Language

         

 Publicité par Adpathway

Réforme forestière au Québec : « C’est sûr que j’ai très peur! »

3 week_ago 2

         

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway

Au volant de sa camionnette, Maxence Otis réfléchit sur l'été à venir en forêt. Parce que chaque matin, c'est l'incertitude pour l’entrepreneur forestier. Il se demande si ses quatre employés pourront continuer de récolter du bois dans la forêt du Saguenay–Lac-Saint-Jean.

C’est vraiment de l’insécurité. On ne sait pas où on s’en va. On est dans le néant. C’est pas plaisant. On voit déjà que c’est chaud, puis faudrait pas que ça le devienne plus, lance-t-il.

L’été s’annonce très tendu. Le projet de loi 97 du gouvernement du Québec, qui vise à réformer le régime forestier pour donner de l’aide à l’industrie, suscite de vives tensions.

Au volant de sa camionnette, Maxence Otis croit que si les arrêts se multiplient en raison des blocus autochtones cet été, des entreprises pourraient être obligées de cesser définitivement leurs activités.

Maxence Otis croit que si les arrêts se multiplient en raison des blocus autochtones cet été, des entreprises pourraient être obligées de cesser définitivement leurs activités.

Photo : Radio-Canada / John Jaramillo

Des groupes autochtones ont commencé à bloquer des chemins forestiers au Saguenay–Lac-Saint-Jean et en Mauricie pour empêcher la coupe d’arbres en guise de protestation contre la réforme jugée écrite pour l’industrie.

En parallèle, les 57 000 travailleurs qui dépendent de la forêt s’inquiètent de voir leur gagne-pain partir en fumée en raison de ce conflit, qui pourrait s’éterniser si un terrain d’entente n’est pas rapidement trouvé.

C’est sûr que j’ai très peur, admet Maxence Otis. Ce sont des milliers de familles au Saguenay–Lac-Saint-Jean qui sont touchées par ça. Moi, si je ne travaille plus demain matin, mon entreprise est arrêtée. J’ai quatre familles qui dépendent de moi.

Si demain matin mon entreprise ne fonctionne plus, on ne durera pas longtemps.

Il demande au gouvernement « de s'asseoir avec [les Premières Nations] et de trouver des terrains d’entente ».

On est le premier maillon de la chaîne. On abat le bois, on le sort au chemin pour qu’ensuite les camions le prennent et l'amènent aux scieries, explique-t-il.

L'entrepreneur forestier Maxence Otis prend la pose sur un chemin forestier dans son patelin, à Ferland-et-Boilleau.

Maxence Otis est le propriétaire d’une entreprise forestière de récolte.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Les objectifs du projet de loi 97 pour aider l’industrie

  • Rendre disponible le tiers de la forêt publique à l’exploitation forestière.

  • Donner plus de prévisibilité (10 ans au lieu de 5 ans) à l’industrie pour organiser ses activités d'approvisionnement (secteurs de coupe et construction de chemins forestiers).

  • Donner de l’air à l’industrie déjà frappée par des tarifs américains de 14,4 % qui pourraient augmenter à plus de 34 % cet automne.

Une insulte à notre intelligence

De passage en commission parlementaire le 3 juin dernier, le chef de Lac-Simon, Lucien Wabanonik, n’était pas passé par quatre chemins pour exprimer son désaccord face au projet de loi.

Nous, on le rejette, votre projet de loi!

Il avait dit que l’idée de faire définir les zones d’exploitation forestière par un aménagiste régional mandaté par le gouvernement était une insulte à notre intelligence.

En parallèle, sur le terrain, des gardiens du territoire ont commencé à bloquer l’accès aux chemins forestiers et à exiger l'arrêt des activités d'exploitation forestière.

Le 26 mai dernier, dans le secteur Chute-des-Passes, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, des gardiens du territoire ont demandé à des entrepreneurs forestiers de cesser leurs activités en forêt.

Le 26 mai dernier, dans le secteur Chute-des-Passes, au Saguenay–Lac-Saint-Jean, des gardiens du territoire ont demandé à des entrepreneurs forestiers de cesser leurs activités en forêt.

Photo : Radio-Canada

Les gens ont le droit de faire entendre leur voix et leur mécontentement.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador (APNQL), Francis Verreault-Paul, reste prudent. Il évite de prédire la suite des choses en forêt cet été.

Mais il souligne que les droits ancestraux des Premières Nations semblent bafoués dans le projet de loi 97.

Le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador, Francis Verreault-Paul, dans son bureau de Wendake.

Francis Verreault-Paul est le chef de l’Assemblée des Premières Nations Québec-Labrador.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

Il demande que Québec recommence tout le processus de la refonte du régime forestier du début en tenant compte des recommandations des Premières Nations.

Parce qu’avec la réforme proposée, il craint un important recul pour la biodiversité et le mode de vie des Premières Nations en forêt.

[La forêt] c’est notre garde-manger, notre pharmacie, nos langues. Donc, c’est extrêmement important et vital pour nous et on veut s’assurer de sa pérennité, explique-t-il, répétant que la solution est dans les mains du gouvernement.

Maïté Blanchette Vézina et Francis Verreault-Paul.

Le chef de l’APNQL, Francis Verreault-Paul (à droite), a rappelé à la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina (à gauche), la reconnaissance des droits ancestraux dans la Constitution canadienne.

Photo : Radio-Canada / Shushan Bacon

Il y a quelques jours, la ministre des Ressources naturelles et des Forêts, Maïté Blanchette Vézina, a laissé entendre que d’importants changements pourraient être apportés au projet de loi.

Mais déjà, le premier ministre François Legault semble vouloir fermer la porte.

On a écouté les peuples autochtones [...] Mais il faut que ce soit équilibré. Il n’y a pas de grands changements pour l’instant qui sont prévus, mais des ajustements, a lancé François Legault dans une mêlée de presse le 9 juin dernier.

Les pourvoiries aussi sur le qui-vive

Les propriétaires des 500 pourvoiries de la province sont aussi inquiets. Ils se demandent jusqu’où l’industrie pourrait aller avec le nouveau projet de loi.

La récolte pourrait s’effectuer à 70 % sur un territoire de pourvoirie, lance Dominic Dugré, le PDG de la Fédération des pourvoiries du Québec. On ne veut pas que ça arrive! On ne veut pas que nos pourvoyeurs se voient freinés dans leurs investissements parce qu’ils ne savent pas si dans deux ou trois ans la pourvoirie va être coupée.

C’est difficile de croire totalement à la volonté [du gouvernement] de prendre en compte les intérêts des pourvoiries, alors qu’on fait même disparaître le mot pourvoirie de la loi.

Le PDG de la Fédération des pourvoiries du Québec, Dominic Dugré.

Dominic Dugré est le PDG de la Fédération des pourvoiries du Québec.

Photo : Radio-Canada / Pierre-Alexandre Bolduc

La Fédération aurait aimé que les différentes pourvoiries de chasse et de pêche, qui accueillent près de 600 000 personnes par année, aient un statut particulier.

Il y a une économie qui est générée tous les jours sur ces petites parcelles de terres là et on pense que ça mérite d’être protégé, soupire Dominic Dugré.

read-entire-article

         

        

NE LAISSER PAS LE 5G DETRUIRE VOTRE ADN  

Protéger toute votre famille avec les appareils Quantiques Orgo-Life®

  Publicité par Adpathway