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Des résidents de Trois-Pistoles sont toujours dans l'incertitude concernant le maintien des services de l'urgence de leur hôpital le soir et la nuit. La décision de Santé Québec à ce sujet se fait attendre. Une résidente de la municipalité interpelle le premier ministre François Legault et se rappelle qu'en 2002, alors qu'il était ministre de la Santé, il adoptait une loi spéciale pour assurer l'ouverture des urgences 24 heures sur 24.
Au mois de juin, Claude Dufresne, 51 ans, de Shawinigan, qui habitait à 800 mètres de l'hôpital, meurt des suites d’un malaise cardiaque dans l’ambulance vers le centre hospitalier de Trois-Rivières. L’urgence de Shawinigan était, à ce moment, fermée, faute de médecin.
Un an auparavant, un autre homme de Shawinigan était mort dans des circonstances semblables.
Le gouvernement Landry décide que c’en est assez. Son ministre de la Santé, François Legault, somme même des médecins à combler des quarts de travail dans les urgences pour les maintenir ouvertes en tout temps avec une loi spéciale, la loi 114.
M. Legault s'engage à ce que les urgences de la province soient ouvertes 24 heures sur 24, 7 jours sur 7.
Moi, comme ministre de la Santé, je veux être capable de dire à la population, je vous garantis que les urgences vont être ouvertes 24 heures par jour, 7 jours par semaine pour garantir ce service à la population.

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Extrait vidéo de François Legault en mêlée de presse au cours de laquelle il défend son projet de loi spéciale pour maintenir les urgences ouvertes 24 h/24.
Photo : La Presse canadienne / Clément Allard
Une vingtaine d'années plus tard, Suzanne Déry, de Trois-Pistoles, se souvient bien de cette énième crise des urgences.
La femme, neuropsychologue à la retraite, avait travaillé au début des années 2000 à l’hôpital régional de Trois-Rivières.
Tout à coup, le Québec s’est ému devant l’histoire de ce monsieur Dufresne qui était décédé dans l’ambulance en voulant se rendre à l’urgence de l’hôpital qui était à sa porte finalement. C’était assez tragique, raconte-t-elle.
Suzanne Déry a pris le temps d’écrire à la salle de nouvelles de Radio-Canada Bas-Saint-Laurent pour rappeler cette crise qui avait fait couler beaucoup d’encre à l’époque.

Extrait d'un article de La Presse du 22 juillet 2002, on peut y lire cette déclaration de François Legault : « Pour moi, et, je pense, pour la population en général du Québec, c'est inadmissible qu'une urgence ferme ses portes, ne serait-ce que la nuit, et prive ainsi les Québécois et les Québécoises de soins de santé majeurs auxquels ils sont en droit de s'attendre ».
Photo : source : Urgences : cap sur une loi d'exception, Alexandre Sirois, La Presse, 22 juillet 2022, p. A5. Repéré sur le site web de Bibliothèque et Archives nationales du Québec
Une crise avec laquelle elle ne peut s’empêcher de dresser un parallèle avec la menace de fermeture de soir et de nuit de l’urgence de Trois-Pistoles.
D’autant plus que Trois-Pistoles est située à une quarantaine de kilomètres du centre hospitalier le plus proche, soit celui de Rivière-du-Loup. Une distance semblable à celle qui sépare Shawinigan de Trois-Rivières.
Je me suis dit, plus ça change, plus c’est pareil, constate-t-elle.
Mme Déry ne comprend pas pourquoi l'actuel gouvernement dirigé par François Legault, qui défendait, il y a deux décennies, bec et ongles, le maintien des urgences 24 h sur 24, ne met pas fin à l’épée de Damoclès qui pend au-dessus de la tête des résidents des Basques.

Le 25 juillet 2002, l'Assemblée nationale adopte une loi spéciale, présentée par le ministre de la Santé, François Legault, pour maintenir les urgences ouvertes 24 h/24 dans la province.
Photo : Radio-Canada / Sébastien Ross
Il y a beaucoup de personnes âgées dans cette région-là. On ne comprend pas et on aimerait avoir une réponse, réclame-t-elle.
Elle invite le premier ministre à réfléchir et à concerter les gens autour de lui pour mettre fin à ce suspens qui crée de l’anxiété et de l’incertitude auprès de ces concitoyens.
Suzanne Déry espère aussi que ce service de proximité, jugé essentiel par le personnel médical, sera maintenu.

Un article du journal Le Devoir du 22 juillet 2002, dans lequel François Legault déclare : « […] car il est inacceptable aujourd'hui que l'on ne trouve pas de médecins au Québec pour fournir des services essentiels ».
Photo : source : Une loi spéciale pend au nez des médecins, Fabien Deglise, 23 juillet 2002, pages 1 et 8. Repéré sur le site web de Bibliothèque et Archives nationales du Québec.
Le cabinet du PM s’en remet à Santé Québec
Radio-Canada a demandé au premier ministre François Legault s’il croit toujours, en 2025, que les urgences doivent être ouvertes 24 h/24 et s’il compte mettre fin au suspens sur la possible fermeture de l’urgence de Trois-Pistoles.

Le premier ministre François Legault et le ministre québécois de la Santé, Christian Dubé, dans le Salon bleu
Photo : La Presse canadienne / Jacques Boissinot
Son cabinet a répondu que le premier ministre est sensible aux inquiétudes soulevées par le dossier de l’urgence de Trois-Pistoles et que la députée caquiste Amélie Dionne suit le dossier de près et porte les préoccupations des citoyens auprès de Santé Québec.
Le cabinet précise que Santé Québec est responsable d’évaluer les plans de retour à l’équilibre budgétaire des établissements de santé de la province.
Il ajoute aussi qu’il est important de rappeler qu'aucune décision n’a été prise par Santé Québec actuellement en ce qui concerne le sort réservé à l’urgence de Trois-Pistoles.
Ce que le ministre de la Santé, Christian Dubé, avait martelé, le 7 février, c'est qu’aucune décision n’est prise et que le PDG [du CISSS du Bas-Saint-Laurent] est allé un petit peu vite.
Nous avons aussi interpellé Christian Dubé pour lui poser les mêmes questions. Son cabinet nous a référé à Santé Québec.
De ce fait, la porte-parole de la société d’État, Catherine Brousseau, a répondu qu'aucune décision n’a été prise.
Mme Brousseau a souligné que maintenir la prise en charge urgente de la population et limiter les impacts sur les soins et services sont les deux principes qui guident les efforts de retour à l’équilibre budgétaire de l’organisation.
Ironique, mais sans surprise, selon l’opposition
Il y a quelque chose de très ironique, constate le porte-parole en Santé au Parti québécois, Joël Arseneau, quand il se remémore cette loi spéciale de François Legault pour forcer les médecins à combler les quarts de travail dans les urgences dans toutes les régions du Québec.
Le député péquiste déplore que sous le gouvernement actuel dirigé par François Legault les heures de services d’urgence en région soient réduites en raison d'un manque de médecins et de main-d’œuvre, comme c'était le cas dans les années 2000.
M. Arseneau cite en exemple le cas de Senneterre en Abitibi-Témiscamingue et de Forestville sur la Côte-Nord.
On augmente les risques pour la santé et la sécurité des gens et c’est une approche qui est strictement comptable, déplore M. Arseneau qui croit que la réduction de services d’urgence ne représente que des économies de bout de chandelle.
Son homologue au Parti libéral, André Fortin, partage son ironie.
On ne peut pas changer notre philosophie par rapport à la disponibilité des soins en région et à l'impact que ça a sur les soins aux patients, lance M. Fortin.

André Fortin est député de Pontiac et porte-parole en matière de Santé pour le Parti libéral du Québec. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Sylvain Roy Roussel
On dirait que personne ne veut assumer la décision. Le ministre de la Santé veut garrocher ça dans la cour de Santé Québec […].À la fin de la journée, c’est la décision du ministre de la Santé.
François Legault n’a pas de problème à assumer certains changements de cap. C’était un péquiste pressé à l’époque, aujourd’hui, c’est rendu un caquiste assumé, rappelle-t-il en invitant le premier ministre et son ministre de la Santé à être honnêtes avec la population s’ils ont changé d’idée et qu’ils ne croient plus aux services d'urgences en région.