Les vagues de chaleur ne sont plus des exceptions. Elles sont devenues des rendez-vous réguliers, frappant plus tôt, plus fort, plus longtemps. Et face à cette nouvelle réalité climatique, une question revient sans cesse : comment garder nos bâtiments supportables sans dépendre toujours plus de la climatisation ? Une entreprise française, Enercool, propose une réponse aussi simple qu’ingénieuse : refroidir les toits en les rendant blancs.
Les toits noirs, ennemis invisibles de nos étés
On ne le réalise pas toujours, mais en ville, les toits jouent un rôle central dans l’effet de chaleur. Recouverts de matériaux sombres comme le goudron ou l’ardoise, ils absorbent massivement l’énergie solaire, la restituant ensuite sous forme de chaleur à l’intérieur du bâtiment. Résultat : des appartements qui surchauffent, des climatiseurs qui tournent à plein régime… et une facture énergétique (et carbone) qui explose.
C’est sur ce constat qu’Enercool a développé une technologie simple mais redoutablement efficace : une peinture ultra-réflective capable de renvoyer jusqu’à 90 % du rayonnement solaire.
Moins de chaleur, plus de confort
L’idée, résumée par Maxime Claval, fondateur d’Enercool, est limpide :
« Plutôt que de produire plus de froid, commençons par laisser entrer moins de chaleur. »
En appliquant cette peinture claire sur les toitures, on évite que la structure du bâtiment ne se transforme en plaque chauffante. Les résultats sont spectaculaires :
Jusqu’à 40°C de moins à la surface du toit.
Jusqu’à 6°C de baisse dans les pièces situées en dessous.
Et jusqu’à 40 % d’économies sur la climatisation, selon les usages.
Une solution déjà adoptée à grande échelle
Depuis sa création, Enercool a déjà traité plus de 250 000 m² de toitures en France. Et pas seulement sur des maisons individuelles : logements collectifs, EHPAD, écoles, entrepôts logistiques ou bâtiments tertiaires adoptent cette technologie pour anticiper les pics de chaleur.
Les avantages ne se limitent pas au confort thermique. Cette solution permet également de réduire l’empreinte carbonedes bâtiments, en diminuant leur consommation énergétique estivale. Elle s’intègre ainsi parfaitement dans les objectifs de rénovation énergétique et de conformité au décret tertiaire, qui impose des réductions d’énergie dans les bâtiments du secteur public et privé.

Repenser la couleur des toits : un geste climatique
Dans un monde où chaque fraction de degré compte, les toitures blanches ne sont plus un détail esthétique : elles deviennent un levier climatique. Enercool plaide pour qu’on les intègre dès la conception ou la réhabilitation des bâtiments, au même titre que l’isolation ou les panneaux solaires.
« Aujourd’hui, garder un toit noir en ville, c’est devenu un non-sens énergétique », insiste Maxime Claval.
Et il n’est pas le seul à le penser : aux États-Unis, des villes comme Los Angeles ou New York ont déjà lancé des programmes pour blanchir des milliers de toits. En France, ces démarches sont encore rares, mais le potentiel est énorme.
Une réponse locale à un défi global
Alors que les projections climatiques annoncent des étés de plus en plus extrêmes, il devient urgent d’agir sur tous les fronts. Et parfois, les solutions les plus puissantes sont aussi les plus sobres : un seau de peinture blanche bien placée peut sauver des degrés précieux.
Refroidir les villes par les toits n’est pas une utopie. C’est une adaptation simple, efficace, économique et immédiate. Il reste à en faire la norme, et non l’exception.