Si pour certains députés de l’Estrie, c’est le retour à la chambre des communes, pour d’autres c’est un changement de vie important.

Chacun des députés des sept circonscriptions de la région a une caractéristique qui lui est propre.

Le vétéran de la députation estrienne

Le vétéran de la députation estrienne Luc Berthold à Ottawa

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

Luc Berthold ne l'avait pas remarqué, mais l'ancien maire de Thetford Mines qui est arrivé à Ottawa en 2015 pour représenter les électeurs de Mégantic-l'Érable est le vétéran de la députation de l'Estrie-Centre-du-Québec.

Avec le redécoupage électoral, il représente aussi maintenant ceux de Lotbinière, c’est tellement nouveau que l'affiche de son bureau parlementaire n'a pas encore été corrigée.

À Ottawa, il est comme un poisson dans l'eau. Il salue tout le monde, que ce soit des ministres, des députés ou les membres du personnel parlementaire ou de la sécurité.

Ma circonscription touche à trois régions administratives. C'est un grand territoire. Je vais continuer à être la voix des gens de chez nous, la voix des gens de notre région. Et quand c'est nécessaire, on collabore avec les autres députés des autres formations politiques, notamment en Estrie. Je pense que quand vient le temps de défendre les intérêts de sa population, il n'y a pas vraiment de de couleur politique. Il faut qu'on soit capable de faire avancer les dossiers, les projets.

Une jeune maman au parlement fédéral

C'est le premier mandat qu'Andréanne Larouche entame en tant que jeune maman.

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

La députée de Shefford a dû adapter la vie de sa famille à la vie parlementaire; c'est le premier mandat qu’Andréanne Larouche entame en tant que jeune maman.

Sa fille est née en 2022, alors qu'elle siégeait à la Chambre des communes. Deux semaines plus tard, elle était de retour sur les banquettes du Parlement.

Elle a trouvé une garderie à Gatineau et a adapté son horaire.

Andréanne Larouche s'est représentée aux dernières élections et les électeurs de Shefford lui ont confié un troisième mandat.

Une nouvelle image que l'on veut projeter comme femme, c'est de dire que oui, ça peut être possible la conciliation travail-famille en politique. Les gens connaissent très bien ma fille. Elle m'accompagne dans mes activités. La fin de semaine, on fait des choix peut-être plus familiaux, plus d'activités pour que ma fille me suive le plus possible. Mais on s'amuse et on passe du bon temps en famille. Les gens de la sécurité la connaissent, les gens du bloc aussi, donc ça donne un petit côté sympathique. Il y a une nouvelle volonté de démontrer aussi que l'on veut une diversité, que l'on veut attirer plus de femmes en politique.

De retour sur les banquettes de député

« La plus belle job, c'est celle d'être la députée d'une circonscription », se réjouit Élisabeth Brière.

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

Élisabeth Brière a rapidement tourné la page du fait que le premier ministre Mark Carney ne l'ait pas retenue pour siéger sur le nouveau cabinet ministériel.

Au déclenchement des élections, elle était secrétaire parlementaire au Revenu national et des Anciens Combattants du Canada.

Mais elle reste convaincue qu'elle peut faire une différence avec ses collègues de l'Estrie pour la région.

La plus belle job, c'est celle d'être la députée d'une circonscription. Je me sens toujours privilégiée d'avoir la confiance des gens de Sherbrooke pour continuer à les représenter. C'est sûr que pour la région, j'aurais aimé qu'on ait une voix autour de la table du conseil des ministres, mais ça n'empêchera pas notre équipe estrienne d'être présente, d'être une voix forte, puis de continuer de porter les enjeux des Sherbrookois, de gens de de l'Estrie.

Un maire à Ottawa

L'apprentissage se fait à grande vitesse pour Louis Villeneuve, nouveau député de Brome-Missisquoi.

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

L'apprentissage se fait à grande vitesse pour Louis Villeneuve, nouveau député de Brome-Missisquoi.

Pour l'ancien maire de Bromont, tout est nouveau.

Sa courbe d'apprentissage est rapide et il navigue dans ce nouvel univers qu'est la Chambre des communes.

Je vous dirais que je me sens un peu comme un petit garçon de 6 ans avec son sac à dos qui entre à l'école pour la première fois. C'est aussi impressionnant que ça. Les gouvernements municipaux sont vraiment des gouvernements de proximité. Tous les jours, nous sommes avec nos concitoyens. Ici à Ottawa, on y passe à peu près 6 mois par année, donc on est moins chez nous. Donc il faut trouver une façon de rester près de nos concitoyens.

De l'Assemblée nationale à la chambre des communes

Le député de Richmond-Arthabaska, Éric Lefebvre, effectue un passage du provincial au fédéral.

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

Pour le député de Richmond-Arthabaska, Éric Lefebvre, c'est un passage du provincial au fédéral.

Pour lui, tout est plus gros. La Chambre des communes est beaucoup plus vaste que l'Assemblée nationale où il siégeait.

Il a rapatrié une partie de son équipe de Québec à Ottawa, a repris le bureau de circonscription de son prédécesseur Alain Rayes, mais s'est aussi entouré de personnes qui connaissent les us et coutumes à Ottawa.

La grande différence, c'est l'ampleur du Parlement. Il y a 125 élus à l'Assemblée nationale, 343 du côté du Parlement canadien. Dans ma formation politique seulement, on est 144, donc c'est plus que l'ensemble des députés de l'Assemblée nationale. Et l'autre réalité, c'est que j'ai beaucoup de mes collègues qui sont unilingues anglophones et que je dois remettre mon anglais à jour.

La députée qui traverse le miroir

Une nouvelle fonction qui commence sur les chapeaux de roue pour la nouvelle députée de Compton-Stanstead Marianne Dandurand.

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

Marianne Dandurand traverse en quelque sorte le miroir.

Elle passe d'attachée politique de l'ancienne députée de Compton-Stanstead, Marie-Claude Bibeau, à députée de cette même circonscription.

Une nouvelle fonction qui commence sur les chapeaux de roue.

J'ai un grand avantage, celui de connaître les rouages internes de la machine. Ça me permet de naviguer un peu plus facilement que la plupart des nouveaux députés. Mais en même temps, parmi les nouveautés, il y a beaucoup de travaux parlementaires. Le cabinet ministériel où l'on travaille davantage des politiques, ça c'est nouveau. Il y a aussi toute la gestion d'un bureau et la gestion de l'équipe de circonscription. Ça aussi c'est un nouvel apprentissage.

Le leader de la balance du pouvoir

Le député de Drummond, Martin Champoux, assume les fonctions de président du caucus du Bloc québécois.

Photo : Radio-Canada / René-Charles Quirion

C'est le député de Drummond, Martin Champoux, qui assume les fonctions de président du caucus du Bloc québécois.

Il s'assure de l'organisation des rencontres avec notamment avec les lobbyistes et il est responsable de la représentation des députés aux activités parlementaires.

Il y a beaucoup de protocoles et de rencontres dans nos circonscriptions et ici à Ottawa. Nous devenons une force plus significative même si nous avons moins de députés avec la balance du pouvoir. Ça va faire une énorme différence. Le gouvernement libéral minoritaire n'a pas le choix de s'entendre avec le Bloc québécois pour faire passer les projets de loi et les amendements en comité. On aborde le mandat avec la promesse de collaboration que l'on a faite aux Québécois en campagne électorale.