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L'entreprise forestière Arbec et le syndicat Unifor n’expliquent pas de la même manière la mise à pied temporaire qui touche 78 travailleurs du camp Brooch, au nord de Port-Cartier. Alors que l’employeur évoque des motifs administratifs, le syndicat croit que le projet de réforme du régime forestier pèse dans la balance.
Selon un représentant du groupe Rémabec, Jérémy Fortin, cet événement n’a rien d’inhabituel. Il explique que le licenciement permet de mieux répartir les ressources humaines dans la province pour répondre aux besoins plus grands dans d’autres camps forestiers.
Il précise qu’actuellement, les ressources en bois sont suffisantes pour approvisionner les usines de Port-Cartier, mais qu'à l'inverse, d'autres usines du Lac-Saint-Jean ont besoin de plus de matière première.
Selon Jérémy Fortin, le licenciement n’est donc pas synonyme de perte d’emploi pour les travailleurs du camp Brooch, puisqu’ils se font proposer d’aller travailler ailleurs.
Sur la liste des licenciements que le ministère de l'Emploi et de la Solidarité sociale a publiée lundi, il est écrit que 78 salariés sont touchés par un licenciement temporaire pour des raisons économiques chez Arbec.

Ce sont les travailleurs du camp Brooch, à 200 kilomètres au nord de Port-Cartier, qui sont visés par le licenciement. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Charles-Étienne Drouin
Et la réforme du régime forestier?
Le représentant syndical d'Unifor pour la Côte-Nord, Martin Dugas, confirme que la majorité des travailleurs se sont vus offrir une alternative pour pouvoir continuer de travailler jusqu’au terme de ce licenciement temporaire de durée indéterminée.
Il justifie toutefois ces mises à pied autrement : le représentant syndical croit que le projet de loi 97, qui vise à moderniser le régime forestier, entre en ligne de compte.
La refonte du régime provoque de l’insatisfaction du côté de bien des acteurs qui gravitent dans le réseau forestier, mais entre autres de communautés autochtones, soulève Martin Dugas.

Martin Dugas est le représentant national d'Unifor pour la Côte-Nord, le Bas-Saint-Laurent et la Gaspésie. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Luc Tremblay-Rim
Il fait notamment référence aux manifestations de groupes autochtones au nord du lac Saint-Jean et en Haute-Mauricie, qui entravent les activités forestières pour témoigner de leur insatisfaction face au projet de loi 97.
Martin Dugas pense que cette opposition est directement liée aux mises à pied sur la Côte-Nord. Il faut absolument avoir une entente pour avancer et planifier des opérations forestières. Pas d’harmonisation, pas de développement forestier, indique le représentant syndical.
Du côté des Premières Nations, la communauté innue de Pessamit a l'impression qu'on leur jette le blâme. Le vice-chef au conseil des Innus de Pessamit, Jérôme Bacon St-Onge, répète que leurs critiques face à la réforme du régime forestier ne sont pas dirigées contre l’industrie forestière.
On n'est pas contre le développement économique, on ne cesse de le répéter. Même les Premières Nations qui se trouvent dans des situations de pénurie de logements ont besoin de constructions résidentielles pour nos membres, rétorque le vice-chef.

Le vice-chef de Pessamit, Jérôme Bacon St-Onge. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Zoé Bellehumeur
C’est plutôt la gestion et l'aménagement durables de la coupe forestière qui est au cœur des préoccupations des communautés autochtones, selon Jérôme Bacon St-Onge.
On dit que le projet est un recul majeur face à nos droits, à la réconciliation économique ou législative, mais aussi à une gestion durable des forêts, qui sont pour nous le cœur de notre identité culturelle, indique l’élu de Pessamit.
Avec les informations de Michèle Bouchard