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Partage de photos intimes : quand un ado côtoie sa victime à l’école

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Un père s’inquiète de voir sa fille fréquenter la même école secondaire qu’un garçon reconnu coupable d’avoir distribué des photos intimes d’elle. Une situation loin d’être unique selon des intervenantes, qui soulignent les limites de l’intervention des écoles dans les dossiers d’infractions sexuelles entre mineurs.

Léa (nom fictif) croise son ex-copain chaque jour dans les corridors de son école secondaire de Lévis. L’adolescent a été reconnu coupable, au mois d’avril, de leurre et de distribution de pornographie juvénile.

En plus de Léa, il a fait deux autres victimes. Le tribunal lui a interdit de se trouver en leur présence, à l’exception de Léa puisqu’elle fréquente la même école.

Elle aimerait bien qu'il ne soit plus à la même école. C'est quelque chose que je pense qui est faisable, affirme son père Jérôme (nom fictif), qui a souhaité dénoncer la situation. Nous protégeons son identité afin de protéger celle de sa fille.

Le père de l'adolescente en entrevue avec la journaliste Camille Carpentier.

Jérôme souhaite que l'adolescent qui a commis des crimes sexuels envers sa fille soit envoyé dans une autre école secondaire.

Photo : Radio-Canada

Depuis que les événements sont survenus, Jérôme observe une détérioration de l’état mental de sa fille, aujourd'hui âgée de 15 ans. Sa réussite scolaire est compromise. Des enseignants rapportent des troubles du comportement en classe. Elle doit recevoir de l’aide psychologique sur l’heure du midi.

Selon Jérôme, le garçon respecte les conditions de la cour et n’essaie pas d’entrer directement en contact avec sa fille. Il salue aussi les efforts de l’école, qui a mis en place des moyens logistiques pour limiter les contacts entre les deux élèves. Jérôme estime toutefois que les mesures mises en place sont insuffisantes.

Elle le croise dans les corridors huit à dix fois par jour. Ça lui ramène des souvenirs. [...] Je vois que ça l’affecte.

Jérôme s’inquiète pour le parcours scolaire de sa fille, qui terminera bientôt sa troisième secondaire.

Il lui reste encore deux ans à faire. Je me dis : si elle passe encore deux ans à le croiser tout le temps, ça va faire quoi?

L’élève maintenu dans son milieu scolaire

L’histoire de Léa avait fait vivement réagir la classe politique, l’an dernier, lorsqu’un juge avait ordonné d’urgence la réintégration de l’adolescent en classe. Celui-ci avait été suspendu pendant plusieurs mois dans la foulée des accusations, ce qui compromettait sa réussite scolaire.

À l’époque, le jeune bénéficiait de la présomption d’innocence. Maintenant qu’il a été déclaré coupable, Jérôme aurait souhaité qu’il soit transféré dans une autre école.

Il y a une école secondaire [près de chez lui] où il n'a pas fait de victime. Il pourrait aller là, dans mon livre à moi, lance-t-il.

Il a émis cette suggestion à la direction de l’école, qui l’a déclinée. Nous n’avons malheureusement [pas] ce pouvoir, lui a répondu la directrice adjointe dans un échange de courriels que nous avons pu consulter.

La sentence ne prévoit pas de conditions relatives à des interdictions de contact. Nous ne pouvons nous substituer à un jugement de la cour, indique de son côté le Centre de services scolaires des Navigateurs, qui a refusé de commenter davantage le dossier.

Le juge Dominic Pagé a permis à l’adolescent de continuer à fréquenter la même école à la suggestion commune des deux parties. Le fait que le jeune n’ait pas été scolarisé durant sa période de suspension a notamment pesé dans la balance. Sa mère avait aussi plaidé ne pas pouvoir offrir de transport à son fils pour qu'il fréquente une autre école.

La directrice générale du Regroupement des intervenants en matière d'agressions sexuelles (RIMAS), Stéphanie Leduc, ajoute qu’éloigner un jeune contrevenant de son cercle social nuit généralement à sa réhabilitation.

Toutes les sources de stress supplémentaires peuvent augmenter des facteurs de risque par rapport à une récidive, indique-t-elle.

Le magistrat a également imposé 100 heures de travaux communautaires et plusieurs sanctions au jeune contrevenant, dont celui de ne pas utiliser les réseaux sociaux sauf en présence de sa mère.

Ni la mère ni l’avocat de l’adolescent n’ont souhaité nous accorder une entrevue.

Un défi pour les écoles

Loin d’être unique, le cas de Léa démontre l’ampleur du défi d’adaptation que représente une telle situation pour les établissements scolaires, selon des intervenantes.

On doit permettre à un agresseur et une victime de coexister dans une même école, ce qui n'est pas simple, mentionne Nadia Morin, directrice générale du Centre d’aide aux victimes d’actes criminels (CAVAC) de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches.

Tous les intervenants, dit-elle, doivent se suradapter afin de respecter le jugement de la cour. Ils doivent à la fois faire preuve d’équité envers le contrevenant mineur, tout en protégeant la victime. En l’absence de guide ou de directives claires quant aux mesures à mettre en place, chaque école doit faire preuve de débrouillardise.

Nadia Morin, directrice générale du CAVAC de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches

Pour Nadia Morin, directrice générale du CAVAC de la Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches, les cas comme celui de Léa représentent un défi d'adaptation pour les écoles.

Photo : Radio-Canada

Ça met vraiment dans l'embarras les institutions scolaires, renchérit Stéphanie Leduc. « Parce qu'ils [les contrevenants] sont aussi dans le droit d'être scolarisés. C'est encore des situations très nébuleuses.

Même si elle croit qu’il est difficile de lancer la pierre à qui que ce soit, Nadia Morin souligne que ce genre de situation revictimise les victimes.

Ce sont des décisions qui font qu'il y a néanmoins un fardeau qui est porté par la victime et ses proches. C'est regrettable, mais on n'a pas de solution magique.

Je pense que le mieux serait que l'un des deux ne fréquente plus la même école, mais qui devra quitter? Souvent, c'est la victime [...] parce qu'il n'y a plus d'autres solutions.

Pour Jérôme, pas question d’inscrire sa fille dans une autre école.

Je ne vois pas pourquoi elle changerait d'école. Elle, c'est la victime là-dedans », tonne-t-il. « La cour a statué, et je comprends le point. C'est la réinsertion qu'on vise, puis c'est correct. [...] Je ne veux juste plus que ma fille le croise.

Stéphanie Leduc abonde dans le même sens.

Il faut aussi responsabiliser le jeune qui a commis ces délits-là. S'il a changé d'école, et que ça perturbe son quotidien, puis que ça rend plus difficile son environnement social, ça fait aussi partie des conséquences des gestes qu'il a commis. Il ne faut pas victimiser les responsables de ces gestes-là.

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