Alors qu'elle était l'un des visages de l’actualité régionale, en 2010, Chantal Carignan n’avait qu’une idée en tête : celle de tout quitter pour réaliser ses rêves. À l’époque, elle était à la barre du bulletin de nouvelles de TVA.

[Il] faut réaliser ses rêves. Il y en a un qui s'est présenté à nous, qui était simplement de partir et de refaire une vie ailleurs dans un autre pays. Quand mon mari m'a proposé ça, ça a pris un gros 45 secondes, lance-t-elle en riant.

Ils devaient s’installer en Nouvelle-Calédonie pendant quatre ans. La santé avait cependant d'autres projets pour eux. De retour au pays, en pleine pandémie, Chantal Carignan a développé une nouvelle passion : l’art sous toutes ses formes.

Elle est tombée sur un ancien projet de broderie, datant de son secondaire. On se cherchait quelque chose à faire et là [je me suis dit] ‘’Oh mon dieu, c'était pas mal comme premier essai’’ et j'ai dit à ma fille qu’on pourrait commencer à broder.

Depuis qu'elle s'est mise à broder, Chantal Carignan n’a jamais arrêté.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Je me suis mise à broder, broder, broder… Depuis, elle n’a jamais arrêté. Cinq ans plus tard, elle expose ses œuvres pour la première fois à la brasserie Flore Sauvage.

Pour elle, cette étape représentait un saut dans le vide. Qu'on le veuille ou non, quand on affiche quelque chose qu'on a réalisé sur les murs, on se met un petit peu à nu, raconte Chantal Carignan, émotive en regardant ses toiles.

Malgré cette vulnérabilité, elle a voulu aller plus loin et pousser au maximum le partage de son art. J'ai mis des bouts de poésies qui accompagnent chacun des tableaux, puis c'est ce qui se passe dans ma tête quand je brode.

Pour Chantal Carignan, la poésie de la broderie réside tant dans le résultat final que dans le travail pour y arriver.

Photo : Radio-Canada / Jean-François Fortier

Ainsi, loin des caméras, elle continue, à sa façon, de raconter son histoire, une broderie à la fois. Ce que j'aime aussi [c’est qu’en] journalisme, on ne voit qu'une façade, mais quand les caméras se ferment, c'est souvent là que tout se passe. Une broderie c'est une chose, mais ça dit aussi tout le reste, ça dit tout le travail, confie-t-elle.

Pour Chantal Carignan ce n’est que le début. Elle n'arrête pas de rêver et caresse l’idée d’un jour faire paraître ses écrits.