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Mois de la Fierté : Il faut « écouter les jeunes » victimes de cyberintimidation

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« J'ai fait mon coming out public dans une rencontre en ligne avec mon gouvernement des élèves [au secondaire]. Puis, c'est là que les problèmes ont commencé », raconte Apollo Danis, qui vient de terminer sa première année à l'Université d'Ottawa.

J'étais la première personne à faire son coming out trans publiquement dans mon école secondaire, rapporte-t-iel.

Le pronom iel, formé à partir des pronoms il et elle, est employé dans ce texte afin de refléter l’identité de genre d'Apollo Danis. L’accord des adjectifs et des participes passés est au masculin selon la préférence exprimée par Apollo.

Apollo Danis se souvient des nombreuses intimidations dont iel a été victime, aussi bien en personne qu'en ligne.

J'avais peur d'aller à l'école. Je ne pouvais plus marcher seul dans les corridors, parce que j'avais peur qu'on me harcèle.

On a eu des rencontres en ligne où il y a des jeunes qui sont rentrés qui ne faisaient pas partie du gouvernement des élèves et qui ont commencé à faire des commentaires haineux contre la communauté 2SLGBTQIA+ et à attaquer beaucoup d'autres choses de ma personnalité, se souvient Apollo Danis.

Le sigle 2SLGBTQIA+, en français 2ELGBTQIA+, désigne les personnes s'identifiant comme étant aux deux esprits, lesbiennes, gaies, bisexuelles, transgenres, queer, intersexuées, asexuelles et autres.

Des propos haineux qui allaient au-delà de la sphère scolaire et se retrouvaient aussi sur des plateformes de réseaux sociaux publics, telles qu'Instagram.

Souvent, je retrouvais des commentaires comme : "Ce groupe-là, ils veulent juste exister pour nous embêter" ou "cette école, c'est pas pour les gais."

Une cyberintimidation accrue depuis la pandémie

Et les propos haineux ciblant la communauté LGBTQ+ se sont accentués depuis la pandémie, selon Hazel Woodrow, responsable des programmes éducatifs pour le Réseau anti-haine du Canada (Canadian Anti-Hate Network), un organisme à but non lucratif créé en 2018.

Pendant le pic de la pandémie où la socialisation en personne était très difficile, davantage de jeunes queer et trans s’exprimaient en ligne, rapporte-t-elle.

Et ces publications, qui se font souvent dans un espace public ou semi-public, explique-t-elle, se destinent à des personnes qui t’affirment, t’apprécient, te valident, mais peuvent se retrouver diffusées à un public plus large où, malheureusement, il y a davantage de gens haineux.

C'est plus facile d’être horrible avec quelqu’un derrière un écran.

Pour Hazel Woodrow, le climat politique et social joue aussi un rôle dans cette montée de l’intolérance envers la communauté LGBTQ+.

Les enfants et les adolescents observent les adultes autour d’eux, qui sont censés être des modèles, note-t-elle. Et lorsqu'on a un président des États-Unis qui tient des propos haineux de façon ouverte, affirme-t-elle, cela envoie un message aux enfants selon lequel ces croyances sont populaires et acceptées.

Des jeunes seuls face à l'intimidation

Les jeunes se retrouvent parfois seuls face à ces attaques, qui génèrent des problématiques de santé mentale, qui mènent à une faible estime de soi et à un sentiment d'isolement, selon Anne-Sophie Ruest-Paquette, gestionnaire du programme jeunesse à Francoqueer, une association francophone de personnes 2SLGBTQIA+.

C'était très difficile, se rappelle Apollo Danis. Souvent les adultes, ils minimisaient les impacts de ce que je vivais.

J'étais fatigué, j'étais déprimé, puis c'était rendu au point où j'avais des pensées suicidaires.

On tend à minimiser les violences qui ne sont pas de nature physique et/ou explicitement sexuelles, souligne Anne-Sophie Ruest-Paquette.

Si on t'attaque avec des mots, ça crée des égratignures et une égratignure, c'est pas la fin du monde. Mais à force de subir des égratignures à la même place, ça devient une plaie béante.

Pour elle, les parents ou personnes tutrices doivent aimer l'enfant inconditionnellement, et créer une relation de confiance et de respect avec ses enfants, de sorte à ce qu'ils se sentent à l'aise de dévoiler de telles situations quand elles se produisent.

Cela ne suffit pas de surveiller les réseaux sociaux, selon Anne-Sophie Ruest-Paquette. Il faut avoir des conversations honnêtes et poser des questions explicites.

Les adultes parfois dépassés

Les parents ne savent pas toujours comment réagir aux situations auxquelles font face leurs jeunes, affirme Julie Béchard, directrice générale de Parents partenaires en éducation, un réseau de parents de langue française en Ontario.

Avec la génération qui grandit avec les médias sociaux, dit-elle, c'est certain que c'est un enjeu qui se présente et qui n'était pas là il y a plusieurs années passées.

Portrait de Julie Béchard

Julie Béchard, directrice générale de Parents partenaires en éducation.

Photo : Photo soumise par Julie Béchard

Il y a comme un rattrapage que les parents doivent faire aussi pour pouvoir s'outiller à intervenir auprès des jeunes.

L'organisme propose d'ailleurs des formations pour apprendre à des parents à animer des discussions avec d'autres parents francophones autour de problématiques qu'ils vivent.

L'objectif : offrir un soutien entre pairs en adoptant une approche empathique et sans jugement.

On parle de parents qui ont des jeunes qui sont ciblés par la cyberintimidation, mais les parents qui ont des jeunes qui intimident les autres, ce sont des parents qui ont aussi un besoin de soutien et d'accompagnement, souligne Julie Béchard.

Le programme développé en Ontario a, depuis, été adopté par plusieurs organismes pour parents dans d'autres provinces et sur d'autres territoires, ajoute-t-elle.

Le rôle des réseaux sociaux

Hazel Woodrow estime, pour sa part, que les médias sociaux ont une part de responsabilité et doivent mettre en place des pratiques qui donnent la priorité à la sécurité et au bien-être des enfants et des jeunes.

Si le Canadian Anti-Hate Network incite les internautes à signaler aux réseaux sociaux toute forme d'intimidation qu'ils y perçoivent, l'organisme reconnaît les limites de ces plaintes.

Il est difficile d’aider les gens à se sentir capables de s’opposer à ces grandes entreprises, dit Hazel Woodrow, qui ont un intérêt direct à héberger sur leurs plateformes des contenus controversés, qui attirent des clics.

L'organisation propose notamment des ressources en ligne et organise des ateliers pour aider les professeurs et éducateurs à faire face à de telles situations.

Aujourd'hui, Apollo Danis est agent de projet chez Francoqueer et intervient au sein d'établissements scolaires, parmi lesquels celui d'où iel a obtenu son diplôme d'études secondaires l'année dernière.

Quand j'étais au secondaire et que j'essayais de parler de mes expériences, elles n'étaient pas reçues, raconte-t-iel. Tandis que maintenant, je fais une intervention, et je réalise que tout le monde m'écoute, me regarde, prend des notes.

Je trouve ça tellement triste que ça a pris que j'ai gradué pour qu'on m'écoute, déplore Apollo Danis. C'est les jeunes qu'on devrait écouter. C'est eux qui connaissent leur réalité.

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