Le président philippin annonce que 7 suspects dans un scandale de corruption ont été arrêtés, d’autres sont recherchés

Publié le 30.11.2025 à 11h13 – Par Ivan Petrov – Temps de lecture 5 mn

Une corruption massive a été tenue pour responsable de projets de contrôle des inondations inexistants ou de qualité inférieure dans ce pays d’Asie du Sud-Est pauvre.

Les autorités philippines ont détenu sept suspects et plusieurs autres étaient recherchés dans un important scandale de corruption impliquant des projets de contrôle des inondations, a déclaré lundi le président Ferdinand Marcos Jr. alors qu’il tentait de calmer l’indignation publique face aux anomalies audacieuses qui ont impliqué des membres influents du Congrès.

Une corruption massive a été tenue pour responsable de projets de contrôle des inondations inexistants ou de qualité inférieure dans ce pays d’Asie du Sud-Est pauvre depuis longtemps sujet à des inondations mortelles et à des conditions météorologiques extrêmes.

Deux présidents philippins, y compris des inondations meurtrières, ont été renversés lors de révoltes publiques pacifiques en raison de présumés pillages et de mauvaise gouvernance.

La première vague de plus d’une douzaine de suspects, dont Zaldy Co, un ancien membre de la Chambre des représentants, et des ingénieurs des travaux publics du gouvernement, ont été inculpés par le Sandiganbayan, un tribunal spécial anticorruption, dans le premier d’une série de dizaines de poursuites criminelles et de corruption que Marcos avait promis d’emprisonner les sénateurs impliqués, Les membres de la Chambre et les riches propriétaires d’entreprises de construction d’ici Noël.

La première affaire de corruption concernait des irrégularités dans des projets de contrôle des inondations dans la province de Mindoro oriental, dont une digue d’une valeur de 289 millions de pesos (4,8 millions de dollars), réalisée par Sunwest Corp., une société de construction que les responsables affirment appartenir à la famille de Co.

Marcos a indiqué qu’un suspect avait été arrêté et que six autres se sont rendus au service de la police ce week-end. Le suspect arrêté a été retrouvé dans une maison de la banlieue de Quezon City, dans la région de la capitale, où un nombre indéterminé de personnes tentant d’aider à dissimuler le suspect ont également été arrêtées, a-t-il précisé.

« Mon conseil aux suspects restants est que vous vous rendiez tous, ne tardez pas à être poursuivis », a déclaré Marcos dans un message publié tôt lundi sur son compte Facebook. « Cela va continuer, nous ne nous arrêterons pas. »

Le secrétaire à l’Intérieur Jonvic Remulla a indiqué que l’emplacement de Co, qui serait en dehors des Philippines, était inconnu, mais que trois autres suspects pourraient bientôt se rendre aux ambassades philippines aux États-Unis, en Nouvelle-Zélande et en Jordanie et être rapatriés par avion.

« Peu importe où vous êtes dans le monde, nous vous retrouverons », a déclaré Remulla lors d’une conférence de presse, où des photos d’identité des suspects arrêtés portant des chemises orange de détenus ont été montrées.

Des témoins ont témoigné lors d’auditions au Sénat et dans une commission indépendante d’enquête établie par Marcos que plusieurs sénateurs et membres de la Chambre des représentants anciens et sortants ont empoché d’importantes pots-de-vin de sociétés de construction favorisées, qui ont monopolisé pendant des années des contrats lucratifs de contrôle des inondations.

Un certain nombre de responsables et ingénieurs du Département des Travaux Publics et des Routes ont témoigné sous serment lors des auditions au Sénat qu’ils avaient aidé à organiser ces accords corrompus et ont reçu d’importantes sommes pour cela.

Les modes de vie luxueux, les demeures, les valises en argent liquide et les flotes de voitures de luxe et de jets privés des principaux suspects de corruption ont déclenché d’énormes protestations. Une manifestation prévue pour le 30 novembre est soutenue par l’Église catholique romaine dominante.

Parmi les personnes impliquées figure le représentant Martin Romualdez, cousin du président et allié clé, qui a nié toute implication mais a démissionné de ses fonctions de président de la Chambre des représentants. L’ancien président du Sénat Chiz Escudero a également été accusé d’avoir encaissé des pots-de-vin et a démissionné de son poste mais a nié fermement toute faute.

Ses collaborateurs ont défendu Marcos contre des accusations le liant à ces irrégularités, affirmant qu’il avait d’abord alerté à ce sujet en juillet lors de son discours annuel sur l’état de la nation devant le Congrès.

Au moins 9 855 projets de contrôle des inondations d’une valeur de plus de 545 milliards de pesos (9 milliards de dollars), qui auraient dû être entrepris depuis l’entrée en fonction de Marcos à la mi-2022, font l’objet d’une enquête. En septembre, le secrétaire aux Finances Ralph Recto a déclaré aux législateurs que jusqu’à 118,5 milliards de pesos (2 milliards de dollars) pour des projets de contrôle des inondations pourraient avoir été perdus à cause de la corruption depuis 2023.

Les anomalies ont peut-être commencé sous le prédécesseur de Marcos, Rodrigo Duterte, et des projets de contrôle des inondations menés à son époque seraient également examinés, ont indiqué des responsables.

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