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Les résidents de Kensington Gardens ont vécu un après-midi dynamique la semaine derrière. Dans le cadre du Mois de la Fierté, le finaliste de Canada's Drag Race, Minhi Wang, a présenté un spectacle d'une quinzaine de minutes devant le foyer de soins de longue durée au centre-ville de Toronto. Des dizaines de résidents chantonnaient des chansons populaires du siècle dernier, en tappant des mains et en hochant de la tête.
Une résidente portant un chapeau noir souple en laine à large bord et un long collier de perle blanche s'est même mise debout et brandissait ses mains dans l'air. Ce faisant, elle a volontairement fait la première partie du spectacle de la drag queen Minhi Wang, un finaliste de la saison 5 de Canada's Drag Race.
Lauren, tu a tellement bien fait! Je n'avais même pas à te payer, a lancé la drag queen en se présentant devant son audience.
Alors que la chanson The Shoop Shoop Song (It's In His Kiss) de l'artiste Cher a commencé à jouer, Minhi Wang s'est dévêtu de son long manteau de fourrure et a fait le tour de la scène, secouant ses hanches devant les résidents souriants.
Une résidente, Margaret Bunting, a même eu la chance de se faire traîner par Minhi Wang jusqu'à la scène dans son fauteuil roulant. Une autre résidente, Jennifer, a pour sa part dansé avec la drag queen en tenant ses deux mains.
Certains spectateurs se posaient toutefois des questions. Eva a par exemple voulu savoir si Minhi Wang était un homme ou une femme.
À l'extérieur du drag, je suis un homme. Mais en spectacle, je me présente comme une femme, a expliqué Minhi Wang.
Une réponse qui semble avoir satisfait Eva. Je t'aime, s'est-elle exclamée devant les résidents.
L'appartenance et l'éducation

Le président-directeur général de Kensington Gardens, Adil Khalfan, croit que les spectacles de drag sont une forme de musicothérapie pour les résidents du foyer de soins de longue durée.
Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson
Le spectacle A Gay Ol’ Time existe à Kensington Gardens depuis 2017. C'était l'idée d'un des résidents homosexuels, qui voulait pouvoir célébrer le Mois de la Fierté chez lui.
C'était un véritable artiste. Il tenait à cœur l'idée de célébrer l'identité authentique de chaque résident, raconte Adil Khalfan, le président-directeur général du foyer de soins de longue durée.
Pendant la pandémie, les prestations ont été interrompues, mais l'intérêt des résidents pour cette initiative était si fort que les spectacles ont recommencé en 2024.
Selon M. Khalfan, c'est parce que les spectacles leur donnent un sentiment d'appartenance.
Un foyer de soins de longue durée pour des gens dans ce stade de vie, c'est un domicile à temps plein. Pour leur offrir des soins de qualité, il faut avant tout comprendre leurs identités et leurs besoins individuels, affirme-t-il.
Ces spectacles créent un environnement de respect et d'inclusion dans lequel les résidents peuvent choisir d'en faire partir, ou de ne pas en faire partie. On accepte de coexister en paix.
Minhi Wang abonde aussi dans ce sens. Selon lui, l'éducation fait partie de l'appartenance.
Une fois, un résident a sursauté en me voyant en costume. Il ne voulait plus assister au spectacle, mais j'ai réussi de le convaincre de rester. Il est même revenu aux prochains spectacles, se souvient Minhi Wang.
Mon but principal, c'est d'exposer les résidents pour qu'ils restent dans l'air du temps. C'est ce qui me plaît le plus dans ce travail. Il n'y a aucune mauvaise question à poser.
La résidente Margaret Bunting approuve le mandat de l'initiative A Gay Ol’ Time.
Tout le monde devrait apprendre quelque chose de nouveau chaque jour. Si vous n'y avez jamais été exposé, vous devriez essayer, inculque-t-elle.
La chance de se dégourdir

La résidente de Kensington Gardens, Anne Howard, se réjouit de l'initiative "A Gay Ol’ Time".
Photo : Radio-Canada / Sarah Tomlinson
De son côté, la résidente Anne Howard voit les spectacles comme une opportunité de se changer l'esprit.
C'est génial, parce que les résidents n'ont pas grand-chose à faire. C'est l'un des moments les plus agréables et les plus intéressants, dit-elle.
Adil Khalfan croit même que c'est une des meilleures initiatives du foyer de soins de longue durée.
A Gay Ol’ Time est une forme de musicothérapie. Les chansons excitent les résidents. On les voit chanter et danser. C'est une forme pure de joie, une poussée d'endorphine.
Rendre hommage aux premiers militants
Mis à part l'éducation et le divertissement, Minhi Wang voit ses prestations comme une façon de remercier certains spectateurs qui ont été à l'avant-garde de la défense des droits des communautés LGBTQ+.
Certains d'entre eux ont milité pour la déstigmatisation des personnes atteintes du SIDA il y a quelques décennies. Sans eux, il n'y aurait peut-être pas eu autant de recherche. On n'aurait pas réalisé que certaines personnes séropositives peuvent avoir une charge virale indétectable, cite Minhi Wang comme exemple.
Le fait que je puisse marcher main dans la main avec mon partenaire au centre-ville de Toronto sans me sentir en danger est le fruit d'années de lutte pour l'inclusion. C'est aussi la preuve que la société peut devenir encore plus tolérante.
Minhi Wang espère qu'il aura aussi la chance d'assister à des spectacles de drags au troisième âge. Je veux qu'il y ait un endroit comme celui-ci dans lequel je peux m'installer et vieillir en paix, dit-il.