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Si le taux de découverture des services ambulanciers s’est amélioré en Gaspésie dans les dernières années, le milieu doit malgré tout composer avec la pénurie de main-d’œuvre, des horaires de faction par endroits et des absences ponctuelles.
Dans la foulée de la sortie du rapport du Vérificateur général du Québec la semaine dernière, le gouvernement provincial a dévoilé les premiers résultats du nouveau contrat de service avec les entreprises ambulancières, implanté depuis l’automne 2023.
Selon ces données, depuis 2022-2023, le taux de bris de services est passé de 1,54 % à 0,24 % dans la région.
Le vice-président exécutif de la Fédération du préhospitalier du Québec, Jérémie Corneau-Landry, reconnaît une nette amélioration des services offerts, mais appelle tout de même à la prudence face à ces statistiques.
Le chiffre ne paraît pas haut, mais sur un nombre total d’heures qui doit être livré par ambulance sur tout le territoire [de la Gaspésie] ça représente quand même plusieurs heures de fermeture ambulancière par année, fait-il valoir.
Il ajoute que cette statistique est régionale et non répartie par secteur à même la région. Un secteur pourrait avoir 100 % de service, comparativement à un autre secteur où le besoin est plus alarmant, où l’ambulance pourrait être fermée 25 % du temps, illustre Jérémie Corneau-Landry.

Jérémie Corneau-Landry est vice-président exécutif de la Fédération du préhospitalier du Québec. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Jean-Luc Blanchet
Le président de Paraxion, entreprise ambulancière très présente en Gaspésie, perçoit autrement ces statistiques.
Dans la dernière année, en 2024, on est à 0,31 % de rupture sur 155 090 heures de couverture ambulancière, soit ce qu’on est tenu de donner dans notre contrat de service avec le gouvernement. Donc ce 0,31 % fait que c’est 480 heures de service qui sont en rupture, rapporte M. Toussaint.
On est vraiment à des taux très bas, extrêmement bas. On est près de la perfection, malgré qu’on vise le 0 %.
Là où le bât blesse
Plusieurs éléments empêchent les entreprises ambulancières d’enrayer les bris de service.
Tous les impromptus doivent être pris en considération, comme les congés de maladie, les débordements pour les périodes de repos des paramédicaux assujettis à l’horaire [de faction] ainsi que les remplacements des postes vacants, explique Jérémie Corneau-Landry.
En Gaspésie, Paraxion doit pourvoir cinq postes, dont deux d’horaire de faction à Grande-Vallée et Murdochville et trois postes de nuit à Rivière-au-Renard, à Gaspé.
La particularité de la pénurie de main-d’œuvre se fait sentir et les heures de bris de services sont plus importantes dans certains secteurs.
L’horaire de faction, c’est quoi?
Dans le domaine des services ambulanciers, les employés sur un horaire de faction doivent rester disponibles 24 heures sur 24, 7 jours consécutifs sur une période de 14 jours, prêts à se rendre rapidement au travail et ensuite prendre part à une intervention.
Dans la région, les horaires de faction sont toujours en place à Grande-Vallée, Murdochville, Mont-Louis et Saint-Alexis-de-Matapédia, selon le CISSS de la Gaspésie.
Malgré les 30 536 heures de temps supplémentaires réalisées par les employés de Paraxion en Gaspésie l’an dernier, il reste toujours des quarts de travail à pourvoir, concède Sébastien Toussaint, notamment liés aux absences ponctuelles et à la pénurie de personnel.
Une agence de placement
Devant cette situation, Paraxion a instauré des mécanismes pour assurer les remplacements, notamment avec la création d’une équipe volante.
Cette équipe est composée d’ambulanciers paramédicaux recrutés auprès d’autres entreprises au Québec et employés comme travailleurs indépendants par Paraxion, explique Sébastien Toussaint. Cette branche qui agit comme agence de placement est, depuis l’automne 2023, une entité indépendante connue sous le nom de PMT Synergie.
Quand on est obligé de faire appel à notre équipe volante, ça veut dire que notre personnel est déjà utilisé au maximum pour ses heures supplémentaires et on se retrouve avec des bris de services pour des absences ponctuelles encore plus [importantes], constate le président de Paraxion.

L'entreprise ambulancière Paraxion est établie dans neuf régions de la province, avec 41 points de services, dont 14 en Gaspésie. (Photo d'archives)
Photo : Radio-Canada / Matthew Kupfer
En plus de l’équipe volante, des postes de surnuméraires sont aussi parfois ajoutés. On les rajoute sur les horaires des paramédicaux qui ne sont pas programmés pour pouvoir pallier de façon stratégique ces quarts de travail-là, qui sont des bris ponctuels, précise Sébastien Toussaint.
On fait vraiment des efforts titanesques pour donner les meilleurs services à la population.
Efforts de recrutement
Malgré les efforts mis en place pour assurer le service ambulancier, le problème fondamental actuel reste la pénurie de main-d’œuvre, qui fait souffrir les régions, d’après M. Toussaint.
Il déplore notamment que le gouvernement ne se soit pas doté d’une planification stratégique en ce qui concerne la main-d’œuvre.
On est extrêmement actif pour augmenter notre nombre de paramédicaux dans nos régions, on met en place des solutions, mais on n’était pas appuyé par le ministère. On sent une ouverture du côté de Santé Québec et on aimerait que les CISSS et CIUSSS mettent la main à la pâte avec nous, réclame le président de Paraxion.
Les efforts de recrutement se font dans les établissements scolaires, cégeps et même écoles secondaires, pour faire la promotion du métier. L’implantation de stages et de formations en région et de différentes primes fait aussi partie des incitatifs utilisés par l’entreprise.