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Quelqu’un pourrait fermer le robinet?

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Nos cours d’eau ne montrent toujours pas d’amélioration sensible de qualité, en ce qui concerne la concentration excessive en phosphore — très majoritairement d’origine agricole —, malgré les sommes colossales qu’on y a consacrées et la réglementation en vigueur depuis plus de 28 ans. Avec les conséquences que l’on sait : interruptions de l’accès à l’eau potable, restrictions aux usages récréatives et sportives, risques accrus pour la santé humaine, etc. Tout ça risque de s’intensifier avec le réchauffement climatique.

Ce que l’on sait moins par contre, c’est que la majorité (jusqu’à 85 %) du phosphore que l’on retrouve dans les cours d’eau et lacs est le résultat d’applications excessives en engrais et suppléments alimentaires, c’est-à-dire excessives par rapport aux besoins réels des cultures et des animaux. D’une certaine façon, ce constat, issu de la recherche, devrait être reçu comme une bonne nouvelle : on n’aurait qu’à éliminer les excès, sans risques d’affecter les rendements des cultures, les performances animales ou la rentabilité des exploitations, pour enfin enregistrer des améliorations substantielles à la qualité des cours d’eau et une atténuation globale des conséquences néfastes à l’environnement et à la santé.

Il y a là, en somme, une parfaite compatibilité entre les objectifs agronomiques, environnementaux et économiques.

Un consensus se dégage de l’abondante littérature scientifique sur le sujet. Si l’on veut vraiment s’attaquer au problème d’eutrophisation de façon efficace, on doit concentrer nos efforts sur les mesures qui présentent, et de loin, le meilleur rapport coûts-bénéfices, soit les mesures de réduction à la source, nommément : primo, réduire la fertilisation P ; deuzio, contrôler la densité animale ; tertio, éliminer les surplus de phosphore dans les rations alimentaires des élevages.

Or, parce qu’en ce domaine comme dans bien d’autres, il existe un immense fossé entre l’état des connaissances (par la recherche) et les pratiques agricoles, ce n’est pas du tout ce que l’on fait. Durant toutes ces décennies, nous avons négligé les mesures de réduction à la source, au profit des initiatives visant la mise en place de barrières physiques au transport du phosphore : bandes riveraines, cultures de couverture, semis direct, bassins de captage, avaloirs, etc.

Bien que ces pratiques soient toutes bénéfiques en soi, notamment pour lutter contre l’érosion et améliorer la biodiversité, elles ne sont en contrepartie d’aucune utilité pour la réduction des pertes de phosphore. C’est un peu comme espérer colmater, au rez-de-chaussée d’une maison, les multiples fuites d’eau, alors qu’un robinet a été oublié, et est toujours ouvert, dans la salle de bain du deuxième.

Pire : des études ont démontré qu’au bout d’un certain temps (5 à 7 ans), certaines de ces installations, tels les bandes riveraines et le drainage, causeront une augmentation des pertes de phosphore réactif soluble, soit la fraction la plus dommageable. Des chercheurs québécois ont, depuis les années 1990, établi un lien de causalité entre le drainage souterrain, dont on continue à abuser à ce jour, malgré les sécheresses, et les pertes de phosphore réactif soluble.

Autre précision importante : cette problématique découle en grande partie de l’encadrement de la production agricole (service-conseil, réglementation, transfert déficient, etc.) plutôt que des producteurs eux-mêmes. La surfertilisation phosphatée pose problème particulièrement au Québec.

Si on applique trop de phosphore, c’est principalement parce que les agronomes en recommandent trop. Pour le maïs-grain, par exemple (72 % de la consommation d’engrais phosphaté de la province), le Guide de référence en fertilisation, appliqué pratiquement à la lettre par les agronomes (même consacré comme LA référence par le Règlement sur les exploitations agricoles), prescrit trois fois plus d’engrais phosphaté que la recommandation ontarienne — pour le même sol. La différence est encore plus grande comparativement aux recommandations américaines.

De plus, une compilation des quelque 370 expériences portant spécifiquement sur la fertilisation phosphatée du maïs pour le Québec, publiée en 2020 dans Agronomy Journal, rapporte que l’on pourrait réduire de 43 % les recommandations sans risque de perdre du rendement. Il est utile de rappeler que, contrairement aux références utilisées dans les autres territoires, ce Guide a été élaboré par des comités où siégeaient des agronomes employés par des compagnies d’engrais. Au vu et au su de l’Ordre des agronomes du Québec (OAQ), et en complète infraction du code de déontologie des agronomes.

On peut certainement parler d’une situation institutionnalisée de conflit d’intérêts quand on apprend en plus que, avec la bénédiction de l’OAQ, la majorité des plans agroenvironnementaux de fertilisation (une exigence réglementaire) sont présentement préparés par des agronomes qui travaillent pour ces compagnies (Sollio, Synagri, etc.).

Le ministère de l’Environnement n’aide pas sa cause — ni la nôtre — dans ce dossier. Il autorise encore d’importantes augmentations de cheptels pour des élevages hors sol, ainsi que des épandages de boues municipales très chargées en P, dans des bassins versants dégradés. On ouvre le robinet encore plus grand.

Somme toute, des défis qui relèvent davantage des enjeux éthiques et politiques que technologiques ou agronomiques, et pour lesquels les solutions appropriées sautent aux yeux : imposer une tutelle à l’OAQ ; engager des agronomes pour leur confier la mission essentielle de transfert technologique ; et exiger un minimum d’intégrité des gestionnaires de la fonction publique. Tout ça ne coûterait qu’une fraction des sommes englouties dans les inefficaces programmes d’aide financière et autres Plan 2020-2030 pour une agriculture durable.

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