Le manque de personnel médical force le CISSS de la Côte-Nord à suspendre son projet de clinique médicale qui devait accueillir un groupe de médecine familiale universitaire (GMFU) au Cégep de Sept-Îles.

Sept-Îles connaît une grave pénurie de médecins et doit engager du personnel pour relancer le projet, annonce le directeur médical des services professionnels et de l'enseignement universitaire au CISSS, Jean-François Labelle, lors de l’inauguration du dispensaire urbain vendredi.

Selon le Dr Labelle, le GMFU exige la participation de six ou sept médecins pour assurer l’enseignement. Pour l'instant toutefois, le CISSS ne dispose pas du nombre de médecins nécessaire pour aller de l’avant.

L’initiative, évaluée à 12 millions de dollars, prévoyait l'arrivée d’étudiants en médecine de l’Université Laval dès la prochaine année scolaire.

Le directeur médical constate que le recrutement de médecins de famille est beaucoup plus stable dans les milieux où un GMFU est en place.

À Baie-Comeau par exemple, une telle clinique, inaugurée en 2005, a permis de régler en partie la pénurie de professionnels de la santé.

80 % des diplômés travaillent en région éloignée, dont près de 65 % restent sur la Côte-Nord, rappelle Jean-François Labelle. À Baie-Comeau, on n’a plus de difficultés de recrutement de personnel médical de première ligne. On remplit nos équipes facilement.

Difficile, toutefois, de reproduire ce succès à Sept-Îles, où des médecins devraient diminuer certaines de leur tâche pour s’investir de façon intensive dans l’enseignement.

Mais comme la pénurie d’équipes médicales subsiste, les médecins ont décidé de prioriser un autre projet.

Former des médecins en région, ça demeure un enjeu depuis toujours. La région étant très grande et en grande pénurie, avoir deux GMFU sur le territoire, ce n'est pas de trop.

Jean-François Labelle assure que le GMFU demeure une priorité du CISSS et des équipes en place, car c'est en maximisant les capacités à recevoir des étudiants en région que l'on convainc les nouveaux médecins à s'expatrier et à s'établir sur la Côte-Nord, souligne-t-il en conclusion.