Dans le cadre d’une ballade dans la nature, emmener son chien est quelque chose de tout à fait banal, tout comme le fait de lui permettre de se baigner dans une rivière. Seulement voila, une récente étude britannique a soulevé un problème loin d’être négligeable : les traitements anti-puces.
Jusqu’à un mois après le traitement
Lorsque le printemps arrive, la plupart des propriétaires de chiens appliquent à leurs animaux un traitement contre les puces et autres tiques. Or, ce genre de produit sous forme de pipette poserait problème lorsque les chiens nagent dans les cours d’eau et autres lacs. Une étude parue dans la revue VetRecord le 23 mai 2025 souligne l’existence d’un danger pour la vie aquatique.
Selon les chercheurs de l’Université du Sussex (Royaume-Uni) à l’origine de ces travaux, les traitements anti-puces libèrent dans l’eau d’importantes quantités de pesticides. Il s’agit principalement du fipronil et de l’imidaclopride, des substances nocives pour la faune aquatique. De plus, ces produits sont capables de se libérer jusqu’à 28 jours après l’application du traitement. Les pesticides en question que l’on retrouve sur les poils et la peau des chiens se dissolvent ainsi dans l’eau et impactent les poissons. Par ailleurs, les oiseaux fréquentant le lieu pour se nourrir et s’abreuver sont également touchés.
Dans le cadre de leur étude, les scientifiques ont appliqué ce type de traitement à une cinquantaine de chiens répartis en deux groupes. Dans le premier groupe, le traitement contenait du fipronil et dans le second, de l’imidaclopride. Ensuite, les animaux ont été plusieurs fois baignés dans des bacs d’eau que les chercheurs ont ensuite analysé. Selon les résultats, les chiens contaminaient l’eau parfois jusqu’à un mois après l’application du produit.

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Crédits : Tatomm / iStockUne négligence des fabricants mais pas seulement
Pour rappel, les traitements anti-puces sous forme de pipettes ont fait leur apparition dans les années 1990 et représentent aujourd’hui une certaine norme. Or, les fabriquants avaient à cette époque affirmé que les dangers pour l’environnement étaient inexistants. En 2011, l’Agence européenne des médicaments (EMA) avait toutefois émis une recommandation. Toutefois, il s’agissait d’éviter les baignades pendant les deux jours suivant le traitement.
Dans la mesure où les chercheurs britanniques ont affirmé que la contamination de l’eau pouvait se faire encore un mois après le traitement, les fabricants et l’EMA n’ont pas été à la hauteur en ce qui concerne la protection de l’environnement. Les auteurs de l’étude conseillent d’avoir recours aux pipettes en cas de nécessité et surtout, d’éviter les baignades durant au moins un mois. Citons également l’existence d’alternatives comme les comprimés par prise orale mais là encore, aucune étude ne prouve l’absence de danger les concernant.
Si les impacts des traitements anti-puces sur l’environnement sont difficilement quantifiables, il est clair que la lutte contre ce genre de parasite chez les chiens ne doit pas se faire au détriment de la nature. Seuls les propriétaires sont responsables de leurs actes, en tout cas tant que ces produits seront sur le marché dans leur état actuels.