Choisir quels joueurs repêchés est toujours une tâche déchirante, mais elle le sera encore plus pour Simon Gagné en fin de semaine. Comme les meilleurs espoirs de la région de Québec ont le même âge que son fils, le directeur général (DG) des Remparts a entraîné plusieurs d’entre eux durant leur enfance.

Il y en a plusieurs qui vont être repêchés que je connais très bien. Je connais bien leurs parents aussi. Il faut savoir mettre ça de côté et prendre les meilleures décisions pour notre avenir, mais c’est certain que j’aimerais tous les avoir dans notre équipe, relate le grand manitou des Diables rouges à quelques jours du repêchage qui aura lieu au Centre Vidéotron.

Détenteur du 4^e choix au total du repêchage, Gagné pourrait notamment avoir l’occasion de repêcher Zack Arsenault, un jeune attaquant du Blizzard du Séminaire Saint-François considéré comme le 6^e plus bel espoir de l’encan 2025 par la Centrale de recrutement de la LHJMQ.

Zack, je l’ai coaché atome, peewee et bantam. C’est un joueur qu’on a beaucoup regardé cette année et on l’aime beaucoup, admet le DG sans toutefois se compromettre.

Zack Arsenault a amassé 24 buts et 16 passes en seulement 23 matchs dans l'uniforme du Blizzard M18AAA du Séminaire Saint-François, cette saison. (Photo d'archives)

Photo : Catherine Hardy

Le repêchage, rappelle-t-il, n’est pas un moment pour prendre des décisions émotives. On a une liste qu’on a finalisée il y a un mois où les joueurs sont classés de 1 à 200. Est-ce que la liste est respectée à la lettre? Peut-être pas, mais il y a un plan qui est déterminé avant le repêchage.

L’avantage des joueurs locaux

N’empêche, Simon Gagné estime que les joueurs de la grande région de Québec ont une valeur légèrement différente pour les Remparts que les autres équipes du circuit. Il se fie à ce sujet à sa propre expérience dans l’uniforme des diables rouges.

Je sais c’est quoi être un petit gars de Québec et mettre le chandail Remparts. C’est certain que tu vas en donner un petit peu plus. Tu le vois avec les joueurs qu’on va chercher dans des échanges qui ont grandi en rêvant de jouer pour les Remparts, relate celui qui a fait l’acquisition de l’attaquant Lévisien Eliott Simard en retour d’un choix de 2^e ronde, plus tôt cette semaine.

Le spectre de la NCAA

Outre les joueurs sélectionnés, c’est l’exode de talents vers les rangs universitaires américains qui risque d’animer les discussions lors du repêchage 2025 de la LHJMQ, vendredi et samedi, à Québec.

Le récent changement de règlement de la NCAA permettant aux joueurs d’y poursuivre leur parcours après leur carrière junior était d’abord vu d’un bon œil, mais voilà que certaines vedettes du circuit ont décidé de mettre fin prématurément à leur carrière dans la LHJMQ pour poursuivre leur carrière au sud de la frontière.

Attaquant vedette de 18 ans du Drakkar de Baie-Comeau, Justin Poirier joindra les rangs des Black Bears de l'Université du Maine dès la saison prochaine. (Photo d'archives)

Photo : Gracieuseté : LHJMQ, Dany Germain

Au-delà du niveau de jeu un peu plus relevé dans la NCAA en raison de l’âge des joueurs, les programmes américains sont désormais en mesure d’offrir à certains joueurs des commandites pouvant dépasser 100 000 $ par année. Des montants avec lesquels les équipes du circuit Cecchini ne pourront jamais rivaliser.

Il va sûrement falloir s’adapter, mais je pense que ça va prendre un bon 3, 4 ou même 5 ans avant de vraiment voir l’effet de ce nouveau règlement-là. Présentement, je pense qu’il y a plus de positif que de négatif, estime Simon Gagné.

Le DG des Remparts a notamment été en mesure, cet hiver, de convaincre des jeunes joueurs qui souhaitent jouer dans la NCAA de joindre les Remparts d’ici là. Il rappelle également que les joueurs américains, qui ne venaient plus jouer au Québec, devraient revenir en plus grand nombre dans la LHJMQ ces prochaines années.

J’espère que nos jeunes joueurs sont avec nous jusqu’à 2028 lorsque notre équipe sera à terme. Peut-être que je vais en perdre un de 19 ans et que de bons joueurs de 20 ans vont décider d’aller jouer de l’autre côté, mais avec trois Européens par équipe et des Américains, je pense que notre ligue va devenir plus compétitive.