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Après l'annonce d'un potentiel projet d'usine de liquéfaction de gaz naturel à Baie-Comeau, de nombreuses questions se posent sur les implications du gaz naturel liquéfié (GNL), ses avantages et ses inconvénients.
Parfois présenté comme une solution stratégique aux défis énergétiques du 21e siècle, le gaz naturel liquéfié (GNL) est la transformation à l'état liquide du gaz naturel pour faciliter son transport.
Le problème du gaz traditionnel, c'est qu'il est difficile à transporter autrement que dans un gazoduc, explique le chercheur à l'Institut de l'énergie Trottier, Simon Langlois-Bertrand. Le rendre liquide permet donc de le stocker et de le transporter plus facilement par bateau ou par train, poursuit-il. Pour ce faire, il est refroidi à des températures extrêmement basses, avoisinant les -160 °C.

Le projet de GNL à Baie-Comeau comprend la construction d'un gazoduc au Québec. (Photo d'archives)
Photo : Reuters
Un contexte propice à l’exportation d’énergie
Selon le chercheur Simon Langlois-Bertrand, la demande de GNL s’est accrue depuis l'invasion de l'Ukraine par la Russie. Alors que les pays européens cherchent à s'affranchir du gaz russe, importer du gaz d’autres pays du monde nécessite de le liquéfier pour le transport, explique-t-il.
Selon la présidente d’Energy For A Secure Future, Shannon Joseph, le Canada a un rôle à jouer par rapport au GNL. Elle explique que certains pays d'Asie, encore dépendants de la Russie pour leur énergie, sont en demande d’apports du Canada.
Le Canada, qui a de très grandes réserves de gaz naturel, dit-elle, cherche à se positionner sur le marché, où sont déjà les États-Unis, l'Australie et le Qatar. C'est dans ce contexte que le Québec pourrait devenir une plateforme pour l'exportation du gaz à l'international.
Le gaz serait extrait en Alberta, puis transporté par gazoduc jusqu'au Québec où il sera liquéfié, puis embarqué sur des navires. Une fois arrivé à destination, il serait regazéifié pour être consommé.
Un processus de transformation qui demande une grande quantité d'énergie. D'après Simon Langlois-Bertrand, l'empreinte carbone du gaz est énormément plus élevée qu'on pensait, et concurrence avec celle du charbon.
Un coût environnemental
Si le gaz naturel est souvent présenté comme une énergie de transition, cette affirmation est un mensonge selon le professeur en environnement à l’Université de Moncton, Jean-Philippe Sapinski.
Bien que le gaz produise la moitié des émissions du charbon à la combustion, Jean-Philippe Sapinski affirme que cela n'est pas suffisant dans un état de crise climatique absolument critique. Il faut amener les émissions à 0, plaide-t-il.
Il faut passer du charbon aux [énergies] renouvelables, pas au gaz, puis ensuite au renouvelable.

Jean Philippe Sapinski, professeur d'études de l'environnement, en entrevue à Moncton, le 27 octobre 2023. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada
D'autre part, l'exploitation du gaz comporte d'autres sources de pollution indirecte, notamment lors de son transport.
D'après le professeur, les gazoducs qui transportent le gaz après son extraction comportent toujours des fuites qui laissent s'échapper le méthane, un gaz très dommageable pour le climat.
Des contaminations qui pourraient avoir des conséquences directes sur les écosystèmes et la santé humaine, explique M. Sapinski, en particulier près des puits d'extraction.
Le développement des activités portuaires et l'augmentation du nombre de navires pourraient également avoir un impact sur la biodiversité dans la région, selon Simon Langlois-Bertrand, pour qui le choix de l'emplacement va être très important.
Le projet de Baie-Comeau
À Baie-Comeau, le potentiel projet présenté par l'entreprise norvégienne Marinvest Energy Canada prévoit l'installation d'une usine de liquéfaction et d'un terminal maritime dans le but d'exporter du gaz naturel albertain. Le projet inclurait aussi la construction d’un gazoduc de plusieurs centaines de kilomètres à travers le Québec, qui raccorderait les installations au réseau de TC Energy.

Sur son site web, l'entreprise d'origine norvégienne Marinvest Energy fait la promotion de terminaux et d'usines installées sur l'eau. (Photo d'archives)
Photo : Site web de Marinvest Energy
D'après Jean-Philippe Sapinski, ce projet n'a aucun avantage pour le Québec. Le professeur affirme qu'une fois le gazoduc et le terminal terminés, peu d'emplois seront conservés dans la province. Il s'attend d'ailleurs à ce que des mobilisations se soulèvent contre le projet.
De son côté, la présidente d'Energy For A Secure Future, Shannon Joseph, estime que le Canada a un rôle à jouer pour répondre aux besoins en énergie de ses alliés.
Mme Joseph reconnaît que l'éolien ou le solaire ont des émissions plus faibles, mais elle insiste sur la nécessité de considérer les options réelles et les réalités géographiques de chaque pays.
Ces pays qui ont les mêmes engagements que le Canada par rapport à l'environnement ont aussi un engagement de fournir l'énergie à leur population et regardent leurs options.
Shannon Joseph affirme que l'idée que les retombées économiques seraient limitées à la phase de construction représente un manque de compréhension du fonctionnement de l'industrie.
Selon elle, ce projet permettra de créer des emplois permanents et des retombées économiques durables pour le Canada.
D'après les informations de Louis-Philippe Trozzo