Il n’y aura pas de F-35 à la base militaire de Bagotville avant 2031 en raison des retards dans la construction des installations. Les premiers avions de chasse seront donc accueillis en 2028 dans les hangars temporaires construits à Cold Lake, en Alberta.

Dans le rapport de la vérificatrice générale, Karen Hogan, il est mentionné que la construction des installations pour les F-35 a pris plus de trois ans de retard.

En entrevue à l’émission Place publique, le directeur principal sur l’audit du rapport de la vérificatrice, Nicholas Swales, a souligné que les travaux ont débuté sans que la nature des nouveaux escadrons soit connue.

Ils ont essayé de développer une installation qui pouvait fonctionner pour tous les avions. Finalement, quand les F-35 ont été choisis, ils ont découvert que c’était beaucoup plus demandant, cet avion et les installations dont ils avaient besoin. Alors, ils ont dû recommencer avec la conception, ce qui voulait dire qu’ils avaient pris du retard, a-t-il mentionné.

Les avions n’arriveront pas à Bagotville avant que les installations fixes soient complétées, alors à partir de 2031. Les premiers avions qui arriveront au Canada, dans le plan actuel, arriveront à Cold Lake, a-t-il expliqué.

Nicholas Swales ajoute que d'autres retards et des coûts supplémentaires pourraient survenir.

Il n'exclut d'ailleurs pas que l'Aviation royale canadienne puisse manquer d'appareils pendant la transition vers les F-35 puisque les F-18 actuels sont en fin de vie.

Il y a certainement des risques qui pourraient occasionner des retards dans les F-35 et si ça arrive, bien c’est certain qu’on pourrait arriver à une situation où on a un manque d’appareils, de chasseurs, pour les Forces armées canadiennes.

Le militaire est négligé, selon Richard Martel

Le député conservateur de Chicoutimi–Le Fjord, Richard Martel, a critiqué le gouvernement libéral, alors que le coût des F-35 passe de 19 à 28 milliards de dollars.

On s'aperçoit que, dans l’ère des libéraux, le militaire a été négligé. On dirait qu’on manque de prévoyance, de transparence. On a de la difficulté à mettre à jour les chiffres. C’est ce qu’on ressent, a-t-il lancé, lui aussi en entrevue à Place publique.

Richard Martel est le député de Chicoutimi-Le Fjord. (Photo d'archives)

Photo : Radio-Canada / Claude Bouchard

Richard Martel soutient qu’en plus de l’augmentation des coûts, la difficulté à recruter des pilotes de chasse est connue depuis 2018.

Depuis ces années-là qu’on dit, on va être dans le trouble tantôt. Moi, je le sais, je parle à des gens à Bagotville, on va manquer de techniciens pis on va manquer de pilotes.

Les pilotes n’avaient plus de motivation, ils ne voulaient plus piloter sur un F-18 quand ils savaient que c'étaient tous des nouveaux appareils un peu partout à travers le monde, a-t-il ajouté.