Le traversier de Gardiner pourrait fermer ses portes le 8 août, plongeant les résidents dans l’angoisse. Pour des familles comme celle d’Aveion Langley, mère de trois enfants, c’est la consternation. Venue s’installer il y a trois ans en quête de tranquillité, elle voit aujourd’hui son rêve brisé par les pannes incessantes de ce lien vital vers l’école, l’hôpital et l’épicerie de Cochrane.

Aveion Langley ne mâche pas ses mots : si elle avait su, elle n’aurait absolument pas choisi Gardiner. La raison pour laquelle on a choisi ce terrain, c’était parce qu’on avait un accès à l’année au traversier, explique-t-elle.

La Florence Lake Road, bien que constituant une alternative, était initialement prévue uniquement en cas d’urgence si le traversier ne venait à avoir un bris.

L’an dernier, Aveion a dû s’y aventurer avec ses enfants, alors que le traversier, datant de 1966, était en réparation pendant une semaine. Les routes étaient horribles. Il y avait un barrage de castors. Le camion est presque resté pris […], se désole-t-elle.

Sans le traversier, le trajet habituel de 30 minutes vers Cochrane via l’autoroute 579 se transforme en plus d’une heure sur une route forestière et sans couverture cellulaire. Si je tombe en panne là-bas avec mes trois enfants et que ma mère n’est pas ici, je suis seule. Et mon mari est souvent parti, confie Aveion, dont le conjoint travaille comme mineur à la mine Détour.

La réaction du ministre

Dans un échange de courriel, le ministère des Transports de l’Ontario (MTO) a indiqué qu’il accélère les travaux pour rendre la Florence Lake Road disponible pour la communauté et qu’il examine les options de transport pour la région afin de déterminer la solution à long terme la plus efficace.

Peter Politis, maire de Cochrane, prend le pouls de la situation à Gardiner en parlant avec Aveion Langley. Elle habite de l'autre côté de la rivière et dépend du bac à câble qui est actuellement hors service.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Le MTO a également précisé qu’après un examen technique, le traversier fonctionne désormais avec certaines restrictions pour assurer des services efficaces et continus au public. Ces mesures incluent une limitation du poids, permettant le passage d’un seul véhicule à la fois, et une réduction des opérations à 12 heures par jour.

Les enfants pénalisés et la communauté à bout

Le transport scolaire est une préoccupation majeure : la fille d’Aveion ne pourra plus être prise en charge par le bus. Diane McWhirter, voisine d’Aveion, s’inquiète des répercussions pour cette jeune génération. Il faudrait qu’elle se rende jusqu’à l’école. C’est comme trois heures aller-retour […] Ça ne fait pas de sens. Mettre une famille en danger pour absolument aucune raison, s’indigne-t-elle.

Diane McWhirter et son mari possèdent un chalet sur la même route qu’Aveion Langley.

Photo : Radio-Canada / Jimmy Chabot

Mme McWhirter dénonce les arrêts incessants du traversier : Au moins trois fois ce printemps pour trois jours. L’été dernier, le traversier a été à l’arrêt pendant trois semaines à un mois pour réparation, et à l’automne dernier, encore trois jours à cause d’une pompe qui aurait dû être en stock.

Elle insiste : La solution, c’est le traversier. Il nous en faut un qui tiendra encore 50 ans. Elle rappelle également la victoire de la communauté en 1997, qui a permis de préserver le service.