Après le constat quant à une couverture déficiente des services préhospitaliers d’urgence formulé par le vérificateur général du Québec, le gouvernement Legault compte augmenter les ressources sur le terrain.

Québec annonce qu'il dépensera 35,8 millions de dollars de plus par année pour augmenter le nombre d’ambulances sur les routes. L’argent servira également à hausser le nombre de premiers répondants dans les municipalités de la province et à déployer plus de défibrillateurs.

Le gouvernement va ainsi bonifier le nombre d’heures de services ambulanciers dans plusieurs régions de la province. Le cabinet du ministre de la Santé affirme que 13,2 millions de dollars serviront à augmenter la couverture ambulancière de 35 000 heures de service, par la conversion d’horaires de faction en horaires à l’heure.

Ces changements d’horaire étaient une demande récurrente des ambulanciers paramédicaux pour rendre la profession plus attrayante, puisque les horaires de faction obligent les troupes à être disponibles 24 heures sur 24, parfois pendant plusieurs jours d'affilée.

Notre objectif est d’offrir la meilleure couverture préhospitalière possible aux Québécois de toutes les régions, et c’est dans cette optique que nous nous sommes engagés [...] à optimiser les services préhospitaliers pour offrir un meilleur accès aux services pour les patients, soutient le ministre de la Santé, Christian Dubé.

Le ministre de la Santé, Christian Dubé

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Dans son rapport déposé le 22 mai dernier, le vérificateur général (VG) du Québec mettait en lumière que les interventions ambulancières très urgentes dans les municipalités – surtout en milieu rural – se font en plus de 10 minutes.

Le vérificateur général par intérim, Alain Fortin, citait des études scientifiques qui évoquent que dans le cas d’un arrêt cardiorespiratoire, par exemple, les chances de survie diminuent de 10 % à chaque minute perdue. Elles sont presque nulles après un délai de 10 minutes.

Après la publication du rapport du VG, le premier ministre François Legault a déclaré qu’il fallait continuer d’améliorer la couverture ambulancière, mais que les Québécois comprenaient qu’en raison de l'étendue du territoire, on ne peut pas avoir une ambulance à chaque coin de rue au Québec.

Le vérificateur général par intérim, Alain Fortin, a constaté qu'au Québec, 70 % des municipalités n'ont pas de service de premiers répondants. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel

Plus de premiers répondants pour les municipalités

Le gouvernement triple également son financement à 32,7 millions de dollars pour aider les municipalités à offrir un service de premiers répondants.

L'adhésion à ce programme sera volontaire, précise le cabinet du ministre Dubé. Les municipalités qui désirent se joindre au programme pourront compter sur une aide financière couvrant l’ensemble des coûts admissibles liés à la mise en place d’un service de premiers répondants. Un financement récurrent est également prévu en fonction des services offerts.

Le cabinet du ministre de la Santé soutient que ce soutien financier couvrira 100 % des coûts admissibles pour démarrer un service.

Le vérificateur général du Québec dévoilait également dans son dernier rapport que 70 % des municipalités n’ont toujours pas de premiers répondants.

Ainsi, près de la moitié de la population n’a pas accès à un service de premiers répondants. Le VG par intérim soutenait que c’était un problème puisque les premiers répondants arrivaient souvent plus vite que les ambulanciers sur les lieux d’une urgence. Leur travail, écrivait-il, permet de diminuer les décès et de réduire les risques de séquelles à long terme.

Les premiers répondants arrivent souvent plus vite que les ambulanciers sur les lieux d’une urgence, a souligné le vérificateur général par intérim. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Marie-Ève Trudel

Le gouvernement du Québec vise à ce que la couverture de premiers répondants passe de 50 % à 80 % de la population d’ici 2030.

Québec va aussi distribuer 450 défibrillateurs au cours des prochaines semaines. L’installation de ces appareils représente un investissement de 900 000 $.