunion avoir été traités durement par des personnes mécontentes du dénouement de la saga.

Luc Lafontaine semblait particulièrement éprouvé des rumeurs et tenait à laver sa réputation en remettant l’ensemble des factures et l’accès aux comptes bancaires.

On est dans une petite région, donc les gens partent avec les cancans, ce n’est pas trop long. Il y a toutes sortes d’histoires, dit-il. Toutes des affaires qui ne paraissent pas sur les réseaux sociaux, mais ce sont des personnes qui en parlent l’une à l’autre, donc ça devient énorme à la longue.