Les ingénieurs du ministère des Transports poursuivent les investigations au lendemain de l’important glissement de terrain qui a emporté une maison à Sainte-Monique.

Les experts s’attendent à ce que le sol bouge à nouveau puisque les pentes du talus sont très abruptes. 

En plus de la maison emportée par le glissement, deux autres résidences sont évacuées. 

La Sécurité civile prévient qu'un retour à la maison n'est pas envisageable tant que les études de sol ne seront pas terminées. Le directeur régional, Sylvain Gallant, ajoute que les expertises prendront du temps. Dans un cas comme hier, effectivement, ça demande beaucoup de temps, beaucoup d’études et les gens trouvent des fois que c’est long, mais c’est normal que ce soit long, explique-t-il. 

Huit personnes sont prises en charge par la Croix-Rouge. Pendant 72 heures, les sinistrés seront hébergés et nourris. Il est possible que cette aide soit prolongée si la municipalité le demande.

Une campagne de sociofinancement est organisée pour venir en aide au sinistré qui a tout perdu. L'homme de 67 ans indique qu'il a besoin d'aide pour se reloger, s'habiller et nourrir ses chiens qui ont survécu au sinistre. En milieu de journée jeudi, plus de 16 000 $ avaient été amassés.

Selon les autorités, le cratère est d'une dimension de 300m de largeur par 150m de longueur et d'une profondeur d'environ 25m.

Photo : Radio-Canada / Yoann Dénécé

Est-ce que la route pourra être reconstruite au même endroit? Il est trop tôt pour se prononcer pour l’instant. Lorsque les experts rendront leur rapport, la municipalité prendra des décisions en conséquence. 

Sylvain Gallant rappelle toutefois qu’il est possible de réhabiliter un site ravagé par un glissement de terrain. Il donne l’exemple du glissement majeur survenu à Nicolet en 1955. Un kilomètre de rive s’est engouffré dans la rivière, tuant trois personnes. 

L’endroit où le glissement est survenu est maintenant un parc, en bordure du pont qui traverse la rivière Nicolet. Sylvain Gallant souligne que le terrain est stable et le site est bien réaménagé.

Des risques accrus dans le futur?

Si le gouvernement sait quelles zones du Québec sont plus à risque de glissement de terrain, il est difficile de les prévenir. Un glissement de terrain, c’est un phénomène qui est naturel et il n’y a pas grand chose à faire pour le prévenir, indique Sylvain Gallant.

La cause principale des glissements est l’érosion. Les précipitations abondantes aggravent le phénomène. Est-ce que les changements climatiques risquent d’augmenter la fréquence des glissements de terrain? Pas nécessairement, répond Simon Legault, météorologue chez Ouranos, un consortium sur la climatologie régionale et l’adaptation aux changements climatiques.

C’est un risque qui va probablement être en augmentation. On ne peut pas dire que les glissements de terrain vont être en augmentation. C’est plutôt les conditions de précipitations qui vont être en augmentation et ça peut amener un risque accru, explique-t-il.

Au printemps aussi, le dégel va se faire plus hâtivement, donc la pénétration de l’eau dans le sol va se faire plus tôt en saison. Plus de pluie, donc des sols qui vont être un peu plus souvent saturés, ajoute-t-il.